Sheavy – The Machine That Won The War


sHEAVY - "The Machine That Won The War"

sHEAVY est un groupe qui force le respect. Bon an, mal an, ils alignent les disques, et en profitent pour se partager, avec des groupes comme Nebula, l’étendard du bon vieux stoner comme on l’aime. Rien que pour ça, on devrait s’estimer heureux. Mais quand ils débarquent avec un skeud comme ce petit bijou, forcément, on remercie le ciel qu’en plus de tout, ils aient gardé le talent et l’inspiration. “The Machine That Won The War” est inspiré du bouquin du même titre, par Isaac Asimov. Je ne jurerai pas qu’il s’agit d’un concept album, mais ça en a tout l’air ! Pourquoi pas après tout ? En tout cas l’exercice de style est payant.

A noter que “The Machine” marque un triple pas de géant dans la carrière du groupe : l’album marque l’arrivée “officielle” de Kevin Dominic derrière les fûts (qui ressemble un peu au Mario de Nintendo), ainsi que le choix du groupe d’ajouter un second guitariste dans leur ex-quatuor. Une excellente initiative, qui se prête tout à fait, notamment en live, à enrichir et alourdir le son du groupe. Bien vu. Le troisième pas de géant, c’est cette décision d’arrêter avec les pochettes de CD foireuses !! Celle de “The Machine” ne casse pas trois pattes à un canard, mais regardez les précédentes, vous noterez l’évolution.

Niveau zique, sHEAVY fait ce qu’il a toujours su faire : accoucher de riffs divins, les compléter de soli somptueux (voir “The Gunfighters” – vraiment, quelle bouffée d’air frais que ce second gratteux !), et entrecouper ça de breaks vicieux qui feraient groover un macchabée (“Humanoid”). Le tout, évidemment, est porté par la voix de Stephen Hennessey (qui s’est fait re-pousser les tifs, tiens, pour de l’info, c’est de l’info coco !), irremplaçable et impeccable. Inutile de vous la faire, Hennessey est né avec un organe cloné sur celui d’Ozzy (je parle de ses cordes vocales, idiots !), il peut pas changer comme ça. Mais la nouveauté, c’est que la musique de sHEAVY, sans révolutionner ce que l’on aime chez eux, se densifie, devient plus lourde, heavy, quoi. Et là, on sent quelques relents Sabbathiens plutôt sympathiques, des petits bouts de chansons, insidieux, qui font plaisir à entendre (le riff d’intro de “Dawn of the black orchid” ou celui de “Here falls the shadow” devraient vous filer la chair de poule).

Au global, sHEAVY vient d’accoucher d’une galette costaude, un album mûr. Là où ils nous avaient habitués à des collections de petites pépites, cet album défile d’une traite et ne débande pas, un vrai bulldozer, qui ne regarde jamais sur les côtés.

A noter : il existe une édition avec DVD de ce skeud, ne la manquez pas : pour quasiment le même prix, vous aurez un DVD live de pas moins de 20 titres : non content d’enquiller en concert tous les morceaux de “The Machine”, sHEAVY y balance au milieu quelques “oldies” bien sentis, piochés ici ou là dans leur irréprochable discographie. Filmé avec plein de caméras, même si c’est pas vraiment une superproduction, ce concert vaut sans hésitation l’achat du CD !
Bref, on va pas vous faire l’article, ce skeud de sHEAVY est excellent.

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