Quelques notes de claviers histoire de nous faire passer de l’autre côté.
Du mur, de la barrière, des années, peu importe. Le fait de plonger à la manière d’un générique de série Z, dans ce nouvel univers, permet à Sunder de s’affranchir (un peu) de sa jeune et tourmentée histoire. Révélé sous le nom de The Socks voilà un peu moins de 2 ans, signé chez Small Stone et coupable d’un album éponyme placé sous le signe des 70s et de Graveyard, le quatuor lyonnais voilà un peu plus d’un an, envoie valdinguer ses oripeaux. Bisbille contractuelle ? Nom simpliste et réducteur pour le marché international ? Difficile d’y voir clair. Toujours est-il qu’après un barbecue d’instruments en compagnie de Naam lors d’un Up In Smoke, The Socks entame une nouvelle mue. Pour revenir un an plus tard en papillon acide et drapé de ce blaze, Sunder, signé chez TeePee Records et Crusher Records. Mêmes musiciens. Même savoir-faire. Même musique ?
Dans cette nouvelle aventure, exit la deuxième guitare et place à une batterie de claviers tous plus vintages les uns des autres. Farfisa, Mellotron, ce sont d’ailleurs eux qui ouvrent l’album et nous font plonger dans un bain 60s, révélateur photographique faisant apparaître la nouvelle patte du combo au gré d’une dizaine de titres courts et enlevés. On pense forcément aux Beatles à l’écoute des harmonies vocales léchées déployées par le quatuor et aux grilles mélodiques construisant la structure de l’album. Le fond est un savoir-faire d’écriture pop, la forme une patine fuzz et garage. A l’image de « Bleeding Trees » insidieux titre, très bien écrit et dont la mélodie va vous coller au fiacre une bonne partie de la semaine après écoute.
Cependant, l’urgence qui parcourt le disque, cette volonté d’être direct laisse peut-être des détails sur le côté. Détails qui grandiraient les compos de Sunder. La précipitation et la frustration. C’est ce qui ressort de l’album. Est-ce la volonté de sortir un album rapidement pour asseoir la nouvelle entité dans le paysage, une envie un peu trop débordante ? Toujours est-il qu’on traverse certains titres sans jamais vraiment s’y arrêter et que d’autres frustrent par leur format court. On voudrait entendre les lyonnais poser plus sereinement leurs idées, le chanteur Julien Méret entrer dans le micro avec moins de hargne par moment, les claviers prendre un peu plus le pouvoir, la section rythmique avoir plus d’espaces d’expression.
Reste que les lyonnais sont des maîtres en la matière pour trousser riffing et mélodie en de petits bijoux de composition. Quand ils arrivent à trouver le juste équilibre, qu’ils insufflent un peu plus de mid-tempo, qu’ils distillent du doute et de l’angoisse à la naïveté pop, on se retrouve avec des titres tels « Daughter of the Snow » ou « Don’t leave it behind », qui renvoient la concurrence à ses études, laissant le groupe prendre l’apéro en tête à tête avec son Oncle Acide. On voudrait maintenant que le groupe puisse grandir sereinement dans sa nouvelle formule, ce premier album posant de solides bases et ouvrant le champ à plus d’expérimentations. A plus que suivre donc.
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