Duel (+ Behold The Monkey) – 11/06/2025 – Carquefou/Nantes (Black Shelter)

Le Black Shelter de Carquefou, c’est le bar-resto frangin de quelques autres de la famille Shelter qui poussent un peu partout en périphérie nantaise. Lieu de détente à l’âme résolument plus rock’n’roll qu’un Buffalo Grill, il propose régulièrement des concerts où le stoner-head moyen peut trouver son compte. C’est donc après avoir traversé la salle du resto, passé le bar et payé notre écot que nous pénétrons dans l’arrière-salle pour profiter du plateau du soir, où vont se succéder Behold The Monkey et Duel.La déco nous plonge dans une ambiance de brasserie irlandaise ou de club new-yorkais,  question de point de vue , mais rien qui puisse faire douter de la qualité de la soirée à venir

 


Behold The Monkey

C’est devant un parterre épars, comme souvent pour les premières parties, que Behold The Monkey foule la scène. Mais il en faudrait plus pour entamer la motivation de ce quintette nantais, qui livre ici sa huitième prestation live depuis février. Autant dire qu’ils ne chôment pas et tracent leur route vers une reconnaissance amplement méritée, comme nous allons vite le constater.

Behold The Monkey n’est pas venu faire dans la poterie, mais pour “casser des culs”, comme le dit si bien leur promo. Leur stoner navigue entre blues rock énervé et passages nettement plus rock. On capte au vol quelques plans et sonorités qui rappellent Red Fang, notamment grâce au duo basse/guitare qui envoie sévèrement les watts avec des compos bien enjaillantes. Au centre de ces messieurs qui grattent, slappent la fusion rock et jazz et matraquent les fûts, on ne peut échapper à l’énergie brute de la frontwoman, qui porte littéralement le groupe. Ce dernier n’oublie pas de jouer pied au plancher, sans jamais ralentir, même quand une balade s’amorce pour finir en cavalcade échevelée. Un set mené d’une main de maître, et clairement tourné vers le public.

 


Duel

À peine le temps d’échanger quelques imbécillités en bonne compagnie et de descendre quelques bières à l’un des trois bars que propose l’endroit (oui, le Black Shelter, c’est un peu le piège quand tu as soif), qu’il faut déjà retourner dans la salle de concert pour accueillir les Texans de Duel. Mercredi soir oblige, c’est devant une grosse soixantaine de personnes que le groupe entre en scène, là où la salle pourrait facilement en contenir le double sans qu’on se marche dessus. Peu importe : le public est aussi enthousiaste que le groupe, et les deux se balancent des invectives joyeuses entre cris d’amour et tentatives maladroites mais touchantes en langue de Molière.

La setlist pioche dans toute la discographie du groupe, avec les récents “Pyro” ou “Chaos Reign”, dont l’ADN oscille entre le Metallica des débuts et les hits de Slayer. Le groupe ne néglige pas ses années intermédiaires avec “Blood on the Claws” et un “Strike to Disappear” pour souffler un peu, avant que les mesures ne s’emballent à nouveau, permettant à Tom Frank d’user les talonnettes de ses santiags dans quelques pas dansants.

Bien sûr, le set ne saurait être complet sans les indispensables “Electricity” ou “Children of the Fire”, qui chauffent rapidement le public à souhait. Dans l’ombre à gauche, Jeff Henson, économe de ses mouvements, assure un set impeccable, faisant décoller le groupe du bout de sa gratte, tandis que côté fûts, les patterns s’enchaînent, tantôt classiques, tantôt génialement minimalistes.

C’est d’ailleurs Patrick Pascucci qui viendra prendre le devant de la scène pour réclamer l’ovation qui lancera un beau rappel de trois titres : “Black Magic Summer”, “Heart of the Sun” et “Locked Outside”, sans lesquels la fête n’aurait pas été complète et qui met le public présent en transe après un long set qui parvient à peine à étancher sa soif goulue.


Après une heure et une vingtaine de minutes que Duel nous rend au merch et à la nuit étouffante de ce début d’été. La conclusion est implacable : Duel pourrait tenir toute une soirée seul, et il n’y aurait aucun vide. Une preuve de plus, s’il en fallait, qu’avec eux, ça joue et ça joue fort!

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