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Witchthroat Serpent – Witchthroat Serpent

Amateur de stoner-doom, ne passe pas ton chemin ! Tu auras forcément été attiré par le nom évocateur de la formation à l’honneur ici. Du design « on ne vous trompe pas sur la marchandise » de la pochette. Il n’y a pas erreur. Ca fleure bon l’obscur, les narcotiques et la poisse ici. Depuis des années tu erres désespéré dans un champ de lourdeur en quête d’une suite digne des débuts d’un quatuor originaire de Dorset (à l’époque un trio). Tes goûts se sont enrichis depuis tes premiers pas dans ce marasme de groove vicieux. Les pièces maitresses restent inchangées et si ce n’est les déceptions, les semi-déceptions offertes par tes idoles te laissent toujours à espérer qu’un jour ils vomiront une suite digne de leurs premiers ébats sonores qui te défleurirent alors.

Comme dans nombre de cas similaires, quand l’album attendu par le groupe culte est finalement l’œuvre d’une autre formation, te voilà dubitatif. Je te comprends. Mais l’amateur averti que tu es ne peut tourner le dos à ce disque. Ca ressemble horriblement (pour ce style on ne peut user de joli qualificatif) à Electric Wizard. Et alors ? La ville rose s’est grisé, de la haine suinte de ces caniveaux, un épais brouillard de doom enfumé voile le soleil désormais. Car c’est bien de Toulouse que nous vient Witchthroat Serpent. Ces gaillards ne sont pas les perdreaux de l’année, ils ont du bagage, posant même leurs valises dans des contrées que tu n’oses traverser. Premier album du groupe qui du haut de ces trois ans d’existences cogne juste. Le son est gras et baveux, la batterie martèle tes tympans et la voix hurle leurs allégeances au côté obscur de la force.

Passé l’écœurante intro à effrayer les plus sages oreilles de ces larsens et incantations, quand résonne le riff principal de « Have you never seen the substitute », tu te retrouveras dans des terrains connus, déjà défrichés, maintes fois piétinés par d’atroces usurpateurs. Sauf que, parce qu’il y a un « sauf que », là ce ne sont pas des pillards dénués de talents qui te meurtrissent les esgourdes. Ce sont des fans inspirés qui usent de la boue laissée par leurs références pour consolider les fondations de leur nouvelle fumerie d’opium. Solo désenchanté sur « Serpenta Ritual », accélérations aux limites du punk sur « Priestess of the old ghosts », breaks bien sentis, riffing affuté par dénué d’originalité sur certaines attaques et constructions. La basse vient cueillir tes tripes régulièrement de son groove graveleux. Il y a de la matière à être charmé.

Cet album aurait sa place dans la discographie du Sorcier Electrique, mais c’est bien d’un premier effort d’un nouveau groupe dont il s’agit. Quand Witchthroat Serpent aura terminé sa mue et ira onduler dans des contrées plus personnelles, les prétendants au Dope trône n’auront qu’à bien se tenir. Tu verras, prometteur je te dis !

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