Totem Cat, auquel les plus connaisseurs d’entre nous accordent une véritable expertise lorsqu’il s’agit de dénicher les groupes de demain (Dopethrone, Egypt, Doctor Smoke…) ou de rééditer quelques joyaux mésestimés d’un autre temps (Sons Of Otis, Stonehelm, Earthride), qualifie le style musical de sa dernière trouvaille – R.I.P. – de street doom. Il se cache à mon sens derrière ce concept l’explication parfaite à cette épineuse question : comment faire la différence entre le bon et le mauvais hard rock (le mec est sur scène, il a sa guitare, il crache… tandis que.. Bref). Street Doom, ou le lent, le gras, comme mode de vie. On retrouve bien sûr chez le quatuor de Portland les stigmates indélébiles d’une écoute prolongée de Pentagram ou Saint Vitus, quelque chose d’authentique, de résolument doom. R.I.P. est de ces groupes dont la musique résume au mieux l’attitude.
Un chanteur (surnommé Fuzz) portant une faux en guise en micro, des musiciens aux têtes patibulaires et dégaines venues tout droit de la fin des eighties, tout ici fleure bon le doom d’antan. Dans le son, la voix, R.I.P. rappelle les regrettés The Gates Of Slumber, même si les thèmes sont ici plus urbains, loin des dragons et épées qui hantaient les préoccupations de leurs ainés de Chicago.
Orienté autour de la trilogie « In The Wind », trois titres aux tempi radicalement différents, la quatorzième publication de Totem Cat Records fauche toute espérance de bon goût, à l’image du sublime artwork, signé Adam Burke. Au milieu de ce foisonnement de perles doom punkoïdes, quelques titres ressortent, à l’image de « Smoke & Lightning » et son irrésistible solo ou « Black Leather », qui fait office de hit doom pour l’année 2016, tout simplement.
Décidément foisonnante, la scène de Portland nous offre là un énième groupe de qualité, porté jusqu’à chez nous par le vent. Gageons qu’en très peu de temps vous serez, vous aussi, emporté par l’irrésistible et morbide attractivité qu’exerce le groupe. Et puis merde, on parle d’un groupe qui a un de ses titres intitulé « Brave The Grave ». L’album de l’année un point c’est tout.
Point Vinyle :
Totem Cat est un habitué des Die Hard, éditions spéciales et autres test press (ici 6). Pour RIP, le label a pressé une édition spéciale « Death Certificate » à 50 exemplaires, une version Orange et Noire à 100 exemplaires et 350 LPs Noirs. Le tout avec cartes, stickers et tout le tremblement. Il ne manque, finalement qu’une download card pour que le travail soit parfait.
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