Ahhh, ça faisait longtemps qu’on attendait ce nouvel album de l’une des “locomotives” du stoner : vous voyez de qui on veut parler, ces groupes qui se maintiennent facilement dans le peloton de tête du genre, pas toujours par l’intégrité et la qualité de leur musique (généralement c’est le cas, quand même !), mais en tout cas par le succès qu’ils ont acquis, et le simple fait qu’ils sont parvenus à dépasser le statut de modeste groupe “underground”. Un groupe qui fait du bien au genre, donc, permettant à plus de monde de découvrir les influences qui ont “enfanté” ce terrible rejeton…
Assez de digression, il est temps d’enfourner cette galette dans le lecteur CD. Après une intro frisant le cérémonial, l’album commence par “Throwing your life away” et on retrouve Spiritual Beggars, finalement là où on l’avait laissé : un groupe qui se fait plaisir, à l’aise dans ses baskets, évoluant dans un hard rock très inspiré seventies, avec une aisance et une assurance confondantes. Sûrs d’eux, ils avancent toujours dans la même direction.
Et puis les titres avancent, et le groove est toujours là (“Salt in your wounds”, “Dying every day”), mais aussi une bonne dose “d’agression”. Et là, le bât blesse un chouilla… Parce qu’au final, Spiritual commence quand même à ressembler à un groupe de metal. Ce n’est pas péjoratif, mais ils s’éloignent quand même de ce pourquoi on les aime tant… Certains titres ont très peu de lien avec le bon vieux hard psychédélique un peu suranné que le groupe maîtrisait si bien. Bon, on va un peu facilement reprocher à Amott de rapprocher son second groupe de son autre bébé, Arch Enemy, surtout suite au succès récent de ce dernier ; ce serait probablement une erreur, toutefois : vu le carton, justement, de Arch Enemy, on peut imaginer que si le bonhomme revient faire un skeud (forcément confidentiel, en comparaison) avec ses potes de Spiritual Beggars, c’est avant tout par passion !
Ne boudons pas notre joie donc. On retrouve quand même des morceaux Beggaresques comme on les aime, et auxquels le groupe nous a habitués (“One man army”, “Treading water”), et même quelques joyaux (l’épique “Elusive” et ses montées en puissance jouissives, servies par un chant et une gratte solo en états de grâce). Le groupe se laisse même aller à des titres plus lents, où la guitare prend un tour vicieux, malsain parfois (“No one heard”, très énervant car immédiatement entêtant, ou “Through the halls” et son final en forme de déferlante guitaristique + claviers). Le tout baigne dans une indécente quantité de riffs tout simplement remarquables (putain de Mike Amott…), et la maîtrise instrumentale est vraiment sans faille, totalement bluffante : la basse groove, la batterie est agressive, les claviers se font discrets mais bien efficaces lorsqu’ils sont sollicités, et les guitares, complémentaires, finissent d’assoir un groupe qui désormais repose derrière le talent vocal de JB. Inutile de griller le suspense, c’est lui la star incontestable de cet album. J’adorais pourtant ce bon vieux Spice, mais là, faut se rendre à l’évidence : le coffre de l’animal est affolant, son potentiel vous scotche au détour de chaque refrain. On a vraiment l’impression que sur tous ces titres, il ne fait que chantonner, sans pousser vraiment sa voix dans ses derniers retranchements, avec une aisance et un “charisme vocal” étonnants… Honnêtement, ça calme.
Alors voilà, ce n’est pas le meilleur album des Beggars, mais il reste un album de très grande qualité, qui mérite que l’on s’y attarde : une sorte de garantie sans risque, du Spiritual pur jus, avec tout ce qu’on aime. Mais c’est quand même encore un pas vers “autre chose”, un de plus…
Note : il paraît que l’album est sorti dans le commerce avec un DVD live, ou quelque chose d’approchant. Autant vous dire que cet argument devrait finir de vous persuader, surtout si le prix est raisonnable !
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