7 Weeks, Mudweiser, Loading Data, 23 mars 2013, Saint de Seins, Toulouse, France

Incertain jusqu’à la dernière minute, je me suis finalement dit que cette dernière date de la tournée « Stoner Rise », réunissant 3 des groupes préférés de Desert-Rock, méritait probablement les quelques centaines de kilomètres qui séparait mes cages à miel de leurs amplis ronflant…

Après quelques heures de route, je suis satisfait d’arriver à l’heure pile prévue pour l’ouverture des portes… pour découvrir Loading Data déjà sur les planches ! « Ca a commencé il y a un gros quart d’heure », me dit le mec à l’entrée… Tu parles ouais ! Les boules… Me reste une poignée de titres pour me mettre dans l’ambiance, pas idéal ! En tout cas, le groupe est déjà en sueur et le public semble apprécier. Un public pas énorme malheureusement (moitié de la salle remplie, dirais-je), sans doute dû à ce démarrage anticipé ! Il m’a semblé arriver sur un titre de leur précédent album (« Circus Me » je crois, en mettrais pas ma main au feu, vu comme j’étais énervé…), un nouveau titre bien sympa (ayant acheté l’album le jour même, je le connaissais pas encore, donc désolé pour la set list bancale !), un autre titre ancien (« Alarm me »), un ou deux morceaux bien cools qui m’étaient inconnus… Bref, du tout bon ! Lo bien sûr se la joue à fond : on peut pas lui enlever ça, il est pas là pour faire de la figuration, et sa voix profonde, grââââve sert à la perfection la musique si particulière du combo. Ses collègues assurent aussi velu : Julien est probablement le plus calme, avec son look de dandy cool à peine moins guindé que Troy Van Leeuwen, il assure bien, tout comme Louise à la basse, qui pourrait se satisfaire de se la jouer cool, jolie et branchée en retrait au fond de la scène, mais qui pourtant se la donne à fond comme les autres ! Bref, même si mon expérience fut tronquée, j’ai vraiment trouvé Loading Data super carré et assez efficace ce soir, j’ai été agréablement surpris. Et quand Lo invite tous les autres groupes à le rejoindre sur scène sur l’un de leurs titres les plus cools, le fameux « Do it on the beach », on commence à comprendre que cette soirée ne va pas être comme les autres… Reuno et Julien (respectivement chanteurs de Mudweiser et 7 Weeks) ne se font pas prier pour venir onduler derrière les micros et hurler les chœurs, vite rejoints par Jay, le bassiste de Mudweiser.


Pour éviter l’inexorable couvre-feu, les groupes doivent non seulement jouer des sets plutôt courts (50 min approx par groupe) mais aussi débarrasser la scène au plus vite pour les copains. Si bien que j’ai à peine le temps de serrer quelques paluches que déjà les lumières s’éteignent pour laisser place à Mudweiser. Et je n’étais pas au bout de mes surprises. Déjà, l’ambiance a changé : le public s’est retrouvé tassé, la salle remplie quasiment (mais d’où sortent-ils tous tout d’un coup ??), et s’est bien massé sur le devant de la scène (y compris la viande soule, premier choix of course). On a pris 10 degrés d’un seul coup. Et sur scène, pareil : autant j’aime bien Mudweiser sur album, autant sur scène, c’est carrément un autre niveau. L’énergie dispensée est assez incroyable, il y a une connexion avec le public dont peu de groupes peuvent se targuer. A l’évidence, 80% de cette connexion tient sur l’éminente sympathie générée par Reuno (hurleur chez Lofofora pour ceux qui suivent pas au fond de la classe) : ce mec apparaît sympathique, jovial, blagueur, charismatique… Pas une once de prétention, en plus, et par ailleurs une paire de cordes vocales en béton armé qui assurent le job mieux que quiconque. Le furieux Jay à la basse virevolte lui aussi dans tous les sens, et se pose là pour montrer que Mudweiser n’est pas que le groupe de « Reuno de Lofo ». La moiteur qui émane des amplis pleins de sludge, associée aux corps en sueur qui se massent contre la scène rendent l’ambiance torride comme une nuit d’été en Louisiane ! Dans l’ambiance un peu enivrante, il m’a même semblé que le groupe commençait par 3 ou 4 titres du nouvel album… en réalité les premiers, dans l’ordre de l’album ! Pourquoi s’emmerder à tout mettre dans le désordre après tout ! Après un court passage par leur premier méfait (« Missing in action ») « Witch song » fut un bon exemple d’un bon titre sur album, qui devient un gros titre sur scène… Bref, super set, super ambiance, rien à dire.


Même rapidité pour préparer la scène pour 7 Weeks qui a la lourde tâche de clore la soirée. Ni une ni deux, le groupe prend la scène, et en entamant par l’un de ses titres les plus directs, « Acid Rain », le quatuor donne le ton : ils sont pas là pour nous conter bluette ! Pied au plancher, ils passent au plus heavy « Carnivora », plus chiadé aussi niveau son, et ça marche aussi. Même si le look classos de Manu Costa au synthé détonne un peu par rapport aux rockers pouilleux qui ont défilé sur scène toute la soirée, l’apport de claviers sur certains titres s’avère efficace pour retranscrire certaines sonorités qui désormais font partie du son de 7 Weeks. Par ailleurs, le bonhomme n’hésite pas à prendre la basse de Julien lorsque ce dernier s’empare d’une seconde guitare pour épauler Florian, l’autre impeccable bretteur du groupe. Boosté par une mise en son pêchue (et laissant peu de place à la subtilité, ce qui aujourd’hui n’est pas un mal), les vocaux hargneux de Julien fonctionnent impeccablement en live. Bien confiant dans la qualité mastoc de son dernier album, le groupe compose l’essentiel de son set d’extraits de ce dernier, ce qui fonctionne bien, à l’image des efficaces « Diary – Day 7 » ou encore « Let me drown ». Plus impressionnant encore, cette impression d’une belle machine live, un groupe d’une efficacité remarquable, carré au plus haut point… Quand sur la fin le groupe invite tous ses potes des 3 groupes sur « Loaded » (extrait de « All Channels off »), c’est jouissif : le titre reste même étonnamment écoutable et reconnaissable, quand on considère que sur cette scène de 10m² environ évoluent tout simplement TOUS les musiciens de la soirée (je ne crois pas en avoir oublié), qui au micro, qui à la basse, qui au tambourin, les autres à danser comme des fous et à s’embrasser sur scène, avec un Florian en slip…


Manifestement, tout le monde est méga heureux d’être là, et toute la soirée ils n’ont eu de cesse de répéter leur tristesse de voir cette tournée s’arrêter ! A en voir l’émotion sur ce final et tout au long du set, et en ayant été témoin de la qualité de ces trois prestations, je n’ai aucun mal à imaginer les bonnes soirées passées par tous les groupes impliqués. Félicitations à eux.

Laurent

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