Un des avantages du Desertfest c’est ses horaires. En effet, les sets ne commençant pas avant 15-16h, l’ habitude est prise de faire du tourisme avant de se rendre sur le site. C’est donc après être allé faire quelques emplettes berlinoises et bu nos économies sur Alexanderplatz que nous voici de nouveau sur le chemin d’un Döner de première qualité, passage obligé avant de prendre un digestif auditif près de Tempelhof au sein de la Columbiahalle.
Plainride
On démarre doucement avec un groupe que l’on aurait pu apprécier ou non la semaine passée (cf. la chronique de Iro22). De notre point de vue et dans le contexte présent, Plainride est le groupe parfait pour commencer ce second jour du Desertfest, avec un petit côté heavy qui réveille bien ! Et, on ne va pas se mentir, ma passion minets est assouvie !
High Desert Queen
Pas besoin d’aller bien loin puisque le second concert du jour, High Desert Queen se tient également sur la scène de taille club du Columbia Theatre. Réveil difficile ? Prends une dose d’High Desert Queen avec un grand verre d’eau, tu verras, ça met un coup de fouet instantané ! Le groupe déchaîné utilise pour carburant de la tequila à même le goulot, ce qui permet au frontman d’assurer ses gesticulations rythmiques.
Fatso Jeston & Sean Wheeler
La circulation est fluide sur l’autoroute du kiff entre les deux salles, et c’est sans peine que nous arrivons pour le goûter et Fatso Jeston sur la mainstage. À l’image des membres du groupe, on est clairement sur une musique de boomers, qu’on comprend pas toujours bien. Les titres se suivent et se ressemblent, et ça ne me convainc pas le moins du monde. L’esprit de contradiction de Sidney Résurrection lui fera dire que c’est dans les vieux pots qu’on fait les vieilles soupes. En tout cas, l’enthousiasme est intact et Sean Wheeler qui accompagne le groupe sur la tournée, s’effeuille après s’ être pris pour un prédicateur maléfique tenant à bout de bras des magazines de poésie satanique dans une jam totalement folle. Ce dernier finit par disparaître pour permettre à Fatso de tenir le crachoir sur la reprise de “Going Out West” de Tom Waits.
Mr Bison
C’est à mi parcours du set que l’on arrive sur Mr Bison et si les Italiens sont habituellement plutôt du genre à nous enchanter avec leur stoner pas piqué des vers, il sera compliqué pour ne pas dire impossible de rentrer dans le set. La faute à ces couvertures entre les sets et à une salle qui à chaque concert sera désormais pleine à craquer et où nous n’ accèderons que grâce à notre privilège de chroniqueur pendant que pas mal de copains resteront bloqués à l’entrée de la salle où les vigiles surveillent la jauge, avec la règle “un entrant pour un sortant”.
Greenleaf
Ceci ne nous empêchera pas d’aller kiffer Greenleaf, et faisant fi du recouvrement nous quittons le Theatre pour la grande scène. Mais quel enfer de commencer un concert sur un problème technique (tiens, mais ça nous rappelle le set de Dozer hier ça, dont les deux groupes partagent le batteur et le guitariste). C’est le cas pour Greenleaf et malgré un premier titre sans guitare, Arvid au chant nous emmène avec lui, faisant presque oublier les couacs ! Bravo ! La salle s’est remplie bien plus tôt qu’hier, à croire que les suédois déplacent les foules. Serait-ce une erreur de les programmer aussi tôt ? Quoi qu’il en soit c’est pour le plus grand plaisir des fans que Arvid finit par se rouler sur scène et s’effondre sous le regard médusé de ses acolytes avant que ne se clôture le set.
Valley of The Sun
L’enchaînement avec Valley of The sun aurait pu être parfait si une fois de plus la structure de la seconde salle ne minorait pas notre plaisir. Prendre le set en cours et se retrouver coincé face à une enceinte ce n’est pas le meilleur compromis pour kiffer un concert, quelle que soit la qualité développée par le groupe, qui comme à son habitude délivre un set avec rigueur et professionnalisme.
Gnod
Afin de prendre un peu de repos j’ai laissé Sidney aller documenter la deuxième scène où se tenait le concert de Gnod. Un set qui le surprendra en particulier par un passage quasi Dub avant de monter dans les tours et de ravager la petite salle pendant que dans la cours entre les deux scènes se tiennent des concerts de groupes amateurs locaux et autres karaokés sous les bravos d’une terrasse de biergarten bien remplie.
Corrosion of Conformity + Crowbar
J’ai pu assister aux sets de Corrosion of Conformity et Crowbar et autant te dire que c’est le fin fond du bayou qui débarque en masse à Berlin à grands renforts de riffs puissants ! Le combo se tient à 30 minutes d’écart et arrive comme un hydroglisseur pour imposer leur sludge lancinant dans les chaumières de Kreuzberg ! Dans les deux cas on retrouve des titres cultes comme “Vote With a Bullet” pour le groupe de Pepper ou “Like Broken Glass” du côté de Kirk. Comme d’hab, ça tabasse, ça fait le taf et on est joie de les voir en forme sur scène !
Corrosion of Conformity :
Crowbar :
Mother Engine
Entracte qui valait le coup, avec Mother Engine. Crois-le ou non, la petite salle c’était the place to be à 20h50, si bien qu’il était une fois de plus carrément difficile de se frayer un chemin vers les maîtres du Kraut. Pour ma part c’est ce genre de groupes que tu découvres en live et qui te fous une claque dès les premières notes. Moi qui ne suis pourtant pas méga-fan des groupes instrumentaux, je me suis laissée embarquer par les relents psyché du trio allemand (jusqu’à en mouiller ma p’tite culotte). Et c’est avec grande tristesse que j’ai du quitter la salle avant la fin du set (fichus overlaps) pour aller au concert tant attendu du jour.
Monolord
Voici donc Monolord, c’est avec une joie non dissimulée qu’on retrouve Thomas Jager en meilleure forme sur scène, et apparemment heureux d’être là. Avec ses deux compagnons d’infortune, ils livrent un son impeccable, comme d’hab, et on en attendait pas moins d’eux. Petite surprise de trouver “Empress Rising” en milieu de set, qui m’a d’ailleurs bien fait baliser parce qu’à une demie-heure de la fin, on s’imaginait déjà qu’ils allaient la faire durer jusqu’à plus soif (ça s’est déjà vu). Heureusement non, et c’est finalement avec “Rust” qu’ils terminent pour le plus grand plaisir de nos esgourdes mais pas de l’ostéopathe qui m’a remis la nuque en place lundi !
Messa
Côté Club, c’était l’heure pour Messa de passer en mode super groupe. Un set gavé d’instruments acoustiques, remplissant la scène généreusement. Côté musique, nous sommes vite allés nous préparer mentalement pour la finale de cette journée. Désolé pour les fans, il y a des préséances à respecter. Tout ce qu’on peut vous dire c’est que les Italiens sont tombés en panne sur la route du retour chez eux. Quand ça veut pas…
Mantar
Enfin voici les tant attendus Mantar. Tu connais certainement la désormais célèbre Mantarte. Bah là c’était x10. Sans hésiter le concert le plus lourd de ces deux premiers jours. C’était d’ailleurs à la fois étonnant de les voir en tête d’affiche et en même temps pas du tout puisqu’ils jouent à domicile en Allemagne. Mantar c’est sale et propre en même temps, ça démonte des nuques à tour de bras et on en redemande. Entre “Cross the Cross”, “Astral Cannibal”, “Hang Em Low”,… Sauf certainement pour les blagues en allemand entre les titres qu’on a évidemment pas comprises, mais au vu des rires du public, on peut en conclure que les compères sont drôles ! Rassure-toi, ils ne sont pas prêts de se reconvertir dans les sketches, et on a bien hâte de se refaire péter la gueule par leurs futures interventions !
Nous rentrons donc sur les genoux et sans un chicot dans la bouche à notre collocation. Retour qui se fait seul tant beaucoup de nos compatriotes ont décidé de fuir ce dernier set, sans doute trop craintifs devant la fessée annoncée.
[A SUIVRE…]
Rédacteurs & photos : Pauline & Sidney Résurrection
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