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DESERTFEST BERLIN, “vu par les groupes”, 19-20-21 avril 2012, Berlin, Allemagne

Au vu du succès rencontré par le DesertFest Berlin cette année, nous avons voulu rendre hommage à l’événement en apportant un regard un peu décalé de l’événement, sous la forme d’une véritable “immersion” inédite dans le festival. On a donc demandé à tous les groupes “francophones” présents sur l’affiche de nous proposer leur vision de l’événement, ce qu’ils ont accepté de faire pour Desert-Rock, sans hésiter une seconde ! Merci à eux (mention spéciale à Francky qui a rédigé une chronique super détaillée à la fin de cet article). Bonne lecture !

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MARS RED SKY
Par Jimmy (basse)

Nous avons été très agréablement surpris. Le festival était complet, donc la petite scène était forcément blindée à 20h mais en plus, dès qu’on a attaqué, on a senti qu’on était un peu attendu. Pas mal de réactions sur le début des morceaux, c’était vraiment chouette. Pour nous c’était un peu spécial car c’était la dernière date d’une dizaine (Belgique, Roadburn, Pologne…), c’était de la “bonne” fatigue.

Concernant l’atmosphère du festival, là aussi assez spécial pour nous car on est arrivé 2h avant de jouer et on a du repartir après le concert (certain d’entre nous avaient du boulot le lendemain sur Paris ou Bordeaux). Nous avons quand même pris le temps de faire quelques photos et une interviews “dînatoires” avec les copains de Stonerrock.EU. Nous avons quelques amis aussi à Berlin, du coup j’avoue qu’on n’a pas vu beaucoup de groupes à part TruckFighters que je ne connaissais pas et qui nous ont fait une très forte impression. L’ambiance était sympa, dommage que le temps était gris. L’organisation tenait la route pour une première édition. Certains amis de Berlin me disaient que le site et la soirée leur rappelait ce qui se passait il y a une dizaine ou quinzaine d’années à Berlin, le côté “free” je pense , ça leur plaisait…

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GLOWSUN
Par Fab (batterie)

Berlin n’étant pas la porte à coté depuis Lille, nous partons donc la veille vers 20h après avoir booké un hôtel à Hanovre pour arriver frais à Berlin le lendemain vers 13h… Arrivés sur place, nous découvrons un site de bâtiment désaffecté juste en contrebas de la gare de Berlin dans lequel se trouve l’Astra, là où nous devons jouer à 18h45.
Après un accueil nickel de la part du staff de Sound of Liberation nous prenons une bonne bière (du même nom que la salle l’Astra), nous préparons tranquillement notre merchandising et notre matos histoire d’être au point le moment venu.
Les Lonely Kamel n’étant malheureusement pas là pour cause de maladie, nous jouissons d’un peu plus de temps pour s’installer sur scène, le son étant assuré par Richard Behrens le très bon bassiste de Samsara Blues Experiment.
Le moment pour est venu d’envoyer la sauce, le son sur scène est très bon, la Ludwig Vistalite Bleue (kit de batterie destinée à tout les groupes de la scène du foyer pour le vendredi) est énorme et sonne méchamment bien !
La salle est comble, le public est très réceptif à notre son, les têtes bougent un max et visiblement certains connaissent quelques un de nos titres, ce qui fait toujours hyper plaisir ! (surtout à 900 bornes de la maison…)
Concert nickel pour nous et partagé avec le public qui nous acclame avec beaucoup de ferveur ! Nous voilà absolument ravis.
Le reste de la journée se déroule dans une coolitude sans égale. L’organisation est parfaite tant au niveau des groupes que du public qui est manifestement venu en masse pour la deuxième journée de ce festival réussi, qui se clôture avec le set de Grandloom qui va faire vibrer le foyer une dernière fois ce soir, avant la 3eme journée qui s’annonce énorme au vu de l’affiche promise.
Nous ne pouvons malheureusement pas rester pour des raisons pratique le lendemain.
Le temps de passer un moment avec les Los Disidentes Del Sucio Motel ainsi qu’avec les Monkey 3 avec qui nous partagerons l’affiche du Up in Smoke 4 en septembr,e nous repartons vers 13h, ravis par ce DesertFest mené d’une main de maître par Beth & Matte de Sound Of Liberation, que nous remercions particulièrement pour ce grand moment !

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ABRAHMA
Par Seb (guitare / chant)

On était programmés pour l’after-show dans un club du complexe qui se nomme le Raw Tempel. On a assez flippé au début en fait, car y’avait ni retour ni D.I. [ndlr : boîtier électronique permettant notamment de connecter ses instruments à la console] dans la salle, car c’est à la base un endroit qui fait surtout night club.
Mais au final ça a été plutôt génial ! Le public était très ouvert et malgré le fait que nous étions inconnus, ils ont vite été chauffés à blanc. Sûrement l’un des meilleur accueils du public que l’on ai eu jusqu’à présent.

Après, niveau accueil de groupe, on a pas fait mieux. Tout était là pour que tout se passe bien. Chambre d’hôtel pour la nuit et un catering à nourrir un régiment. Sans parler de la coolitude du crew. Dés que tu franchissais la porte du Kulturhaus ça sentait bon la good vibe. Tout le monde traînait entre échoppes et événements… On se serait cru 40 ans en arrière lors d’un fameux Woodstock.
On était arrivé le Samedi dans l’après-midi, on a donc pas trop pu voir beaucoup de groupes mais Black Tusk et Monkey 3 ont bien envoyés… Et enfin l’aftershow avec Kadavar et Toner Low a été une façon bien puissante de terminer le fest.
Nous on remet ça quand ils veulent !

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MONKEY 3
Par Boris (guitare)

Berlin, 21 avril 2012. Il est 17h45, notre intro de concert ronronne depuis quelques minutes,
nous entrons sur scène, le public manifeste son enthousiasme, la salle est pleine, c’est une sensation incroyable.
1 heure de concert la tête dans les étoile, à fond, un public chaud, un moment inoubliable. Desertfest, un grand festival ! Il réunit la famille stoner, au coeur de Berlin, pour 3 jours de concerts non-stop, une tuerie !
Très bonne organisation, accueil et staff très pro, et tout ça avec le sourire.
Plein de rencontres enrichissantes avec des artistes et des fans, une ambiance festive et super détendue.

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LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL
Par Francky Maverick (guitare/chant)

Après un long trajet Strasbourg Berlin (interrompu par une escale à l’Etap Hotel d’Erfurt où nous nous sommes fait piéger comme des débutants à notre propre ruse consistant à dormir à 6 dans des chambres doubles, matelas gonflables sous le bras, nous obligeant à rallonger 40€ pour une chambre supplémentaire – mais merde, le lit enfant était largement assez grand pour Sonny !), nous arrivâmes enfin sur les lieux du Desertfest pour la 3ème journée du festival. Il est 11h du mat’, le soleil brille et les têtes sont encore clairement bien dans le cul, en particulier pour Matte, le chef d’orchestre de ce festival, dont les valises sous les yeux laissaient supposer d’une nuit très, très, très courte. L’endroit est atypique, mais tellement Berlinois. Une sorte de zone désaffectée mais qui abrite au final tout un regroupement d’activités culturelles et festives. Skatepark, bars, salon de tatouage, galeries d’art et bien évidemment 2 salles de concert. Tous les murs sont recouverts de tags qui donnent à cette zone une ambiance underground vraiment particulière. Après un rapide tour des lieux avec Matte, celui-ci nous dit de nous poser tranquillement en backstage, car l’équipe n’a pas l’air d’avoir envie de se speeder pour ce dernier jour. “Just take your time men, nothing will happen ‘till 13h…”. Ok cool. Allons glander sur la terrasse au soleil. C’est là que nous croisons nos compatriotes français des Glowsun.

Les Lillois nous racontent que tout s’est très bien passé pour eux pour hier soir. Beaucoup de monde, motivation dans le public et merchandising à gogo. Voilà qui fait plaisir à entendre. Seulement Johan nous précise aussi que la majorité des gens n’arrive qu’à partir de 17h, ce qui au final est relativement tôt pour un festival en temps normal, seulement là, c’est à 13h30 que nous sommes censés jouer… Du moins c’est ce que nous avions en tête. Beth, une autre membre de Sound Of Liberation, nous avait même dit que suivant l’affluence, nous pourrions retarder notre passage à 14h. Pourquoi pas ? Ca nous laisse plus de temps pour balancer et au public d’arriver. Seulement voilà, après 30 min de balance, l’ingé son nous fait signe de débuter le set. « Heu… il est 13h15 les mecs, y a pas un problème ? ». « Are you sure that we have to play now ? ». Ouais, il avait raison… Billy lance donc la machine par 4 coups de baguettes et le riff d’Atari part sur un volume sonore presque indécent. Sonny n’a même pas mis ses retours oreilles et surtout, le shérif Rudolvski n’est pas encore arrivé !! Quoi la baise ?? Nous ne sommes pas prêts, le shérif n’est pas là, et personnellement je ne m’entends plus jouer. Quant au public il se compte sur les doigts de la main. Pour le moment… « Don’t worry, people will come, when they’ll ear your sound ». Le bougre avait raison. Au bout de 10 min de show, la salle s’est déjà bien remplie. Rudo est arrivé, le son de scène est bon et apparemment à en juger les têtes qui headbangent devant nous, celui dans la fosse aussi. Aujourd’hui nous avons décidé d’axer notre set sur les morceaux les plus lourds de notre liste actuelle. Pas question cela dit de prendre des risques avec de nouveaux titres tout juste sortis du studio qui ont subit moult modifications que nous ne maîtrisons pas encore. Il faut taper fort et lourd pour ce concert car, ici, on ne rigole pas avec le sens du mot « heavy ». Il est agréable de jouer devant un public qui comprend pleinement ta musique et qui s’est déplacé uniquement pour ça. Ce son fuzz, grave et massif qui caractérise tous les groupes qui jouent ce soir ; malgré la grande diversité des styles représentés sur l’affiche. 30 minutes, c’est le temps qu’aura duré notre prestation. Difficile d’avoir le sentiment du travail pleinement accompli sur un si petit temps de jeu, mais le plaisir était bel et bien là. Nous avons terminé le concert sur notre nouvelle traditionnelle reprise des Beatles, Helter Skelter, fusionnée avec le Feel Good Hit of the Summer des QOTSA, au beau milieu du public comme nous adorons le faire. Les têtes bougent, les cheveux volent, les bouches sourient et les voix crient. Messieurs dames, vous qui nous posez toujours la question de « Mais pourquoi vous faites tout ça ? », j’ai envie de vous répondre : pour vivre simplement ça. Ces quelques minutes de kiffe absolu entre amis et amateurs de musique.

14h, le matos est déjà plié. Au passage, un grand merci à The Grand Astoria, qui nous ont dépannés de leur backline (batterie + baffles), sans eux, pas de concert pour nous. A la sortie de scène, notre shérif tant détesté nous raconte qu’il a été littéralement viré de scène par un agent de sécu pendant notre concert à cause de l’arme factice qu’il portait à la ceinture ! Bon OK, il faisait son putain de job, mais malgré les explications, il n’a pas voulu lui rendre l’arme et l’a carrément confisqué. Comme à l’école ! Rassurez-vous, ce petit incident a été résolu en fin de soirée grâce à l’orga du festival, et Rudo pourra continuer à exercer son métier pour votre plus grand plaisir.

Ce qui frappe dans ce festival c’est aussi son coté cosmopolite. Ca vient du monde entier. Rien que pour notre journée, nous avons côtoyé américains, russes, allemands, suédois, italiens, bien sûr français et je dois en oublier. Et tous se parlent, boivent des coups ensemble et partagent les mêmes backstage à quelques exceptions près. Les backstages, parlons-en. Quelques tables et canapés autour d’un grand buffet froid, sucré salé jusqu’à 18h, suivi d’un grand barbeuk des familles en soirée. La tireuse à bière ne cesse de fonctionner, mais personne n’abuse de l’accueil qui nous est réservé à nous tous musiciens. Le monde du Stoner Rock est décidément peuplé de gens à la cool. Y a du poil, de la longueur de cheveux et de la chemise à carreaux partout.
Nous flânons désormais sur le site, entre le market, l’expo d’affiches de Johan Jacob, et les 2 salles de concerts. Nous faisons la rencontre des frangins marseillais d’Elvis Dead, graphistes illustrateurs de métier qui ont notamment collaboré avec Headcharger. Le courant passe à merveille et nous repartons avec la magnifique sérigraphie à tirage limité aux couleurs du festival. Le visuel est vraiment adéquat, un gros poilu à la moustache proéminente et au petit sourire en coin. Le bon festivalier Stoner de base quoi !

Un petit tour au concert de SUMA qui nous laisse un peu perplexes. Il faut avouer que nous ne sommes pas très amateurs de Doom et consorts dans LDDSM, mais il faut leur reconnaître un son hypnotisant assez malsain. Nous enchaînons avec les allemands d’Orchus Chylde dans la grande salle. Leur bassiste au look hippie nous fait penser à l’acteur qui joue celui de Spinal Tap et ça nous suffit pour nous faire marrer. Musicalement on est plus proche d’un rock 70’s, mais pas très transcendant malgré la qualité incontestable des zikos.
La première petite claque de la journée se fera en la présence du groupe Black Tusk. Un trio qui tourne actuellement avec les Red Fang et fait parler de lui pour ses prestations riches en sueur. Pas de doutes, tous les clichés du style sont réunis : de la bedaine, de la barbe et du cheveu long. A blinde de la première à la dernière seconde du set, le groupe se donne vraiment à fond. Le son est assez bon quoiqu’un peu brouillon mais c’est aussi le style un peu « trashy » du groupe qui veut ça. Une bonne surprise live. Je dois maintenant me pencher sur leurs productions studio pour voir si je reste sur ma position.

Nous traçons au petit théâtre pour aller voir Wino et Conny Ochs en duo acoustique. Les places vont être chères car l’endroit est vraiment tout petit. Je n’avais pas pris le temps d’écouter leurs chansons jusqu’à ce jour, mais mes amis parisiens m’avaient dit beaucoup de bien de leur passage au Klub quelques semaines auparavant. Je dois dire que je me suis laissé emporter tout de suite par leur univers. Musique minimaliste, mais précise, chants parfaitement harmonisés et interprétation juste. Voilà qui donne tout de suite le sourire. C’est apparemment le dernier concert d’une tournée de 7 semaines et on sent que les 2 amis ont partagé de grandes choses ensembles et sont très proches. Pas de prise de tête, le set déroule tranquillement malgré quelques petits soucis techniques qui ne nuisent pourtant pas à la bonne humeur qui plane dans l’assemblée. Le père Conny était pour moi un parfait inconnu. Je savais juste de lui qu’il faisait rêver toutes les copines Parisiennes qui l’avaient vu (elles se reconnaîtront…) et j’avoue que ce monsieur a quand même grandement la classe. Un petit coté Chris Cornel qui se dégage de lui qui doit en effet en faire fondre plus d’une. Quant à Wino, toujours digne, il impose simplement le respect d’un simple regard. On repart avec le vinyle et un t-shirt sous le bras tant leur prestation nous a séduits.
Un petit passage pour aller voir Ufomammut. Pour l’anecdote, c’est en première partie de ses messieurs que LDDSM a fait ses premiers pas ! Premier concert dans un petit rade de Strasbourg. Nous étions jeunes et naïfs et leur son monstrueux nous faisait presque peur à l’époque. Les murs en tremblent encore je pense. J’étais curieux de voir ce que le groupe donnait sur une grande scène. Comment dire… ? Bah c’est toujours un peu chiant. Enfin, ce n’est que mon avis, mais au bout d’un quart d’heure, lorsque tu es clean, ben tu t’emmerdes un peu. Attention, j’ai un profond respect pour ce groupe et ce qu’il apporte à la scène Doom atmosphérique, mais ce n’est juste pas trop mon truc. Le public a l’air d’apprécier en tout cas, car la salle est pleine à craquer et les corps ondulent lentement au rythme de 20bpm, comme dans un grand rassemblement de zombies. Les basses sont énormes et la descente d’organes n’est pas loin, donc je préfère me retirer en backstage le temps d’attendre LE groupe que nous ne voulons manquer sous aucun prétexte : RED FANG !!!

Les 4 ricains arrivés plus tôt dans l’après midi, ont des mines de déterrés ! John, le batteur nous expliquera plus tard dans la soirée qu’ils n’avaient dormis que 3h cette nuit et que cette tournée commençait à les exténuer. Le lendemain, ils partaient pour le Sud de la Grèce, puis avion vers Helsinki et retour en Allemagne pour la suite du tour en bus. Les canettes de bière ont laissé la place à celles de Monster energy drink. Le groupe s’installe et la « petite » salle est déjà pleine à craquer. On joue un peu des coudes pour être devant et ne pas en rater une miette. La salle a beaucoup de charme mais il faut reconnaître qu’au-delà du 10ème rang, on ne voit plus grand-chose. Leur show commence et le son est MONSTRUEUX ! Le groupe joue sur leurs propres amplis et ça s’entend ! Le son de leurs têtes Sunn est tout bonnement parfait. Riches en harmoniques, bourrés de dynamique, mais gras à souhait ! Le pogo démarre et tiendra jusqu’à la fin du set. Bien sur, le public attend surtout UN titre, LE titre : Prehistoric dog. Pas de discussion possible, ce morceau est désormais un véritable hymne du Stoner Rock. Juste imparable ! Le set durera environ 1h, à blinde, tout droit, sans fioriture et avec le sourire. Pour moi, le meilleur concert de la journée et de loin.

La nuit est désormais tombée depuis un petit moment sur le festival et l’ambiance festive a évoluée vers une ambiance plus cool et planante. C’est l’heure d’accueillir les stars locales de Colour Haze. Ce trio de rock psyché a vraiment l’air d’avoir une grande notoriété dans leur pays car plus personne ne traîne dehors. Connaissant le groupe vaguement et ayant eu de bonnes sensations sur les quelques morceaux que j’avais pu écouter, je me rends dans la salle pour écouter ça. Des images kaléidoscopiques sont diffusées sur l’écran géant et plongent tout le monde dans leur trip lancinant. Le batteur est impressionnant dans sa régularité de frappe et très créatif dans ses breaks. Le duo basse/guitare a sorti la grosse artillerie avec un vrai mur de baffles. Le son n’est pas extraordinaire mais permet tout de même d’apprécier leur musique. Peu de chant et une voix pas forcément très atypique, mais ce n’est clairement pas l’élément important ici. Le bassiste, habillé comme un garçon de café, fait le job, mais a l’air de se faire carrément chier sur scène, contrairement au guitariste qui trippe littéralement dans des impros assez bien inspirées. Le trio nous offre un petit interlude de 2 chansons acoustiques très agréables, accompagné d’une cithare indienne. Je me suis bien laissé bercer par leur groove et poursuivrai la découverte de ce groupe.

Il est déjà tard, mais tout n’est pas encore fini pour nous, puisque nous traçons maintenant à l’after party du festival pour retrouver nos potes d’Abrahma. Nous allons tourner ensemble sur quelques dates la semaine prochaine, c’est donc avec grand intérêt que nous nous y rendons. Le club est grand et permet d’accueillir beaucoup de monde. La scène est par contre très limite. Déjà très petite et ensuite montées sur des palettes… OK… Heureusement qu’ils ne sont que 4, car un groupe comme nous ne serait pas rentré dessus. Les parisiens envoient le bousin et ont vraiment envie de montrer que leur nouvelle formation a des choses à dire et du gros son à envoyer. Malgré une très bonne énergie sur scène, notamment de Séb au chant et guitare, le son est juste horrible et ne permet pas d’apprécier la qualité des riffs à leur juste valeur. Tout est couvert par un brouhaha général et l’ingé son n’a pas l’air plus perturbé que ça. Dommage, car les copains ont des nouveaux titres qui démontent vraiment.
Nous sommes maintenant levés depuis quasiment 24h, pourtant notre hôte nous motive pour un dernier verre. « Ok, mais seulement s’ils font du russe blanc ! ». Certains sont chauds, d’autres moins, mais Billy sort de son portefeuille un argument de taille qui met tout le monde d’accord (CMB). « C’est ma tournée les mecs ! J’ai trouvé ça par terre ». Bon OK… Ca, ça ne se refuse pas. Quand c’est le destin qui s’en mêle, il ne faut pas lui tourner le dos. Un dernier verre qui se transforme en un deuxième, puis un troisième. Il faut être raisonnable, nous avons 800kms qui nous attendent le lendemain, c’est donc à 4h du mat’ que nous rentrons nous coucher dans un grand appart en centre de Berlin et que nous disons non, à la bouteille de vodka comme notre amie nous avait sorti de sa réserve. Certains se contentent de la gouter pour le plaisir. Quel bonheur, nous avons tous un matelas !
La nuit fut courte mais réparatrice, sauf pour ceux qui n’ont pas pu couvrir les ronflements par omission naïve de boule quies. Un petit café, un petit double wooper chez burger king (et ouais, le white trash était fermé ! Fuck !) et retour dans le van pour une demi-journée de route. Dire que les Abrahma ont encore 5h de route de plus que nous… Respect les mecs !
En bref, un séjour très agréable, dans une ambiance vraiment cool et un accueil chaleureux. Berlin est vraiment une ville à part. LDDSM remercie toute l’organisation du Desertfest, en particulier Matte et Beth pour leur bonne humeur et leur professionnalisme, les potes de France venus nous encourager (Henri, le fuck était un message d’amitié !), les personnes qui nous ont hébergés et évidemment tout le public. A l’année prochaine ?

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Photos non créditées : Stonerhead / stonerheadletgrooveyourbrainstonight.blogspot.fr