Après une nuit de sommeil trop courte et une visite attentive du marché aux puces de Mauerpark, il est temps de retourner occuper le terrain de la Columbiahalle pour ce dernier jour de Desertfest. C’est d’ailleurs avec beaucoup de fatigue qu’on attaque cette troisième journée de réjouissances, et ça se voit parce que le public arrive bien plus tard que les autres journées. Peut-être est-ce aussi dû à la qualité moindre des groupes du jour par rapport aux deux précédents ? J’avoue que nous n’avons pas été meilleurs que nos camarades, séchant le concert de Perilymph, trop fatigués pour courir et être à l’heure.
Dommengang
Nous ouvrons donc cette journée sur le concert de Dommengang. Quand bien même les paupières se font lourdes, ça balance pas mal à Berlin avec eux et on profite du fait qu’il n’y ait pas encore trop de monde dans la petite salle. A peine le temps d’apprécier les Portlandais qu’on file à Blood Ceremony, et je sens que la journée va s’enchaîner sans que je n’ai rien le temps de voir !
Blood Ceremony
Ravalant ma frustration vis à vis de ces sempiternels overlaps je débarque pour le set de Blood Ceremony – et tu sais à quel point j’aime les groupes à voix féminine ? La réponse est : a lot ! Mais quand en plus ça joue de l’orgue et de la flûte traversière, mon petit cœur de sorcière est conquis !
Daily Thompson
Un tour rapide du côté de Daily Thompson me fera dire que ce n’est pas spécialement ma came, je passe en coup de vent et ne m’y retrouve pas. Beaucoup de monde ceci dit remplit le Théâtre, signe que je n’ai pas tout capté à priori.
Bongzilla
En retournant vers la scène principale, on constate qu’une descente de douane a lieu sur le trottoir devant le festival. 3 camionnettes de flics encadrent les tour bus garés le long du trottoir. Faut-il s’en étonner alors que c’est le set de Bongzilla qui va démarrer?
On attend donc qu’ils arrivent sous un épais nuage de fumée bien odorante, et là, déception, le chanteur s’est mis au bong électronique. Ça a carrément moins de gueule pour un groupe qui prône la fumette même dans son nom ! La douane repartira brocouille et nous aussi. Bongzilla est tellement plus à sa place sur la scène d’un club ! Ce set nous laisse clairement sur notre faim, et après en avoir échangé avec quelques uns des festivaliers le sentiment est le même. Un set mené selon les standards du groupe mais le manque de proximité laisse l’auditeur décrocher.
Ecstatic Vision
Laissant derrière nous le sludge herbeux nous allons voir de quoi il retourne avec Ecstatic Vision. Pour ma part, je les ai vus il y a une semaine à Nantes et j’ai hâte d’en reprendre une pelletée. Ça ne manque pas, le groupe est aussi barré quel que soit le lieu et quelle que soit la scène. Le chanteur fait mine de se pendre avec son micro, et les parties de flute ou de sax ajoutent la touche d’originalité necessaire pour que cette formation ne soit pas qu’un agréable foutoir. Vivement la prochaine.
Mono
Passage obligé par la grand salle pour aller voir ce que donne Mono (encore une fois…), s’agit-il d’une soirée techno au Berghain ou de Mono ? On se le demande ! L’OVNI de la prog de cette année c’est eux ! Beaucoup ont adoré leur set, mais je suis restée perplexe face aux réglages sonores de la batterie dont la caisse claire était beaucoup plus forte que le reste. Choix du percussionniste ou erreur technique ? On ne le saura pas. Une fois de plus la rédaction est unanime, Mono mais pas trop.
Gaupa // L.A.Witch // Slift
Que dire du set de Gaupa ? et de celui de L.A.Witch ? Deux sets pas fous. On est fatigués et leurs vibes ne sont pas recues comme il se doit.
Heureusement entre les deux sets il y a Slift, les petits cœurs des français présents battent fort alors que leurs compatriotes montent sur scène. Clairement le chauvinisme a tendance à placer ce groupe un cran au-dessus de ce qu’il est réellement. Cependant il faut admettre que les gars connaissent leur partition. Les morceaux sont impeccables et majestueux, pas mal de gens dans la fosse levitent au-dessus du sol. Pour notre part, seule incompréhension, cette incapacité à finir un set sans faire durer 1000 ans le dernier morceau. Dommage, on a frôlé la classe internationale.
Uncle Acid & The Deadbeats
Voilà c’est la fin, Uncle Acid & The Deadbeats viennent clôturer ce weekend de folie. D’aucuns diront que c’était le meilleur concert du week-end, et ils n’auront certainement pas tort. La bande à Kevin Starrs a offert une prestation du feu des enfers, enchaînant les opus comme j’ai enchaîné les verres de Club Mate tout le week end : sans concession ! Et si on ressortira certainement avec un torticolis de ces trois jours de festival, ces derniers n’y seront clairement pas pour rien !
Les spectateurs sortent en transe du concert, le festival les a épuisés mais conquis. Dur de se dire qu’on ne remettra pas cela demain, mais à la fois quel soulagement, c’était si intense. Cette édition du Desertfest Berlin s’annonçait douteuse, mais les craintes ont vite été balayées, et si les overlaps et la jauge réduite du Columbia Theatre ont écorné notre plaisir, c’est là chose vite oubliée car la sélection rigoureuse des groupes, l’organisation sans pépin, la qualité humaine du festival du désert en font une perle que l’on espère retrouver dans cet écrin où un autre l’an prochain !
Rédacteurs : Pauline & Sidney Résurrection
(Photos : Sidney)
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