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DESERTFEST BELGIUM Jour 2 (Pentagram, Monkey 3, Colour Haze, The Atomic Bitchwax, Elder, Hangman’s Chair,…) – 15/10/2016 – Anvers (Belgique)

Après un repos réparateur (salvateur ?), nos vieilles carcasses rouillées sont quelque peu soulagées des efforts fournis la veille et on rejoint à nouveau le Trix en ce samedi très ensoleillé (et dire qu’on va passer l’après-midi dans des salles obscures…), plus tôt qu’hier, car la journée va être encore plus chargée aujourd’hui : 18 concerts, sur 3 scènes, entre 15h et 1h du matin, en gros… On ne va pas perdre de temps à faire de mat, on est déjà en retard pour… les 2 concerts qui ouvrent simultanément cette journée !! Et dire qu’hier on parlait déjà de choix draconiens… ça ne va pas s’améliorer sur ce point.

 

Black Mirrors

BLACK MIRRORS
BLACK MIRRORS
BLACK MIRRORS
BLACK MIRRORS
BLACK MIRRORS

Les Blacks machin-truc-chouette sont moins nombreux en ce second jour que la veille puisque les Belges seront les seuls à nous divertir avec un patronyme de ce type en ce samedi fiévreux. En place sur la scène Vulture, la bande de Marcella trouve rapidement son public parmi les fans de formations genre Wucan et quelques autres qui puisent leurs influences auprès de la grande camée que fût Janis Joplin jadis. Les relents bluesy et la peinture de guerre de la frontwoman – genre Angela Gossow du southern blues – feront mouche et participeront à une immersion dans ce second jour de folie qui démarre pour le coup tout en douceur, mais avec force classe.

 

Mother’s Cake

MOTHERS CAKE
MOTHERS CAKE
MOTHERS CAKE
MOTHERS CAKE

Le concert de Mother’s Cake sur la main stage a été rajouté récemment (si bien qu’il ne figure pas sur le programme officiel distribué à l’entrée du festival, imprimé trop tôt sans doute). Toujours est-il que la très grande salle sonne creux, et on ne peut pas dire que la foule se presse au premier rang. Autre facteur d’explication : la notoriété du combo ne justifierait sans doute pas à elle seule un créneau sur la main stage, et c’est bien plus par opportunité que le trio autrichien se voit ainsi “promu”. Est-ce pour autant volé ? Non, les lascars sont solides, ça joue bien, et même s’ils apapraissent un peu paumés plantés sur une scène aussi grande, ils n’apparaissent pas mal à l’aise. Pour autant, on ne peut pas parler d’un enthousiasme démesuré dans l’assistance (voir les raisons sus-mentionnées…) et le rock fourre-tout du combo (stoner, rock indé, grunge,…) ne restera pas ce soir dans les mémoires de beaucoup de monde, quand on voit ce qui se profile sur l’affiche dans la journée…

 

Wolvennest

WOLVENNEST
WOLVENNEST
WOLVENNEST
WOLVENNEST
WOLVENNEST
WOLVENNEST
WOLVENNEST
WOLVENNEST

Avant le concert de Wolvennest, un type passe un gros quart d’heure sur la canyon stage non pas à faire le soundcheck (on présume que c’était avant) mais à allumer les dizaines de bougies, fixer les cranes et chandeliers sur les guéridons, allumer les batons d’encens, etc… Une sacrée logistique, pour un concert qui n’aurait sans doute pas bénéficié d’une  franche caution des services de sapeurs pompiers de la ville s’ils avaient étaient sollicités pour évaluer les risques d’incendie… Toujours est-il qu’il y a pas mal de monde dans la salle pour voir ce que ce groupe / projet a dans le ventre : sorte de “all-star band” composé de musiciens pas trop stars (même dans l’underground), les forces en présence (des membres de Mongolito, La Muerte, Aqua Nebula Oscillator…) incitent à la circonspection. Les musiciens montent sur scène, sous le “commandement” de l’emblématique frenchie Shazzula (qui assume son rôle de front-woman, avec son Moog, ses effets et son micro),  et les différentes strates musicales montent progressivement en puissance pour très vite atteindre la pleine puissance de l’objet musical qui évolue maintenant sous nos yeux. Difficile de définir la bête, d’ailleurs, on parle d’un truc un peu lancinant, tendance psyché, bien chargé en agressions guitaristiques (trois grattes et une basse, quand même) pour des passages bien puissants, avec de rares lignes vocales chargées en effets… Et ça passe bien ! le public apprécie tranquillement et headbangue ou ondule selon les plans déployés par le groupe, que l’on sent sérieux, appliqué, et carré. Un bon set, d’un groupe à surveiller de près.

 

Purson

PURSON
PURSON
PURSON
PURSON
PURSON
PURSON
PURSON

Hasard ou réelle motivation dans la programmation : les combos avec une ou plusieurs femmes dans leur effectif sont à l’honneur cette année à Anvers, en particulier en tant que chanteuse. Purson rentre dans cette sous-catégorie et… c’est sans doute leur seule spécificité ? Derrière le bon mot, une part de vérité quand même, tant la musique développée par le quintette sur la main stage n’apporte pas franchement un vent d’originalité sur ce Desertfest : résolument orienté 70’s, tendance heavy rock à la Purple ou Cream, on passe le set à essayer de distinguer ce qui les différencie “du lot” (ce n’est pas les seuls sur ce créneau, dirons-nous avec ce sens de la litote emblématique de notre légendaire finesse rédactionnelle). Ca manque de riffs, ça manque de compos efficaces et marquantes, ça manque de prestance scénique, pour attirer vraiment l’attention. On peut facilement aimer ce que fait Purson, mais on a du mal à imaginer que quiconque puisse en devenir fanatique.

 

Giöbia

GIOBIA
GIOBIA
GIOBIA
GIOBIA
GIOBIA

La déjà quatrième formation à se produire alors qu’il n’est pas encore l’heure de l’apéro (mais que certains en ont visiblement déjà abusé), peut s’enorgueillir d’avoir quelques fans dans la place. Le corbeau juché sur le synthé fait un peu cheap après la débauche d’artifices déployée par Wolvennest, mais ce n’est pas le visuel de leurs prestations qui est d’ordinaire le plus prenant. Étalant un garage rock ultra psychédélique et organique, leur style s’apparente au final à un doom ultra light qui fait dodeliner de la tête le spectateur jusqu’à l’hypnotisation totale quand ça marche et jusqu’à la porte de la sortie quand ça ne fonctionne pas. Ces gens étant rompus à l’exercice scénique, ils s’en sortent avec brio et laisseront globalement une bonne impression aux quidams ne les connaissant point d’avant. Une performance malheureusement dans le lieu le moins sexy de la fiesta, coincée entre deux formations des plus attendues.

 

1000 Mods

1000 MODS
1000 MODS
1000 MODS
1000 MODS

La dernière fois que votre serviteur a vu le quatuor grec, c’était il y a 3 ans, quand, en tant que “découverte”, ils ont botté le cul en intro d’un Desertfest Berlin qui n’en demandait pas tant. Depuis, le groupe s’est encore aguerri scéniquement, et vient d’enfanter un nouveau disque remarquable. Un disque dans lequel ils ont pleine confiance d’ailleurs, composant une bonne moitié de leur set list en piochant dedans. Pas sûr en revanche que choisir “Above 179” était le choix le plus judicieux pour rentrer dans un set de quarante minutes (on aime nos 1000Mods bien heavy, que voulez-vous…). Le heavy “Road To Burn” puis surtout l’énergique “Claws” viennent vite remettre les choses en place et lancent enfin comme il faut un set de bonne qualité. Pas plus ? Ben non, on attendait peut-être un peu trop la claque du siècle, ou alors l’usure du fest commence à se faire sentir, ou… Dans tous les cas, l’enthousiasme est palpable, et le public est bien présent et enthousiaste, mais on n’a pas assisté aujourd’hui au meilleur concert du groupe, que l’on sait capable de faire bien plus fort.

 

Elder

ELDER
ELDER
ELDER
ELDER
ELDER
ELDER
ELDER

Après être allé se faire foutre chez les Grecs, c’est maintenant au tour des Ricains de nous gaver de leur heavy rock cosmique ultra efficace et ça a été putain de bon ! Comme à l’accoutumée dans ce type de configuration, les membres du trio sont fort éloignés les uns des autres durant la performance et ils ont l’air comme en transe chacun dans leur bulle (juste en ce qui concerne l’aspect visuel car ça joue carrément ensemble et nous ne sommes pas en train d’assister à une performance de free acid jazz  pour épicuriens de ce sous-genre). On se demande en quoi le culte de l’huitre bleue a influencé le style du groupe de la Nouvelle-Angleterre pour que leur chanteur-guitariste se pare d’un pareil shirt, vu qu’on a droit à un set de grande classe du genre rouleau-compresseur en puissance, mais avec une qualité sonore remarquable. Les triplés se permettent de nous gratifier d’un titre inédit en annonçant leur retour en studio en fin d’année (youpie ! youpie !) en plus de ses classiques imparables en live (qui a dit « Compendium » ?) et surtout leur velu bassiste assure plus de trois minutes d’un titre fleuve avec une corde en moins sans abdiquer. Quand on connaît le niveau musical visé par ce groupe actif depuis déjà dix piges, on s’incline. Boston Strong !

 

Arabrot

ARABROT
ARABROT
ARABROT
ARABROT
ARABROT
ARABROT
ARABROT

Le quatuor norvégien, injustement méconnu dans nos contrés fête pourtant 15 ans et 6 albums d’existence. En tournée européenne avec Weedeater, le groupe profite donc du DesertFest pour rappeler que leur rock étrange, entre doom de fermier et psychédélisme allumé, est de toute première qualité. Difficile de décrire leur son mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils auront laissé la Vulture Stage en fusion.

 

Cough

COUGH
COUGH
COUGH
COUGH
COUGH

En tournée avec Elder, le quatuor américain est très attendu sur la Canyon stage, à en juger par l’affluence. Il faut dire que son dernier album a bluffé pas mal de monde, même si le talent intrinsèque du combo n’a jamais été un secret pour quiconque avait déjà vu les gonzes live notamment. Illustration de fort belle manière aujourd’hui encore, avec une prestation de toute beauuuté. Force du groupe, les genres musicaux s’entremêlent, passant de plans doom hallucinés à des assauts sludge, au sein d’un même morceau la plupart du temps. Les tessitures vocales respectives du binôme derrière le micro (Chandler le bassiste dans le registre le plus guttural et Cisco le guitariste pour le chant plus direct, en puissance) viennent appuyer cette schizophrénie musicale, qui emporte le public dans un tourbillon doom de très haute tenue. Superbe set.

 

Colour Haze

COLOUR HAZE
COLOUR HAZE
COLOUR HAZE
COLOUR HAZE
COLOUR HAZE
COLOUR HAZE
COLOUR HAZE

Le trio allemand fait clairement partie des formations qui ont forgé le stoner européen que ce soit à travers leurs propres productions ou via les secousses qu’ils ont foutues dans le paysage avec Elektrohasch Records, label mythique fondé par leur guitariste. Le trio allemand possède une maîtrise totale de son art qu’il distille sur scène avec une haute technicité, qui s’inscrit clairement dans le haut du panier. Le trio allemand peut tout se permettre vu son statut y compris de débarquer sur la grande scène d’un festival en blazer pour certain et d’attaquer bille en tête avec un inédit fleuve à l’heure du repas. Le trio allemand a acquis une notoriété telle qu’il se cogne pas mal des règles et installe son stand de merch à l’extérieur de la zone marchande de la fête pour y vendre ses plaques et celles des poulains de son écurie. Le trio allemand a sorti des productions absolument fantastiques qui sont un véritable plaisir pour les oreilles lorsqu’on les écoute dans son salon avec une sono digne de ce nom. Le trio allemand a bénéficié, à Anvers, d’un son en lien avec son art et en a fait planer plus d’un. Le trio allemand nous a quand-même un peu gonflé à la longue avec une interaction verbale plus que mesurée avec son public (pourtant acquis d’avance) et un show d’un statisme phénoménal. Mais nous les aimons encore et leur adresserons encore longtemps des cœurs avec les doigts.

 

Hangman’s Chair

HANGMANS CHAIR
HANGMANS CHAIR
HANGMANS CHAIR
HANGMANS CHAIR
HANGMANS CHAIR
HANGMANS CHAIR
HANGMANS CHAIR

Est-il vraiment nécessaire de vous présenter Hangman’s Chair ? Devenus l’un des poids lourds de la scène française en 4 albums et une centaine de concerts toujours puissants, les quatre parisiens jouent à l’extérieur. Enfin pas totalement lorsque l’on sait le nombre de compatriotes à avoir fait, comme nous, le voyage jusqu’à Anvers cette année. Reste que les programmateurs du festival, ne sachant probablement pas encore vraiment à qui ils ont affaire, les ont programmé sur la Vulture Stage, sorte de bar à la capacité modeste. Le groupe n’en aura cure et déroulera trois quart d’heure de leur heavy rock aux relents 90’s, drogue et suicide, grunge et hardcore, doom, bières et relents de pigeons cancéreux. Si l’on peut regretter, nous autres habitués du groupe, de ne pas les avoir vu avec Back Drop, grosse scène, belles lumières et son de mammouth, ceux qui les auront découvert ce soir auront bien compris à qui ils ont affaire. Espérons que les programmateurs aussi.

 

The Atomic Bitchwax

THE ATOMIC BITCHWAX
THE ATOMIC BITCHWAX
THE ATOMIC BITCHWAX
THE ATOMIC BITCHWAX
THE ATOMIC BITCHWAX
THE ATOMIC BITCHWAX

Super stoner power trio de la mort qui tue, la formation du New Jersey ne bénéficiait pas de la grande scène pour son opération cornet d’frites, mais d’un placement optimal coincé entre deux formations de lourdingues actives dans un autre registre et d’une heure de rêve pour envoyer ses riffs tueurs. Le public est donc nombreux à converger devant la Canyon stage pour des sensations plus classiques que d’autres tornades dévastatrices croisées sur les planches de la salle de la ville du diamant en cette fin de semaine. Débutant son set sur une reprise d’un titre du mythique de « The Wall » engendré jadis par une formation au patronyme rose (ça change du black en vogue lors de ce Desertfest) qui sera ponctué d’une salutations aux motherfuckers que nous sommes, les Etasuniens ont tout envoyé durant un concert de grande classe intercontinentale. Loin d’être des débutants ou des manches, ils n’ont assurément pas surpris le chaland, mais ont confirmé une nouvelle fois leur efficacité scénique que ce soit au niveau de l’intensité du show, de la virtuosité ou du spectacle. Ils ont tapé de l’instrumental pur jus et aussi quelques perles issues de leur – plus qu’honnête – discographie et nous ont une fois de plus laissé un excellent souvenir (et certainement converti de nouveaux suiveurs).

 

Weedeater

WEEDEATER
WEEDEATER
WEEDEATER
WEEDEATER
WEEDEATER
WEEDEATER
WEEDEATER
WEEDEATER

C’est d’une autre limonade dont il s’agit à l’étage inférieur avec le trio de malades de Caroline du Nord. Dans le fait il n’y a pas vraiment de trace de limonade sur scène, mais une bouteille de Jack que le bassiste louche porte fièrement au bout de son majeur en adressant un fuck de soulard au public. Le trio (encore un !) est un peu perdu sur cette grosse structure vu son goût pour le positionnement ramassé au centre contre le bord de la scène avec la batterie au centre et installée perpendiculairement à la foule. Ces clowns (qui eux n’ont pas besoin de masques) se mettent en condition dans leur plus pure tradition en buvant, crachant sur la batterie et grimaçant. C’est du Weedeater habituel qui sera déroulé durant une heure à grands coups de mimiques appuyées par un strabisme convergent du bassiste redneck de la bande. Pas de grosse surprise, ça tombe bien, nous n’étions pas là pour ça, mais une confirmation du talent d’entertainer dont font preuve ces Ricains qui envoient un sludge des bayous enfumé et ultra efficace. La danse de la nuque a été omniprésente durant ce concert du type bourrin que nous chérissons tant.

 

Salem’s Pot

SALEM'S POT
SALEM'S POT
SALEM'S POT
SALEM'S POT

Désormais titulaires de la carte AOC Riding Easy, et avec un dernier album particulièrement jouissif sous le bras, les suédois sont bras dessus, bras dessous avec leurs partenaires de label Electric Citizen pour conquérir les scènes européennes au son de leur heavy rock psyché typique 70s. On attendait donc beaucoup de leur prestation du jour, et on était pas les seuls : le public, tassé, a la bave aux lèvres et est largement constitué de connaisseurs qui entonneront la plupart des titres à l’unisson avec le groupe. Un peu engoncés sur la microscopique Vulture Stage, le combo se marche un peu sur les pieds tant son attitude scénique est aussi festive que chaotique. Les masques de carnaval, comme sur la pochette de leur dernier disque, ne sont pas étrangers à ce sentiment de bazar… Et musicalement, on est pas loin de cet état d’esprit, avec bien souvent des intros ou passages presque chaotiques qui mènent, lorsque le groupe se prend en main et se ressaisit, à des montées en puissance d’une efficacité remarquable. Bref, Salem’s Pot ne ressemble pas à grand chose de connu sur scène, mais il se dégage quelque chose de leur prestation qui les rend atypique et hautement infectieux. Il faut vraiment les suivre de près…

 

Ahab

AHAB
AHAB
AHAB
AHAB
AHAB

Après le bal masqué, nous retrouvons une avant-dernière fois la Canyon stage pour cet avant-dernier jour de festival. Les vestes à patch et les pentagrammes sont aux avant-postes pour ce grand raout métallique aussi obscur que l’atmosphère visuelle déployée de leur set. Les Germains balancent leur doom psychédélique à leurs apôtres dans la fosse qui semblent goûter à cette ambiance fort lancinante au final. On aimerait parfois plus de violence dans la musique envoyée par les Teutons qui sont particulièrement à l’aise dans les plans couillus supportés par les growls gutturaux du hurleur qui sait aussi être chanteur avec une puissance remarquée. C’est rudement bien ficelé et ça fonctionne plutôt bien. Il faut avouer que les lourds se font un trois à la suite d’anthologie avec Weedeater, Ahab et Pentagram qui débuteront leur show alors que la Canyon résonnera encore sous les assauts de la rythmique pachydermique des Allemands.

 

Pentagram

PENTAGRAM
PENTAGRAM
PENTAGRAM
PENTAGRAM
PENTAGRAM
PENTAGRAM
PENTAGRAM
PENTAGRAM
PENTAGRAM
PENTAGRAM
PENTAGRAM
PENTAGRAM

Tête d’affiche sur la Desert Stage d’une samedi soir aussi complet que du quinoa bio, les légendes du doom se présentent dans une forme éblouissante. Avec Victor Griffin à la guitare, et ce son chaud qui n’appartient qu’à lui, Pentagram réalise une prestation sublime. Bobby est en pleine forme (dans la limite de ce que peut donne une vieille sorcière lubrique de 62 ans s’entend) et la set list coule comme un bon best off, sans mic mac. Cerise sur le pentacle le groupe décide de balancer l’ensemble de son équipement durant « 20 Buck Spin ». Amplis, guitares puis batterie, tout y passe tandis que Liebling fait le mort allongé dans tout se désordre. Une fin dantesque pour un concert que l’on n’est pas prêt d’oublier.

 

Electric Citizen

ELECTRIC CITIZEN
ELECTRIC CITIZEN
ELECTRIC CITIZEN
ELECTRIC CITIZEN

Alors qu’Ahab termine d’envoyer du gras à l’étage et que Bobby et sa bande cassent la baraque au sous-sol, les Etasunien font parler le fuzz dans la Vulture et nous qui pensions être seuls, sommes frappés par une affluence certaine. Il faut dire que le quatuor fait montre d’atouts nombreux : ils maîtrisent bien leur style, pratiquent un rock accessible pour le grand nombre et ont une frontwoman qui ne passe pas inaperçue. La donzelle joue de plusieurs cartes pour ne pas laisser indifférent : elle a une coupe de cheveu absolument ridicule ainsi qu’une plastique absolument pas ridicule qu’elle a mis en valeur dans une tenue des plus sexy (ce qui marche souvent avec les lubriques que vous savez être quand vous peuplez les fest rock). Musicalement ça touche sa bille et surtout ça assume : le bassiste qui s’est blessé l’après-midi-même en chutant dans les backtages assure le show sur un tabouret avec une jambe écorchée mise au repos. Si le manque d’originalité a été avancé par certaines langues de pute, la formation régate avec Elder en ce qui concerne la palme du bassiste incarnant le mieux l’esprit du rock’n’roll lors de cette deuxième journée.

 

Monkey3

MONKEY3
MONKEY3
MONKEY3
MONKEY3
MONKEY3

Enfin le tour des singes suisses déjà croisé au Up In Smoke lors de cette tournée consécutive à la sortie du petit dernier « Astra Symmetry », qui se distingue par une présence remarquée dans de nombreux charts européens. Pas de surprise pour les fins limiers que nous savons parfois être puisque nous sommes prêt pour ce show qui sera dans la lignée de celui déployé à Bâle deux semaines plus tôt. Les Helvètes font leur dernier album, mais pas entièrement puisqu’ils n’ont droit qu’à quarante-cinq minutes pour conclure cette journée de folie. Boris se colle au chant et il touche comme on dit par chez nous et on en vient à s’étonner de ne l’entendre chanter que maintenant vu sa prestance ainsi que sa capacité à moduler sa voix. Le garçon chante et beugle de manière assez naturelle sans forcer le trait et sans péjorer sa finesse à la guitare. Question rythmique : ça déroule avec une apparente facilité et une efficacité redoutable (c’est ce qu’on aime chez ces gens-là). Malgré l’incroyable section rythmique, les vocalises du plus bel effet et la gratte psychédélique, c’est un autre élément qui va carrément nous trouer le cul. Celui dont dB n’est pas le nom pour de vrai dans la vraie vie et qui se cachait naguère derrière ses claviers avec sa clope électronique (les temps changent), va nous gratifier d’un final qui écrase sa chatte en accomplissent un solo magique en harmonie avec le gratteux titulaire dans son ombre. Un énorme talent et une performance qui nous a scotché même si nous regrettons beaucoup son format beaucoup trop court.

 

La proverbiale fièvre du samedi soir n’est sans doute pas pour rien dans le flux de personnes qui montent dans la Canyon Stage après le set de Monkey 3 : l’after party commence avec un set de DJ qui emmènera les plus valeureux jusqu’à 3h du matin… Nous n’en ferons pas partie ce soir, préférant reprendre quelques forces avant la très grosse journée qui nous attend demain…

 

 

[A SUIVRE…]

 

Chris, Laurent, Iro22