Les norvégiens de Red Mountains proposent un premier album avec un riff éléphantesque en guise de démarrage. Bon moyen de briser la glace avec ces nouveaux venus dans votre playlist, ce « Six Hands » est cependant dans l’entre deux de ce qu’ils nous montrerons par la suite. Un bon mid-tempo empli de groove, un chant aux accents grunge prononcés, un refrain efficace et des breaks et soli maîtrisés mais parfois sans surprises, la faute à un classicisme parfois trop présent. Un « entre deux » qui caractérise ce « Down With The Sun ».
« Rodents » présente par exemple la face hard rock (trop) classique du groupe, avec un morceau proche d’un Velvet Revolver : un démarrage en trombe qui se termine dans une mélancolie instrumentale qui évite de justesse d’être pompeuse. Ce raccord classique pourrait trouver une justification dans son positionnement central sur l’album en permettant de trancher du reste, mais il lui manque un petit quelque chose pour éviter cet effet ventre mou qu’il génère. C’est d’autant plus dommageable quand la clôture de l’album est une version sur-vitaminée et plus intéressante de « Rodents », qui prouve que cette facette du groupe mérite d’être aménagée.
A l’opposer, on a « Sun », nettement plus inspiré. Ce n’est pas une surprise si Red Mountains a choisi ce morceau comme single pour la sortie de l’album. Le groupe y prend son temps et les 5 minutes paraissent un peu courtes. Autre argument de poids dans la même veine, mais avec ajout de psychédélisme et avec les quelques minutes supplémentaires, « Sleepy Desert Blues » se pose comme la pièce maîtresse de l’album. Morceau qui permet d’ailleurs d’identifier ce qui paraît être l’une des signatures du groupe, les longs finals instrumentaux. Enfin, « Silver Grey Sky » ajoute à l’édifice une influence Yawning Man qui s’insère parfaitement dans la sève du groupe. On passe encore un cap et on s’éloigne un peu plus de l’entre deux pour atteindre la limite haute.
Avec un « Six Hands » comme bonne base sans être exceptionnelle, le groupe navigue entre du moyen et du très bon qui l’emporte tout de même sur la majorité de l’album. Constat d’autant plus dommageable quand on comprend que tous les éléments sont là pour nous électriser de bout en bout.
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