Difficile de rattacher un groupe au mouvement stoner avec toutes ses variantes. On flirte parfois avec la ligne du rock 70s, du metal, du psyché… Avec leur premier album Tabiat, les Indonésiens de Mooner dévoilent douze titres de pur rock psychédéliques aux légères teintes stoner. Surprenant.
Premier opus ne signifie pas inexpérience pour les musiciens de Mooner, déjà bien aguerris dans leurs contrées. Et ils n’hésitent pas à la prouver de manière subtile comme sur « Hei » et cette ligne de basse à la fois fracassante et envoutante. L’album est plutôt bien équilibré, avec tout de même quelques ovnis comme « Serikat » qui nous fait plus penser à un morceau de pop asiatique. Rien de gênant pour autant.
La recette est très bonne dans l’ensemble et écouter un bon gros rock chanté en indonésien a au moins le mérite de varier les plaisirs. D’ailleurs, parlons de cette ligne vocale diablement efficace. La chanteuse garde une approche assez basique mais bougrement efficace. Un peu répétitive par moment, excepté sur « Seruh » où on sent une volonté de mettre en avant le chant contrairement aux autres pistes.
Ce qu’on aime chez Mooner, c’est cette rythmique entrainante où la basse joue ici un rôle mélodique prédominant avec un son fuzzy loin d’être désagréable. Mais c’est réellement la batterie qui apporte cette touche originale avec des percussions aventureuses, aux sonorités indiennes. Un peu de tam-tam par ci, de la flûte par là comme sur « Ternganga » qui clôt l’album de façon admirable. La guitare s’en tient aux classiques du rock 70s avec quelques riffs plus pêchus au fil des 12 titres de l’album.
Tous ces petits détails font de « Tabiat » un concept intéressant, souvent intrigant mais avec les ingrédients d’un bon album de rock psyché. Mooner vise juste et sans abuser des superlatifs, on peut facilement dire que le groupe propose quelque chose d’innovant. De plus en plus rare pour être souligné.
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