On ne vous fera pas l’affront de vous présenter Wino, son parcours ou sa discographie. Re-devenu plutôt actif ces derniers temps surtout avec The Obsessed, l’emblématique frontman s’est préalablement illustré dans de nombreuses formations, ayant souvent effleuré le statut de légende, pour surtout revêtir celui de musicien culte. Sa discographie longue comme le bras compte plusieurs disques solo jusqu’ici, qui n’ont en revanche jamais laissé de trace remarquable. Hétéroclites pour partie, hétérogènes surtout, ils ont à chaque fois apporté, sinon un album remarquable, en tout cas une pastille temporelle, image à un moment « T » de Wino, et de son inspiration du moment.
On ne s’attend pas à autre chose en lançant les premières rotations de ce Create or Die. Et du coup… on n’est pas déçu, finalement : le disque contient exactement ce qu’on imaginait, à savoir un patchwork de titres variés, à l’inspiration variable.
On a un peu de tout stylistiquement, à commencer, évidemment, par des mid-tempo de heavy rock U.S. custom, tranches d’americana fuzzées emblématiques de l’inspiration du bonhomme : « Anhedonia » en intro, « Us or Them », voire « Carolina Fox », un bon exemple de riffing sérieux mêlé à une rythmique qui tient plus de la nonchalance que d’un groove ténu. Wino s’emballe un peu plus avec un « Hopeful Defiance » qui porte les mêmes codes mais pousse les curseurs côté vitesse et saturation. Réussi.
Malheureusement, l’exercice global est plombé par plusieurs titres ramollos, à l’image de « Never Said Goodbye », bluette solide mélodiquement, mais un peu cliché, tendance « tire-larmes » cheesy. Plus loin « Lost Souls Fly » est encore plus gênant, traînant sa nonchalance sirupeuse sur plus de six minutes.
Le reste du disque est réservé à des plages acoustiques (« Cold and Wrong » ou « Noble Man », dépouillées à l’extrême, chant et guitare) ou électro-acoustiques, pour « New Terms » (gentil morceau influence western sur fond de banjo) ou « Bury Me in Texas » (mid tempo mollasson aux relents country servi par une slide guitar opportune).
Le bilan est donc évidemment mitigé. Ce nouvel effort solo du père Weinrich n’est en rien désagréable, il s’écoute sans déplaisir, et l’on passe un moment agréable. Malheureusement il n’apporte pas grand-chose de neuf ou de rafraîchissant dans le paysage musical actuel, ou même dans la discographie du productif frontman : prévisible dans le fond et la forme, on cherche en vain ce petit « supplément d’âme » qui peut inciter à y revenir avec gourmandise.
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