SPARZANZA – septembre 2003


Sparzanza, avec son nouvel album, le dantesque « Into The Sewers », prend la tête de file des groupes de l’excellent label français Water Dragon, en terme de professionnalisme et d’espoir ! Les suédois ont désormais toutes les billes en main pour devenir énormes, la première étape consistant simplement à vendre quelques rondelles… Vous savez ce qu’il vous reste à faire ! Commentaires à chaud de leur très sympathique bassiste Johan, sur une vraie bombe…

 

La dernière fois que nous nous sommes parlés, vous veniez de sortir votre premier album, « Angels of Vengeance ». Comment a-t-il été reçu ?

Johan : On a vraiment eu un super accueil avec cet album après la sortie de « Angels… ». Plein de super critiques, provenant de partout dans le monde, dont beaucoup venaient de la scène stoner. Ces critiques nous ont conforté, tout le monde semblait d’accord pour nous encourager dans la voie que nous avons choisie, à savoir notre volonté d’aller au delà du stoner, de faire un pas vers le heavy metal ; ça a été très apprécié et on nous a souvent fait la remarque que notre style était original. On a aussi eu beaucoup d’excellents échos sur notre chanteur, Fredrik, dont c’était le premier enregistrement avec nous. C’est un super chanteur. Le seul point négatif depuis la sortie de l’album a été la très faible distribution du disque en Scandinavie, ce qui a rendu très difficile d’organiser la moindre tournée ici, en Suède, mais aussi de gagner en crédibilité vis à vis des médias. On s’est vraiment battus pour que l’album se vende le mieux possible (à tous nos concerts, par exemple), et pour avoir des contacts, des plans de concerts, etc… En gros, je trouve quand même qu’on s’est pas mal débrouillés sur ce premier album. Un truc qui était vraiment cool, c’est quand Pete Dolving est venu nous voir en nous proposant de produire notre nouvel album. J’adorais ce qu’il avait fait dans son groupe précédent, The Haunted, et c’était génial de voir qu’il croyait en notre potentiel à ce point. Finalement, cela ne s’est pas fait, nous n’avions pas la même vision de ce à quoi devait ressembler le son de Sparzanza, tout simplement.

Malgré votre difficulté à organiser une vraie tournée, vous avez quand même pu faire quelques concerts, dont de gros festivals…

C’est vrai. Nous avons essayé de tourner autant que possible, au moins en Suède, mais comme je te disais, il est difficile d’obtenir des concerts, même avec un premier album sous le bras, car nous n’avions pas les moyens de travailler l’aspect « marketing » autant que nous aurions dû. Nous avions quand même organisé une grosse fête pour la sortie de l’album « Angels… », et cela nous a permis de nous faire remarquer et de booker quelques concerts, et aussi l’un des plus gros festivals suédois, qui s’est super bien passé. On avait aussi réussi à monter une petite tournée en Allemagne, mais ça ne s’est finalement pas fait (la faute à une agence de tourneurs vraiment bizarre…). Cette année 2003 fut bien plus encourageante en ce qui concerne les concerts : on a d’abord fait une petite tournée des clubs avec le groupe Space Probe Taurus, à la période où nous enregistrions « Into The Sewers ». Plus tard, on a eu l’opportunité de jouer au Hultsfred Festival, ce qui nous a ouvert beaucoup de portes : non seulement on a eu quelques contacts intéressants après ce festival, mais ça nous a permis d’atteindre un certain statut en tant que groupe. Les groupes qui ont joué à Hultsfred sont réputés, ce sont tous de bons groupes, c’est un critère de qualité et de talent en général. On a ensuite joué au festival allemand « Stoned from the underground », cet été, il faisait une chaleur insoutenable, on tenait à peine debout ! On a vendu un paquet de merchandising, et on a appris aux allemands à boire… Mais le meilleur show est assurément le concert pour fêter la sortie de « Into The Sewers », ici à Karlstad. Le club était plein à craquer de fans, d’amis, d’ennemis, de journalistes, et tous ont adoré notre concert. Je n’ai jamais ressenti ça auparavant, c’était vraiment incroyable, tout le monde gueulait, souriait, chantait, faisait du stage diving…

 

Votre dernier album, « Into the sewers », sort sur le label français Water Dragon, comme le premier…

Water Dragon est vraiment un label qui monte. Le nouvel album a bénéficié d’un plus gros budget, d’une meilleure promo, d’une meilleure distribution… Tout est mieux, en fait, depuis notre premier album ! On a aussi une super boîte de distribution ici en Scandinavie, désormais, Sound Pollution, qui nous aide beaucoup, surtout pour le marketing. L’un des mecs de Water Dragon est venu nous voir il y a quelques semaines, et je peux te dire qu’ils sont vraiment super dévoués à leur travail sur le label. C’est ce qui les différencie des grosses maisons de disques : ils aiment vraiment la musique qu’ils sortent. Je suis sûr que l’on pourrait avoir un meilleur budget et un meilleur marketing sur un plus gros label, mais il ne faut jamais perdre de vue ton intégrité en tant qu’artiste. Nous ne voulons pas être le genre de groupe qui parvient à un gros succès sans avoir le sentiment de l’avoir gagné, mérité. Nous trouvons bien plus sain et normal de travailler régulièrement et progressivement, de nous reposer sur notre base de fans les plus fidèles, et de grandir petit à petit. C’est ainsi qu’a fait Metallica dans les années 80, et ils durent depuis plus de vingt ans ! Ce n’est pas le cas des groupes mainstreams.

Vous avez produit et enregistré votre premier album entièrement seuls, tandis que cette fois vous avez fait appel à un producteur, Rikard Löfgren. Pourquoi ce choix ?

C’est simplement une question de moyens financiers : si l’on avait pu se le permettre, on aurait aussi eu un autre producteur sur le premier album ! Sur « Angels of Vengeance », nous ne pouvions pas nous permettre d’enregistrer dans un autre studio que le studio Speedball, car j’y travaillais, et le temps de studio nous était facturé moins cher. C’est pourquoi nous avons produit l’album nous-mêmes. Lorsque nous avons planifié l’enregistrement de « Into The Sewers », nous sommes tous tombés d’accord sur le fait qu’il était nécessaire d’avoir une opinion extérieure sur notre musique, quelqu’un qui nous permettrait d’obtenir un meilleur son encore. Après des essais infructueux avec Peter Dolving, nous nous sommes tournés vers un vieil ami, Rikard Löfgren. Je le connais depuis que je suis gosse, et on a joué dans un paquet de groupes ensemble. Il bossait aussi au studio Speedball, donc je savais déjà qu’il était un super ingénieur du son. De plus, ses racines sont très metal, ce qui ne l’empêche pas de bosser pour beaucoup de musiciens mainstream. Et comme tu peux l’entendre sur l’album, c’était le bon choix, il nous a vraiment permis d’obtenir un super son.

Effectivement, la production est excellente, mais en ce qui concerne les chansons, comment composez-vous ? Chacun dans votre coin ou bien durant des jams en groupe ?

Ca dépend, il n’y a pas de méthode bien établie. Parfois nous jammons dans notre salle de répétition et on trouve un couplet sympa, un bon riff ou autre, sur lequel on travaille ensuite. D’autres fois l’un d’entre nous compose une chanson entière chez lui, l’emmène en répétition, et nous la modifions et l’arrangeons tous ensemble. La plupart du temps, les paroles sont écrites après la musique, mais là encore, ce n’est pas systématique. Par exemple, j’ai moi-même (un bassiste !) participé à l’écriture des paroles… En tous les cas, nous sommes tous impliqués dans la composition, et c’est le plus important pour nous.

 

D’où viennent la pochette et l’ambiance visuelle de l’album, style comic book ?

On a beaucoup réfléchi au concept visuel du livret de l’album, et on a eu l’idée d’avoir une pochette « comic » et une séquence d’action à l’intérieur, avec des photos de nous, comme un film. On a passé toutes nos idées à un artiste, qui a fait la maquette, et il nous a montré un truc qu’il trouvait encore plus cool, pas avec de vraies photos mais plutôt une version BD de nous ! On s’est dit que ça serait pas mal d’avoir chacun des vignettes avec nos gueules plutôt que des traditionnelles photos ! Le concept est parti de là, ça change un peu des livrets CD habituels !

Quels sont vos plans maintenant que l’album est enregistré et dans les bacs ?

Nous n’avons pas encore composé de nouvelle chanson pour le troisième album, nous allons nous concentrer sur la promotion de « Into The Sewers », du mieux que l’on peut. Nous partons en tournée en janvier en Allemagne et en Holande, puis on a des concerts en Suède aussi. Par ailleurs, nous avons aussi enregistré des vidéo-clips pour les chansons « Kings on Kerosene » et « Children shouldn’t play with dead things », qui, on l’espère, vont être diffusés sur tous les shows TV metal de la planète ! Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec Sound Pollution ici, ils nous aident à promouvoir l’album en Scandinavie, tandis que Water Dragon fait un super boulot pour le reste de l’Europe. Voilà nos plans… Le reste du temps, je pense qu’on boira des bières !

septembre 2003 par Laurent.

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