Troisième LP et première signature chez Small Stone Records, le quartette ricain Seven Planets ne fait pas figure de rookie du stoner puisqu’il officie depuis 2007 et peut s’enorgueillir de 25 piges de pratique au sein de diverses formations. Cette année le groupe nous emmène voyager un bout au sein de son univers coloré, à bord de son Explorer.
A l’écoute de Explorer je me suis trouvé comme en arrêt devant un panorama où avançait lentement un animal pansu et coloré dans les prairies du psychédélisme. Le boulot fourni est assez beau à entendre, et n’est pas sans rappeler la façon d’être d’un Led Zepplin en particulier sur les pistes “Plain Truth In Homespun Dress” ou “Seven Seas”. J’ai aussi retrouvé ici ce qui faisait mon affection pour les russes de The Re Stoned, dans un registre parfois très proche.
Des sonorités qui fleurent bon le bois électrifié et le vernis qui craque. À la première écoute c’est un groupe porté par les guitaristes, pourtant, les riffs de basse font bien plus que le job de support et sont une véritable valeur ajoutée à l’ensemble. Si tout au long de l’album la batterie est discrète, jouant le scintillement des cymbales bien plus que le tonnerre des fûts. Le titre “Explorer” lui laisse remarquablement de quoi s’épanouir et c’est toujours sur ce registre qu’elle s’exprime, puisant généreusement dans le contretemps pour satisfaire l’amateur de l’instrument. Seven Planets en bon groupe de stoner instrumental est probablement un jam band. Peut-être n’en est-il rien car tout semble construit et on ne butte sur aucune incohérence même lorsque les guitares s’emballent. Cependant, c’est bien dans un pur esprit jam que ces dernières se mettent en branle systématiquement et le groove bluesy de la montée de “Great Attractor” ne me fera pas mentir, pas plus que le titre “Grissom” tout entier.
Les thèmes sont proches les uns des autres et l’enchaînement de “Explorer” et “206”(Aucun jeu de mot automobile n’est présent ici.) se fait naturellement bien que ce dernier titre marque une envolée rythmique souveraine qui porte une bonne partie de la suite de l’album. Explorer ne perd jamais son souffle et Seven Planets aboutit un album à réécouter plus qu’à écouter. Chacune des auditions livre une nouvelle facette de la plaque et confirme toujours le même étonnement pour le dernier titre “Buzzard”, mais je vous laisse le soin de vous pencher sur la question en allant écouter le disque.
Que l’on soit amateur de morceaux lents et pensifs ou de pastilles rapides et échevelées, il y aura de quoi trouver son bonheur dans Explorer. Cette plaque qui aura pris beaucoup de temps pour éclore, avec une genèse en 2014 a emmagasiné un bout d’histoire des gars de Seven Planets et de fait est un objet pour écoutes répétées et attentives. Il y a fort à parier que si tu accroche dès la première audition, il te faudra du temps avant d’user totalement l’objet.
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