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FREAK VALLEY 2019 : Jour 3 (Wolfmother, Monolord, God is an Astronaut,…) – 22/06/2019 – Netphen (Allemagne)

Dernière journée (la déprime post-festival commence déjà, c’est vous dire si on est bien !) et première constatation dès le réveil : le soleil a effectivement bien tapé car les épaules et le dos ont pris quelques coups de soleil et comme on n’avait rien senti au coucher, la température étant descendue en dessous de 10 degrés après 22h (merci la forêt autour du site…), on va essayer de protéger nos vieilles carcasses… par contre, tant pis pour nos oreilles, elles vont en prendre plein la tronche aujourd’hui !

 

SPACE VENTURA

Le troisième et dernier jour du fest commence comme le précédent, sur la « wake and bake stage » avec Space ventura, le petit dernier de la programmation qui remplace alors Duel, resté bloqué à l’aéroport à cause d’un passeport périmé (…). Comme la veille, l’assistance est encore clairsemée mais le soleil est déjà, lui, bien debout (cette journée sera la plus chaude du fest). Les californiens déroulent leur heavy rock furibard pas follement original mais Space ventura restera une sympathique découverte.


HIGH FIGHTER

C’est couillu de programmer High Fighter à une heure si matinale ! Mona Miluski et sa troupe vont se charger de réveiller ceux qui comatent déjà au soleil avec 40 minutes d’un sludgecore exécuté avec toute la fougue et la hargne que le genre réclame. Quand même, du sludgecore à 13h, çà pique un peu!


THE FIERCE AND THE DEAD

Dès les premières secondes, on sait d’emblée qu’on va s’ennuyer devant The Fierce and the Dead. Certes, on ne dit pas “j’aime pas” tant qu’on n’a pas goûté… Mais les dégaines de courtiers en assurance des 4 anglais auguraient du pire. Et ce fut le cas… Musicalement, c’est d’une platitude extrême et le frontman multiplie les moments de solitude à chaque fois qu’il s’adresse au public. Les regards des festivaliers en disaient long sur leur prestation… L’erreur de casting de cette édition (on en a même oublié de faire des photos, c’est vous dire !)


ELECTRIC WHANAU

Slomatics étant resté bloqué (tout comme Duel) à l’aéroport de Londres pour des raisons administratives (décidément, vivement le Brexit…), les organisateurs ont dû trouver un remplaçant à la hâte pour combler la plage horaire. Komet Lulu et Sula Bassana d’Electric moon trainent dans les parages (on découvre donc à quoi ils ressemblent à la lumière!), Craig Williamson (qui délaisse sa basse pour la batterie) et Matt Cole-Baker d’Arc of ascent ne jouent que dans 2 heures et le colosse Bill de Bushfire (qui arpente le site depuis jeudi) peine à écouler le LP du live de son groupe enregistré ici-même l’an dernier ? Allez, banco, tout ce beau monde investit la scène (sous le nom d’Electric Whanau) et se lance dans une jam totalement improvisée de près de 45 minutes qui va mettre les festivaliers en transe. Unique, éphémère et absolument grandiose.


OUTSIDEINSIDE

Avec un nom de groupe emprunté à celui d’un album de Blue cheer, on pouvait s’attendre à un stoner bien gras et bien lourd. Eh bien, pas du tout! Rien à voir avec le prehistoner de Blue cheer, on a plutôt affaire ici à un rock seventies au fort accent californien (alors que le groupe vient de Pittsburgh). Encore un groupe qui démontre que, parfois, une prestation live rend bien mieux qu’un album studio…


ARC OF ASCENT

Premier groupe Néo-zélandais à se produire sur la scène du Freak valley, Arc of Ascent bénéficie d’une aura importante après de nombreux retours positifs suite à des prestations remarquées aux quatre coins du globe. Venu avec un dernier opus, Realms of the Metaphysical, paru en 2017, le groupe bénéficie de la présence magnétique du bassiste et chanteur Craig Williamson qui attire tous les regards avec sa magnifique Rickenbacker bicolore qu’il maltraite et caresse pendant une heure. Pourtant, dès qu’il s’adresse au public, il semble impressionné, timide et visiblement ravi d’être en Allemagne. Le son est dantesque (chaque coup donné à sa basse par Williamson vous fait descendre les chaussettes) et la prestation du groupe l’une des meilleures du festival. Toutes éditions confondues…


VINTAGE CARAVAN

Place maintenant à la formation que beaucoup de festivaliers attendent (les places aux barrières sont chères). Les trois islandais de Vintage Caravan prennent alors place sur scène et c’est un doux euphémisme de dire qu’ils vont se l’accaparer, y mettre le feu, la retourner et ne laisser que de la poussière derrière eux. Avec une setlist aux petits oignons couvrant toute leur jeune carrière (“Babylon”, “Innerverse” dans une version absolument sublime d’émotion, “Reset”, “On the run”…), nos trois amis venus du froid se donnent à fond et le public suit et se lâche complètement. Au fil du temps, leurs prestations sont de plus en plus maîtrisées et Vintage Caravan est devenu une valeur sûre et incontournable. Triomphe total.


MONOLORD

Que dire de Monolord qui n’ait déjà été dit ? Quiconque ayant déjà assisté à l’un de leurs concerts vous le dira (nous les premiers) : Monolord est un monstre scénique qui foutrait le feu à n’importe quelle sono… Déjà, en arrivant sur le site, une silhouette interpelle: c’est celle de Mika Häkki qui porte une magnifique djellaba crème (çà change du noir, me direz-vous…). Cet accoutrement rendrait ridicule n’importe quel musicien mais on ne se moque pas de Monolord (et puis, il n’a pas une sacrée dégaine le Mika avec çà sur le dos?). Bref, Monolord a fait du Monolord : un son à vous déchausser les dents et une communion totale avec ses fans qui seront ravis de découvrir un nouveau titre intitulé “The Bastard’s Son”, premier extrait du prochain album du groupe qui paraîtra en septembre. “Rust” et “Empress Rising” (dans une tellurique version de près de 15 minutes) sont bien évidemment de la partie et le show s’achève sur la destruction pure et simple de la guitare de Thomas Jäger qu’il fracasse avec gourmandise sur le sol. Les dieux du doom ont encore frappé.


MINAMI DEUTSCH

Tout droit venu du Japon, le quatuor Minami Deutsch nous offre avec brio leur meilleur stoner psychédélique. Après une arrivée toute en retenue sur scène (les musiciens semblent visiblement impressionnés par les lieux et par l’affluence), ils vont se lancer dans une démonstration envoûtante et débordante d’énergie faisant la part belle au jeu de batterie et aux envolées guitaristiques. Difficile d’enchaîner après Monolord ? Pari relevé avec succès pour notre combo asiatique. Un show qui ne laissera pas indemne ceux qui ont eu la chance d’y assister.


WOLFMOTHER

Incroyable groupe, incroyable énergie et… incroyable chevelure (pardon, on s’égare…). Les australiens de Wolfmother étaient sans aucun doute les plus attendus du jour, et c’est un doux euphémisme quand on voit l’accueil qu’ils ont reçu. La tête d’affiche du jour attire une myriade de spectateurs et le moindre centimètre carré de pelouse et de bitume est exploité. De sa voix singulière, Andrew Stockdale galvanise la foule et commémore le quinzième anniversaire de leur premier album. Leur rock qui fleure bon les années 70 électrise le public pendant près de 90 minutes d’un show qui va balayer toutes la carrière du groupe (l’explosif “Woman”, “White Unicorn” qui verra le public faire tourner un énorme ballon en forme de licorne…) et on aura même droit à un nouveau titre, intitulé “Spanish Rose”. Le groupe clôture cette formidable prestation avec, bien évidemment, un “Joker and the Thief” qui va retourner l’assistance. Un show digne du statut de Wolfmother.


GOD IS AN ASTRONAUT

Après Russian Circles l’an dernier, l’édition 2019 du Freak valley propose de clôturer en beauté avec du stoner instrumental et cette fois-ci, ce sont les irlandais de God is an Astronaut qui ont la lourde tâche de conclure cette journée dantesque. Le post-rock planant et surpuissant du quintet fait son petit effet aux festivaliers qui se sont donné la peine de rester (la foule s’est considérablement réduite après le show de Wolfmother). Il est vrai que sur album, God is an Astronaut peut laisser de marbre mais certainement pas en live. Le jeu de lumières aidant, l’ambiance est posée, les riffs tonitruants tabassent et les mélodies oniriques des claviers nous emmènent loin, très loin. Le sublime “Helios Erebus” conclut ce show efficace, sophistiqué et d’une grande classe.


 

Comme à l’accoutumée, le cru 2019 du Freak Valley festival a tenu toutes ses promesses : une ambiance extraordinaire, des volées de grosses bûches, du blues-rock seventies en passant par du doom caverneux ou encore des voyages intersidéraux, tout y était… Pour ne rien gâcher, la majorité des musiciens restent accessibles et chaleureux (tout le monde navigue dans les allées au milieu des festivaliers, vous pouvez taper la discute avec les Monolord en attendant votre burger ou tailler une bavette avec les Minami Deutsch autour d’une bière) et la météo est restée clémente (pas de gros orage comme l’an dernier par exemple…). Une chose est sûre : vivement la prochaine édition !!!

 

Letthereberock51 / Xav