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YAWNING MAN – 04/07/2019 – L’Astroshøw Open Air (Quais Louis XVIII – Bordeaux)

L’été arrive (fort !) et la déprime post-festoches bat son plein alors que s’annoncent 2 ou 3 mois assez pauvres en concerts. Ce petit événement un peu étrange apparaît donc parfaitement indiqué pour occuper une portion de notre soirée. Portion seulement car votre serviteur manque du courage nécessaire pour affronter la température caniculaire du début d’après-midi et ne rejoint le lieu du concert que sur la fin du set des psych rockers portugais de Stone Dead. Les derniers titres sont finalement assez emballants, et on regrette un peu de ne pas avoir pu être là plus tôt : même si scéniquement ça n’est pas Dillinger Escape Plan, loin s’en faut, musicalement ça remue pas mal, c’est énergique, bien foutu… et ça nous donne envie de les revoir !

L’intermède nous permet de prendre la mesure du dispositif proposé par l’Astrodøme, une asso bordelaise très dynamique qui secoue le monde du psyche sous toutes ses formes musicales. Ils sont pour ce soir associés à la ville pour programmer une soirée psych rock pour célébrer les 50 ans de Woodstock… Bon, le prétexte est un peu fallacieux, mais toute occasion est bonne à prendre pour monter un plateau de ce calibre ! Car ce sont pas moins de 4 groupes qui se passent le relais ce soir sur cette scène posée sur les prestigieux quais de la capitale Girondine, à quelques mètres de la paisible Garonne. La température (qui est encore bien installée au dessus de 30° tandis que la nuit commence pourtant déjà à tomber) rend l’ambiance bien particulière autour de la scène, avec des centaines de personnes posées dans l’herbe, à pique-niquer, boire et festoyer en famille ou entre amis. Et donc, au milieu, cette petite scène d’où jaillissent des nappes de décibels planants et électrisés en bord du fleuve.

Sans le moindre cérémonial, les trois musiciens de Yawning Man montent sur scène et s’engagent sur le sentier sinueux du jam rock désertique qu’ils ont pratiqué depuis deux décennies bien tassées. Le groupe semble avoir oublié sa carrière avant 2017, piochant essentiellement dans ses deux dernières productions pour composer sa set list. Pour votre serviteur, qui a peu écouté les récentes productions du groupe, c’est regrettable ; mais soyons honnêtes, pour le public, cela importe peu ! En effet, le public est constitué d’un poignée de vrais amateurs du groupe, inclus dans une petite quantité d’amateurs de rock et rock psyche venus pour la soirée, et surtout de plusieurs dizaines de visiteurs, passants, curieux, etc… qui prennent un certain plaisir à venir à découvrir le groupe.

Le set se poursuit sans accro… malheureusement ? En effet, on peut toujours reprocher au groupe, ce qui a toujours été le cas, son comportement scénique apathique, les rares regards adressés au public par Gary Arce, le manque de communication du groupe… Mario Lalli fait certes preuve d’un peu plus de vigueur, mais ce n’est quand même pas Fatso Jetson, et il reste en phase avec Arce sur la passivité scénographique. Mais ça a toujours été ainsi, donc inutile d’accabler le trio pour cela. Le set est interprété avec un certain talent pour le genre pratiqué, on n’en attendait pas moins.

Le groupe quitte la scène après un peu moins d’une heure de set, sous les applaudissements souriants d’un public encore un peu cotonneux, pris dans la torpeur estivale et encore sous l’effet vaguement hypnotique du set…

Encore une fois, faute avouée étant, espérons-le, à moitié pardonnée, votre serviteur n’attendra pas le set suivant et se gardera donc bien de donner son avis sur la prestation pourtant prometteuse des brésiliens de Boogarins ; mais connaissant l’inspiration dont fait généralement preuve l’Astrodøme dans ses progs, on pense que ça devait être super ! On essaiera d’être plus rigoureux la prochaine fois !

Ce fut en tout cas une bien belle soirée, un peu surréaliste niveau ambiance, dont on se souviendra longtemps…