On ne peut pas dire que la scène néo-zélandaise ait été ces dernières années un vivace pourvoyeur de riffs fuzzés… est-ce que ça ne serait pas en train de changer ? Après Earth Tongue il y a quelques semaines, voilà débouler un jeune quintet en provenance de Wellington. Même s’il n’a démarré qu’en 2021, ils sortent ici leur second album en trois ans, et ce dernier nous a passablement excité.
Dès les premières écoutes, l’on est (ac)cueilli par le chant de la nouvelle chanteuse Jem Tupe, qu’il est difficile de ne pas distinguer : sa voix chaude et puissante, sa technique parfaitement adaptée, sont – très légitimement – mis en avant dans la musique du groupe (et en particulier à travers une production qui la met bien en évidence). Qu’elle propose des lignes de chant suaves et chaudes (le début de “Guardians”) ou à l’extrême surpuissantes (l’époustouflant final de “Yggdrasil”), elle n’est absolument jamais prise en défaut, et rend un vrai service aux compos. Elle donne une bonne part de l’identité du groupe et de son son, et c’est un réel atout.
Mais on pourrait vous citer plein de groupes insipides qui ne se reposent que sur les cordes vocales de leur chanteuse pour construire leur carrière (il y en a un qui vient à l’esprit plus vite que les autres toutefois…), et ce n’est pas le cas ici – car bon sang de bonsoir, ça riffe ! Encore une fois, le groupe ne rentre pas dans cette lignée de groupes évoluant sans ligne directrice claire, entre retro rock 70’s et mid-tempi gentiment fuzzés. Musicalement, le groupe fait dans le costaud, le gras et le poilu. On est toujours très franchement et très clairement en contrées stoner, même si le groupe maîtrise une sacrée variété de tempi et de variantes du style. Et on ne s’ennuie jamais, à l’image de “Wasted Space”, de son couplet tout en groove sautillant donnant la main à un refrain puissant aux limites du doom, pour terminer sur un déluge de leads fuzzées et wah-wah-isées. Tout ça est maîtrisé et diablement efficace, et on a du mal à se départir de toutes ces pépites : le doomy “The Depths”, “Prisoner” et son riff metal, le groovy “Disarm the King”, la bien nommée “Desert Song” ou même la quasi-balade puissante “Northern Lights”. Huit titres, 35 minutes, rien à jeter.
Vous ne gâcherez pas votre argent en faisant l’acquisition de cette excellente galette. Il sera probablement difficile de voir le groupe en concert (sait-on jamais…) mais déjà sur disque, c’est une réussite.
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