JOHN GARCIA (+ Bellhound Choir) – 04/12/2015 – Paris (L’archipel)

Un concert acoustique donné par John Garcia ? Il était impossible de louper ce concept monté par l’homme du désert qui aura tant bercé nos années Stoner. Accompagné de son guitariste et ami Ehren Groban (avec qui il a composé et enregistré une partie de son premier album solo), le duo nous a embarqué pour un moment fort en émotion, le tout dans une ambiance des plus intimistes.

Car pour ceux qui connaissent l’Archipel (ce n’était pas mon cas), on peut dire qu’il est fort intéressant de recevoir un grand ponte de l’univers Stoner-Rock dans un endroit qui servait autrefois de couvent au XIXème siècle. Mis à la disposition de l’association Aurore depuis 2012, cet espace ‘’atypique’’, comme ils le décrivent eux-mêmes, nous offre un cadre mélangeant édifice religieux et bibliothèque de la Belle Epoque. On ressent tout de suite quelque chose de très solennel, comme une agréable pesanteur.

Le concert s’ouvre avec Bellhound Choir, projet solo lancé par Christian Hede Madsen (l’ex frontman de Pet The Preacher) qui nous fait découvrir son décor musical des plus personnels. Bien qu’au départ, il faut un certain laps de temps avant de rentrer dedans, l’artiste nous emmène dans son univers. Une guitare électrique, une petite distorsion qui se suffit à elle même, et, une voix envoutante, grave, pleine de saveurs. La salle se remplit tout doucement, que déjà, Bellhound Choir sursaute de titres en titres avec une grande authenticité artistique. L’homme est heureux de jouer en ce lieu, de vibrer dans une ambiance chaude et parsemée de lights aux teintes bleues et vertes. Le public est conquis, il s’évade tout doucement et ses applaudissements retentissent dans toute cette pièce aux teintes médiévales. Car l’Archipel y est pour beaucoup, la réverbération est juste parfaite pour un line up acoustique. Tout le monde sourit, le musicien nous offre ses chansons à des rythmes très proches mais qui diffèrent en vélocité selon la prestance vocale : Douce, rocailleuse voire très émotive. Le tout révélant une couleur musicale dark, blues, un peu Stoner et surtout remplie d’humanité. Après une bonne grosse demi-heure de set, c’est donc sur une très bonne impression, et un tonnerre d’applaudissements, que cet artiste prometteur nous laisse. Juste le temps de respirer cinq minutes avant l’arrivée de Mister Garcia.

jg1

Verres à la main et acclamés de toute part, arrivent le duo John Garcia et Ehren Groban. Le concept est simple : une guitare, une voix, quelques percussions. Le tout joué autour d’une petit table basse où sont disposées différentes boissons (alcoolisées ou non), ainsi que de charmants fauteuils et un canapé du temps de nos grands-mères. Un arrière plan composé d’un fond de bibliothèque et de ses milliers de livres ; c’est comme si on se faisait une bonne soirée entre amis à la maison. Ce qu’on ressent tout de suite, c’est cette envie de jouer, ce sourire et cette bonne humeur que dégagent les deux hommes. Ce soir, on est vraiment en train de tailler une bavette avec l’ancien chanteur de Kyuss, car d’une manière très humble, il n’hésite pas à nous parler entre chaque chanson, non pas seulement pour savoir si tout va bien, mais pour nous raconter des bribes de vies. La sienne, celle de son guitariste, de sa joie de donner ce concert acoustique empruntant les sonorités de toute sa carrière.

Ainsi John Garcia commence en expliquant qu’il entend donner un petit show sympa, tranquillement, comme ils ont l’habitude de le faire chez eux à Palm Springs. Le public est tout de suite invité à s’approcher et à profiter pendant plus d’une heure. Le show démarre fort avec un « Phototropic » de Kyuss des plus ravageurs. Car en effet, même en acoustique, les deux comparses arrivent à retraduire, tout du long, la fougue Stoner, habituellement amenée par du gros son électrique bien lourd. Ici, le génie artistique suffit à nous plonger dans les morceaux issus de la discographie du chanteur, et, surtout de l’album solo du Californien. On y retrouve respectivement « Her Bullet’s Energy », « 5000 Miles » (ce dernier en profite pour nous rappeler que c’est son copain Danko Jones qui l’a écrit), « Argleben » et « The Blvd ». L’exclusivité est d’ailleurs à l’honneur, puisque qu’ils nous proposent plusieurs nouveaux morceaux : « Kentucky », « Don’t Even Think About It » ainsi que « Cheyteilla » dont Garcia ironisera en nous demandant de ne pas chercher à l’épeler.

IMG_5050

Et c’est vraiment dans une ambiance bon enfant que l’ensemble de l’Archipel se délecte de ce moment tellement exceptionnel, porté par une voix parfaitement maîtrisée, qui n’aura jamais été aussi mélodique et spirituelle, et, par un guitariste virtuose. Ce dernier dispose même d’un moment à lui, en nous offrant une charmante improvisation instrumentale. On entend même certains spectateurs user de « Chuuuuuut » afin que seul l’homme et sa guitare remplissent cette beauté architecturale qu’est l’Archipel. Puis l’humour de l’ancien frontman de Kyuss n’aura jamais été aussi bon où il se permettra d’avouer qu’ils ont préféré limiter les adaptations acoustiques de certains morceaux, notamment d’Hermano, avant de nous embarquer pour la grosse chevauchée avec « El Rodeo ». Après le morceau « Dark », il en profite d’ailleurs pour offrir au public quelques verres de vodka bien fraiche, puis de Jack pour « ceux qui préfèrent », avant de repartir sur « Gardenia ».

Alors qu’on pense que c’est la fin, le groupe continue à nous faire redécouvrir du grand classique à la Kyuss en nous infiltrant directement dans les veines un bon « Green Machine ». Sans basse, sans batterie, quelle étrange idée me diriez vous ? Et bien, pas de problème, l’habillage musical est tout aussi rythmique et endiablé que la version électrique. Un grand moment, on vous le dit !!! Enfin, John Garcia termine ce show acoustique par la très attendue « Space Cadet », invitant par la même occasion quelques filles à se reposer sur le canapé derrière le groupe. Le public est aux anges, il en redemande, il s’affole de bonheur, conscient d’avoir vécu un grand moment de la musique et espérant un dernier rappel. Il n’en sera rien, Garcia a tout donné, et, que ce fut bon !!!

 

Set-list :

  1. Phototropic (Kyuss)
  2. Kentucky
  3. Don’t Even Think About It  (nouvelle chanson)
  4. Her Bullets’ Energy (premier album solo)
  5. 5000 Miles (premier album solo)
  6. Argleben (premier album solo)
  7. The Blvd (premier album solo)
  8. Ehren Groban acoustic  (superbe phase)
  9. El Rodeo (Kyuss)
  10. Cheyteilla (nouvelle chanson)
  11. • (Dark)
  12. Gardenia (Kyuss)
  13. Green Machine (Kyuss)
  14. Space Cadet (Kyuss)

Laisser un commentaire

  

  

  

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.


Se connecter