Cela faisait bien longtemps que les bordelais de Mars Red Sky n’avaient pas joué dans leur ville en leur nom propre (et pas en festival). Cette date au Rocher de Palmer était donc spéciale, et en conséquence, immanquable. C’est l’affluence des grands jours à Cenon ce soir… mais ce n’est pas que pour notre trio, car il y rien moins que 3 concerts en simultané ce soir dans la structure du Rocher.
Pour autant, la salle est bien remplie quand Hint monte sur scène. Les angevins sont rares en live (et encore plus sur disque, avec aucun véritable album studio publié durant notre siècle !) et les trouver ici ce soir revêt déjà cette petite tonalité d’événementiel. Accompagnés de force samples (et boîte à rythmes) les deux musiciens s’emparent aléatoirement de guitares, basse ou saxophone selon les morceaux. Musicalement ce que propose Hint est très intéressant, fusionnant autant le noise rock, l’indus, avec des passages qui font franchement penser à du post rock avant l’heure. Dans une perspective revival assumée, Hint ne sonne pourtant pas du tout daté, et fait montre d’une énergie que bon nombre de jeunots peuvent leur jalouser. Si l’objectif d’une première partie est d’élargir l’horizon des fans du headliner, en lui proposant quelque chose susceptible de lui plaire, même si évoluant dans une sphère musicale différente, alors le pari est réussi, et le public enthousiaste ne s’y trompe pas.
C’est gentil à Mars Red Sky de revenir nous voir entre deux grosses tournées aux États-Unis ! Les stars américaines n’ont néanmoins pas changé grand chose à leur jeu de scène. Sérieux mais décontracté, le trio resté égal à lui-même, et c’est heureux. Mat défonce ses fûts sans interruption, solide et expressif dans son jeu. Jimmy, doté ce soir d’un son de basse à décorner les bisons, s’entend avec son batteur pour renforcer cette inébranlable section rythmique, tout en tissant la trame mélodique de la plupart des titres. Quant à Julien, sans être dans une folle exhubérance, il assure ce soir : son jeu de guitare alterne le pachydermique et le subtil, et son chant est impeccable, gracieux et efficace.
La set list de ce soir est des plus efficaces : l’entame rappelle la qualité des compos du dernier album Dawn of The Dusk, avec la doublette “Slow Attack” et “Break Even” et le reste est tout simplement constitué des plus gros standards du trio, une sorte de best of inattaquable : Apex III, The Light Beyond, Collector… N’en jetez plus ! On notera un superbe “Arcadia”, l’instrumental étant un peu réarrangé en live pour un résultat ce soir particulièrement délectable. Au milieu du set, le groupe jouera aussi “Maps of Inferno” du dernier album mais sans la contribution de Queen of the Meadow (Julien assure donc l’ensemble du chant), ainsi que “The Final Round” : le titre, principalement chanté par Jimmy sur le disque, a un rendu live très réussi, notamment lors de séquences en choeurs avec Julien très justes et parfaitement arrangées.
Après 1h10 d’un set déjà fort bien garni, le groupe cloture évidemment sur “Strong Reflection”… mais revient pour un rappel sur un titre assez rare, “Up the Stairs” issu de leur premier album, étiré sur un beau quart d’heure, offert comme un cadeau à son public avant de le quitter sous les applaudissements nourris.
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