X

LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL, CHRON GOBLIN, BRIGHT CURSE et SIX MONTHS OF SUN – 7/06/2016 – Genève, Usine

Flashback sur ce qu’était la scène stoner avant un certain regain d’intérêt ces dernières années avec ce plateau généreux qui vient balancer des riffs un mardi soir à l’Usine de Genève : il y a très très peu de monde et c’est tant pis pour les absents parce que perso j’y ai trouvé mon compte ! Il faut dire que cette date voyait se rencontrer la tournée réunissant deux excellentes signatures du label Ripple Music (les français de Los Disidentes Del Sucio Motel, avec les canadiens de Chron Goblin) avec un groupe local ainsi que les excellents Bright Curse, eux aussi en tournée européenne sur la même période. Sur le papier, de quoi passer une superbe soirée…

Six Months Of Sun

Les régionaux de l’étape entament les hostilités avec leur stoner 100 % instrumental qui rappelle agréablement Karma To Burn. C’est terriblement pugnace, comme d’habitude en fait, et le trio prend un sacré plaisir à balancer ses compositions entrecoupées de dialogues de film de grande classe dont « Un Prince A New York », vous voyez le genre j’en suis certain ! C’est pas sexy chocolat, mais le public – concis – hoche bien du chef voire même un peu plus. Difficile de résister à l’efficacité que déploie la formation sur scène tant elle est contagieuse. Christophe, à la guitare, Cyril, à la basse, ainsi que Daniel, à la batterie qui m’aura carrément laissé sur le cul, déploient leur art et conquièrent de nouveaux fans parmi les néophytes qui n’avaient pas encore eu la chance de les croiser sur scène. Je recommande chaudement un saut sur leur Bandcamp à ceux qui n’auraient pas encore eu l’extrême plaisir de les admirer sur scène.

Bright Curse


Avec Before The Shore, leur dernière plaque en date sortie il y a quelques semaines à peine, le trio aux deux tiers francophone basé à Londres succède à la triplette genevoise et on change carrément de registre musical. On ne change pas le backdrop, puisque les locaux ont joué avec celui de Bright Curse, durant la première partie du set, mais un sabotage de Zacharie, le batteur, verra le groupe terminer son set sans ses couleurs en fond. Annoncé comme une formation doom sur l’affiche, les Londoniens vont forcément surprendre les gens qui ne les connaissaient pas. Composé de titres de leur dernier opus, sauf un titre issu de leur premier effort, le groupe propose un show rentre-dedans avec des versions nettement plus débridées de ses compositions. « Lady Freedom » prenant au passage une grosse paire de couilles. Max à la basse et Romain, chant et guitare, assurent le show à l’avant de la scène sans trop en faire, et même l’apaisé « Candles and Flowers », écrite suite aux événements parisiens de novembre dernier, arrive à capter le public de lourds présent dans la place.

Chron Goblin


Après un très rapide changeover, les Canadiens balancent leur boogie heavy devant une audience un peu plus fournie que pour les groupes précédents. Il faut dire que les membres des autres groupes viennent soutenir les musiciens en action et bouger un peu le timoré public local. Le vocaliste de la bande flirte avec le style Garcia et des applaudissements nourris viennent ponctuer tous les titres. L’ombre du Grand Kyuss plane sur cette prestation qui va se dévergonder au fur et à mesure que le show avance et se terminer de manière bien désinhibée pour le bonheur des petits et des grands présents dans la salle.

Los Disidentes Del Sucio Motel


Venus en voisin, les Alsaciens de LDDSM assurent la tête d’affiche de cette parfaite petite sauterie stoner. Plus nombreux sur scène que les groupes qui se sont succédés jusqu’ici, ils peinent à être contenus sur la petite scène de l’Usine. Je remercie Arnaud d’avoir signalé la fin de la pause clope à l’extérieur de sa grosse voix sinon j’aurai certainement loupé le coup d’envoi du set du quintet… Et je l’aurai certainement regretté ! Dévoilant un bon nombre de perles issues de leur encore tout chaud Human Collapse, distribué en avant-première sur le tour, les Français emballent les spectateurs en deux coups de cuillères à pot ! C’est carrément la grande classe durant un peu moins d’une heure (le couvre-feu est respecté), et les zicos terminent dans le public (on ne peut pas parler de premiers rangs) sur « Z » tiré de « Arcane ». Ce fut carrément un plaisir que de faire connaissance avec les nouvelles compositions de cette formation montante en live plutôt que sur disque (mais je vous rassure cette production est aussi excellente que le fut ce set) vu le virage dur opéré par LDDSM. Une excellente soirée, même si le public local ferait bien de se bouger les fesses même quand il n’y a pas un groupe signé sur une grosse structure qui se produit sur scène à Genève.