Yagow est un groupe discret d’activistes de la chose psyche, hébergés au sein d’un label discret d’activistes de la chose rock audacieux au sens large, Crazysane Records. Ce binôme a décidé de continuer leur collaboration sur ce second album, qui nous montre un jeune trio doté d’une maturité remarquable déjà à ce stade, moins de quatre ans après un premier album toutefois déjà prometteur.
Le trio allemand propose une très savante décoction sur une base très largement psyche, qu’il saupoudre copieusement de passages space rock, kraut rock, stoner rock… Sur le papier, ça semble pas fou-fou (c’est d’ailleurs le sentiment qui prédomine après une ou deux écoutes). Or avec un peu plus de recul, on prend la mesure de la très bonne gestion de cette sorte d’hybridation, avec toujours des choix de sonorités, de rythmiques, d’instrumentations, parfaitement adaptées : les riffs bien fuzzés de “Rise & Shine” et “Tres Calaveras” qui engagent les morceaux avec une certaine “poigne”, l’écho sur la voix sur “Bloom” pour appuyer l’esprit space et hypnotique, les claviers relevant le groove nonchalant de “Electric Electric”… Tout sonne bien sur ce disque ! Et même la voix très nasillarde de Jan Werner, copieusement chargée d’effets, qui pourrait vite sonner agaçante, se révèle un atout pour le groupe, et une caractéristique forte.
Quant à l’écriture, elles est à l’avenant, avec des titres qui d’une part sortent des sentiers (re)battus du genre, n’abusant jamais de la répétition à outrance, des claviers surabondants… L’efficacité est au rendez-vous, et la construction de chaque titre amène son lot de groove et de moments forts, le tout sans jamais se répéter (rythmiques variées, choix de prod différenciants…).
The Mess est probablement l’un des meilleurs disques de psych de 2021 jusqu’ici, fruit d’un trio germanique passionné du genre, investi et audacieux dans ses choix, n’hésitant pas à densifier son fond de jeu en picorant quelques inspirations dans des genres musicaux annexes et amis. L’ensemble est réussi, cohérent et jamais ennuyeux. Comme quoi il est possible de faire un bon album de psych rock sans tourner en rond…
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