Alors que la quantité de groupes stoner et affiliés en France commence à impressionner (ce qui vaut aussi pour leur qualité, soit dit en passant), certains combos passent plus ou moins “sous le radar” : The Coyotes Dessert est de ceux là. Originaires de Marseille, le quatuor n’est pas pour autant un “jeune groupe”, puisqu’il s’est bâti sur les cendres d’un groupe de metal fusion phocéen, Caedes. Bien décidés à se recentrer sur leurs racines musicales, et forts de cette expérience de plusieurs années à arpenter les scènes et à brancher les amplis, The Coyotes Dessert vient donc de sortir un EP digne du plus grand intérêt.
Dès les premières notes, la maturité du groupe saute aux oreilles : petite intro en son clair, gros riff toutes voiles dehors, rythmique endiablée à la QOTSA (naaan, ce n’est pas un cliché, écoutez pour voir), break ambiancé avant de mieux relancer la machine… “Shut” brille par son efficacité. Avec « Vampire » et “That little game”, le groupe montre d’ailleurs qu’il s’est depuis longtemps affranchi de toute influence par trop marquante. Plus audacieux encore : sur un EP où un groupe se doit de mettre “tout sur la table” pour impressionner vite et bien, le groupe se permet de coller un titre électro-acoustique avec “El Rancho”, tendance Lynyrd Skynyrd. Le groupe remet un coup d’accélérateur avec le bien nommé et rageur “American Car” qui, au vu du potentiel explosif de cette compo, aurait peut-être pu être un peu plus boosté par la prod, un peu timide ici. Ce titre n’aurait en tout cas pas dépareillé sur l’une des dernières production d’un groupe comme Hermano. Le EP se termine courageusement avec un enchaînement de deux balades “Perfect” et “Day of sorrow”, impeccablement exécutées.
Ainsi, en 6 titres (et demi) le groupe propose un condensé efficace et ramassé de son savoir-faire. On pense d’ailleurs très vite à Bukowski, qui dans son premier album proposait lui aussi une synthèse remarquable d’un gros rock sauvagement burné et fortement teinté de stoner : The Coyotes Dessert , un peu plus marqué stoner encore, ne dépareille pas dans l’intention (et on lui souhaite très vite la même reconnaissance que Bukowski). Cet EP met donc l’eau à la bouche et donne envie d’en entendre plus.
Laurent
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