A peine fourbus de notre précédente journée, nous avons profité de notre matinée dans Berlin pour flaner et prendre le poul de cette merveilleuse capitale européenne, car oui, c’est aussi l’avantage de ce Deserfest qui débute toujours en milieu d’après-midi, laissant aux festivaliers du temps libre pour pouvoir affronter reposés les sets qui vont s’enchainer à une vitesse folle tout au long de l’après-midi et de la soirée.
LOVE MACHINE
Le hippisme ( le truc qui implique des cheveux, pas des chevaux) à l’allemande, c’est le plaisir de transformer une musique passablement psych sur album en un son qui fait vivre le rock avec une voix de crooner un rien désuète. En clair s’il est un groupe pour pécho c’est bien celui-ci. Le relatif anonymat de Love Machine n’en faisait pas une priorité dans notre Running Order, mais fort heureusement nous ne sommes pas passés à coté de ce groupe, une vraie bonne surprise pour ouvrir ce second jour !
DHIDALAH
On attend rarement des artistes japonais en Europe, surtout dans des fest orientés Stoner. Pour autant quand Dhidalah monte sur la grande scène du Desertfest, ils sont carrément à leur place ! Malgré tout, c’est plus dans l’écoute que ça se passe que dans le show, leur flegme ne chauffant pas le public du moment. Tant pis, c’est parfait pour siester au fond de la salle en se laissant porter par le flow. Leur Kraut tout en démonstration guitaristique et nanti d’une notable finesse de jeu ne passe malheureusement pas les premiers rangs, le son devenant dès lors très brouillon. Dommage le set était agréable et assez massif.
TEMPLE FANG
Temple Fang est un groupe de Space rock hollandais avec d’anciens membres de Death Alley. Pour autant le style est bien plus soft que celui de la formation ultra stoner d’origine. Les chansons, dont la durée ne tombe pas en dessous des 18mn sur album, semblent se noyer les uns dans les autres au fil du set. Les parties les plus profondes de ce dernier mêlent une atmosphère de Mars Red Sky et de Hangman’s Chair. Le public présent valide généreusement cette prestation qui l’aura transporté au delà d’espaces et de temps différents.
SPIRIT ADRIFT
D’aucuns te diront que c’est du doom, perso je qualifie ça de heavy metal à tendance classique 80’s. Quoi qu’il en soit, la foule s’est généreusement massée devant les barrières pour accueillir les américains que nos équipes ont chroniqué il y a peu ici même. Le souffle épique de leur musique nous fera-t-elle prendre l’armure et le fléau d’armes pour monter à l’assaut de la plus haute tour du donjon ? Malheureusement une fois de plus des problèmes de son viennent entacher le set et bouder le plaisir de leurs plus ardents défenseurs. Certes non, ce n’est pas absolument inaudible, mais selon que l’on se place plus ou moins en avant dans la salle, on perd nettement en “subtilité” d’écoute. Il faut tout de même honorer leur prestation scénique, true metal…
24/7 DIVA HEAVEN
Est-ce qu’on peut avoir grave du style et envoyer du lourd ? La réponse est oui ! Du rock’n’roll en bottines blanches c’est avec 24/7 Diva Heaven que ça se passe ! Le trio d’Allemandes a la patate et c’est communicatif ! Un rien punk, très grunge et totalement Garage rock, aussi vivant que la ville de Berlin qui les a vu se former. Le groupe conquiert la foule à coup de riffs et d’énergie.
VILLAGERS OF IOANNINA CITY
Les grecs de VIC ont le vent en pou(l)pe, on murmure leur nom sous tous les vents chauds venus de méditerranée. Chiant sur album, chiant en live ? J’avoue ne pas aller très confiant prendre ma place devant la scène… et c’est là que le miracle se produit, ils apportent une touche hypnotique à leur musique à l’aide d’instruments traditionnels atypiques. Le public se laisse porter et en redemande, le set est beau, joué avec puissance, et épique sur sa fin où le groupe fini par donner tout ce qu il a. Un groupe à découvrir en live, avec mes excuses pour n’en avoir pas perçu toute la force jusqu’ici.
DVNE
La frontière du Post metal est franchie par les écossais de Dvne, les riffs doom, la noirceur du désespoir. Ça marche parfois sur les pas d’Isis mais le regard est toujours porté vers le public ou entre musiciens. La collégialité est de mise chez Dvne, ensemble ou rien. La puissance du chant remplit la salle et ne détruit aucun des riffs qui parfois s’ouvrent à la vraie beauté. Si ce groupe encore m’avait laissé de côté sur album ils sont ce soir le second groupe à me rattraper par la manche. Le public lui, en tout cas ne s’y est pas trompé et a tout savouré jusqu’à la dernière note.
YOB
Après d’interminables balances, signe de leur professionnalisme, wham !! Ce son ! Potards sur 12 voire 15, j’ai l’impression de me faire tatouer à nouveau le sternum, ça vibre, ça fait mal et on a hâte que ce soit terminé. Le set commence, sous-accordé au possible, les infra basses détruisent tout sur leur passage. La rumeur raconte que des personnes auraient dû aller chercher leurs intestins aux objets trouvés à la fin du concert. Le set est bon oui, mais le son est loin du compte, pire que ce qu’on a pu entendre jusque là. A trop envoyer, on perd tout, ça sature à l’extrême, faisant naître un monstre nouveau : yO)))b. Le public cependant, même s’il est critique au sortir du set aura quand même salué généreusement la prestation tout le temps qu’elle a duré.
ELECTRIC WIZARD
23h, l’heure de la messe a sonné. Le Wizard débarque sur scène en défonçant tout sur son passage, priez pour nous pauvres pêcheurs. C’est non sans impatience que leur paroisse les attend et les acclame, pendant de longues minutes de larsen faisant vibrer toute la salle. Malgré tout, une légère inquiétude se fait ressentir après le set de Yob qui a fourni un son tellement fort et sale qu’on ne sait plus à quoi s’attendre. Heureusement, les Britanniques n’en sont pas à leur coup d’essai, et nous offrent un son propre en façade bien qu’un peu haut en décibels… mais… car oui il y a un mais… passé la barrière c’est dur à l’oreille et mal calibré, beaucoup utiliseront le qualificatif “crado”.
Sans surprise, les papes du doom font néanmoins le taf et enchaînent avec leurs sermons les plus connus tels que “Black Mass” ou encore “The Chosen Few”. Comme d’habitude, c’est sans chichis ni discours de la part de Jus Oborn, juste du gros son écrasant la foule, qui s’est fortement densifiée pour l’occasion. “Time to Die” annonce le chanteur, et c’est tout à fait ce qui va se passer par la suite. Les têtes se font lourdes au front row comme à l’arrière, échines courbées sous la massiveté de la chose. L’office se termine sur un “Funéralopolis” de 15 minutes qui déchaîne les passions. Le dark clergé n’a qu’à bien se tenir.
C’est une seconde journée massive et poisseuse qui nous laisse rentrer à l’hôtel comme des zombis un rien frustré par le calibrage du son qui n’aura pas toujours été de la fête sans pour autant la gâcher. A demain pour LA journée!
[A SUIVRE]
Rédacteurs : Pauline & Sidney Résurrection
(Photos : Sidney)
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