Il y a un paquet d’années, je fis partie des nombreux quidams à se ruer sur Age Of Winters, le premier opus des Texans qui était un peu pour moi l’incarnation du mix parfait entre deux tueries sorties les années précédentes : Through The Eyes Of Heathens de Dozer et Leviathan de Mastodon. S’ensuit une autre production tirée d’un tonneau voisin : Gods Of The Earth qui fit rudement bien le job car empreinte de la même urgence. La fin du tiercé : Warp Riders, à la production plus soignée, amorça un changement de cap vers des compositions plus psychédéliques déjà un peu perceptibles sur la plaque précédente, mais en conservant le côté sévèrement couillu de la formation US.
Avec Apocryphon – qui a par ailleurs un artwork de grande classe internationale – les Américains ont définitivement tourné le dos au format bourrin qui leur allait pourtant si bien à leurs débuts (et ce n’est pas la chronique de leur dernier live que vous trouverez dans ces pages qui me contredira) donc j’ai aussi tourné le dos à ce groupe dont l’avenir semblait derrière lui. Autant le mentionner ici : ce n’est pas avec ce Used Future que le groupe effectue un retour en arrière puisqu’il persiste dans un registre psychédélique empreint de nappages synthétiques plus ou moins dispensables.
Avec 13 plages – en comptant les intros et autre intermèdes – et 44 minutes, The Sword assure le minimum syndical pour un groupe de cette pointure. Débutant par une « Prelude » faisant partie intégrante du premier titre « Deadly Nightshade », la bande de Ricains se commet dans le vintage psychédélique le plus banal et enchaîne directement par un titre du même acabit. Il faudra attendre la seconde partie du quatrième morceau pour que je commence à trouver un zeste d’intérêt à cette sortie qui embraie dans le style plus direct après avoir fait tourner un riff entre ambiance tribale et soirée de camp scout sous les étoiles. « The Wild Sky », puisque c’est ainsi que se nomme ce titre instrumental, revoit les fantômes de leur première production venir hanter la bande sonore avec un déluge de décibels qui fait bigrement du bien par où il passe.
La suite de cet opus oscille entre plans à la Vangelis et plans de la new wave of psychedelic stoner rock : c’est clairement soigné aux petit oignons, mais ça manque d’épices pour en faire une sortie vraiment indispensable sauf en ce qui concerne un deuxième instrumental plutôt sympathique et apaisé : « Brown Moutain » ; ces plus de cinq minutes – marquant presque déjà la fin de cette sortie – sont orchestrées autour d’un riff qui tourne et se décline jusqu’à obséder l’auditeur et elles me confirment que tout espoir n’est pas perdu pour que les lourds adeptes des premiers albums se voient un jour gratifiés d’une nouvelle sortie décoiffante de The Sword.
Les nombreux amateurs de sensations plus vintage se délecteront peut-être avec des plages comme « Sea Of Green » qui viennent un peu marcher sur les platebandes de Mr Cool ou de Graveyard de manière assez remarquable. Tant mieux pour eux : je passe mon tour sur ce coup-là !
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Comme Chris, cela faisait longtemps que je m’étais détourné de ce groupe, préférant l’énergie des débuts. Ce qui m’a bien gonflé sur celui-ci, ce sont les claviers qui viennent faire du remplissage et cassent le début d’intérêt que pouvaient avoir certains morceaux.
Adieu The Sword.
Service ! On se fait aussi plaisir !
Très très déçu par cet album sans goût ni odeur qui s’éloigne complètement d’un quelconque intérêt (oui je sais je suis dur mais j’aimais bien ce groupe, putain!). Merci beaucoup pour tout le travail que vous faites!