Zombie King est un quatuor trouvant son origine dans la sympathique région de Charleville-Mézières, une ville pas forcément connue pour son riche patrimoine de groupes de rock. Et pourtant, depuis bientôt six ans, Zombie King y roule tranquillement sa bosse, proposant en ce début d’année leur troisième production, sous la forme de ce EP quatre titres.
Musicalement, Zombie King évolue dans un stoner rock absolument classique. Vraiment, pas la peine de tergiverser ou de se retourner le cerveau : on frôle ou on survole occasionnellement quelques “sous-genres” stoner ici ou là (ouais, y’a quand même un peu de vieux doom là derrière), mais franchement, on est en plein dans du stoner pur jus. Spécificité qui très vite prend le pas sur toute considération : le groupe est emmené par une chanteuse, phénomène assez rare pour être signalé, a fortiori dans l’hexagone (on salue les Water Pipe Cult au passage, évoluant dans un genre un peu différent). Le chant d’Emeline est donc clairement une clé de voûte stylistique du groupe. Faut dire que son timbre intéressant tient bien la route, et ses intonations et incantations presque hantées ici ou là (la fin de “Ghost of the Ancient Witch”) rappellent même les premières productions d’Acid King, avec les premières velléités vocales d’une Lori moins assurée qu’aujourd’hui. Zombie King met donc le paquet là-dessus, c’est légitime – un peu trop quand même peut-être, avec notamment un mix où tout semble tourner autour (ou derrière) ces vocaux. Faut dire que derrière ça joue pas mal, et la baraque est fort bien tenue, sans outrance non plus, personne ne se met en avant (voir les soli ou modestes leads très très timides qui peuvent intervenir ici ou là). C’est une qualité et, sur une galette de quatre titres bien homogènes, une clé d’efficacité.
Niveau compos c’est quand même pas mal foutu. Le riff introductif de “Beggars from another world” est un peu trop sabbathien pour être honnête, certes, mais c’est fort bien exécuté, et ça fonctionne bien, notamment dans son coup de boost en fin de chanson. “Haddonfield’s Sabbath”, un titre diversifié qui emprunte occasionnellement au psyche rock 70’s, est peut-être pour moi le titre le moins efficace – à trop partir dans tous les sens, on perd un peu le fil conducteur du morceau. “Cosmic Guru” est plus carré, à l’image de sa ligne de basse sans chichi qui fait le job en enrobant le master riff lui aussi simplissime. La deuxième partie du titre varie un peu (pas mal le solo) mais ça fonctionne toujours. Pour finir “Ghost of the Ancient Witch” synthétise bien la teneur musicale du combo, avec là aussi une fin de chanson en mode accéléré du plus bel effet.
Au final, on est satisfaits de constater que Zombie King occupe une place encore inoccupée dans le paysage stoner français aujourd’hui bien étoffé : le groupe trace son chemin avec son originalité et son intégrité, et son EP ici présent est à son image. Un bon EP, qui donne envie d’entendre plus de titre dans cette mouvance.
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