TRUCKFIGHTERS (Déc. 2016)

Devenus quasi omniprésents sur les scènes françaises et francophones ces derniers mois, on n’a pas voulu manquer l’occasion de nous entretenir avec le « duo dans le trio » (vous comprendrez mieux à la lecture de l’interview) à la tête de Truckfighters. Les suédois, comme on l’imaginait, se sont trouvés aussi sympathiques qu’affables, et nous ont accordé une discussion intéressante avant de dépoter encore une fois sur scène le même soir.

 

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Vous êtes en pleine tournée européenne pour défendre votre nouvel opus, avec près d’une trentaine de dates (Italie, Allemagne, Espagne, France,….). Comment se passe cette tournée ?

Ozo : Bien, ça fait vraiment plaisir de faire autant de concerts et de passer par la France ; on a déjà fait trois dates et ça se passe super bien.

Dango : Hier soir [ndlr : à Paris], on a fait sold out et c’était énorme comme ambiance.

 

Surtout que vous n’avez finalement presque pas fait de pause, entre la sortie de Universe en 2014, votre Live in London cette année puis le nouvel opus il y a quelques mois et vos innombrables tournées en Europe ou encore aux USA. La fatigue se-fait-elle sentir ou vous êtes toujours dans une forme olympique ?

Dango : C’est sûr que parfois la fatigue se fait sentir mais dès qu’on part jouer nos morceaux, ça se passe bien.

Ozo : On se fixe une limite, pas plus de 3 à 4 semaines d’affilée. Car après, il n’y aurait plus de plaisir à jouer, ça en deviendrait ennuyeux. Et on veut que les fans ressentent notre plaisir de jouer chaque soir.

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En parlant de dates, avant, votre public français connaissait une certaine frustration puisque vous ne passiez quasiment jamais par la France. Or depuis l’année dernière, on a pu vous voir pour un passage rapide en France (Saint-Cloud à côté de Paris février 2016), puis cette année à Lyon, puis Toulouse et maintenant Paris et Nancy, Nantes. Comment se fait-il que vous tourniez si peu en France auparavant ?

Dango : Bonne question, on s’est rendu compte que le Stoner et le Hard-rock se sont bien développés ces dernières années en France. Et du coup, il était essentiel et naturel qu’on vienne jouer ici. Prenons le Hellfest par exemple : c’est devenu très important de venir représenter son groupe à ce festival qui est incontournable dans le milieu du Métal et du Stoner. C’est donc un honneur de jouer en France.

Ozo : Vous devriez être fiers !

 

Avec qui tournez-vous et est-ce que vous avez des coups de cœurs pour certains groupes avec qui vous avez joué ?

Dango : (en montrant du doigt le guitariste de Deville en train de dormir à côté de nous dans le tour bus). Particulièrement ce truc à côté de nous (rires), ce groupe qu’est Deville.

Ozo : On aime jouer avec eux car ils apportent quelque chose de nouveau et différent par rapport aux autres groupes de Stoner.

Dango : C’est cool aussi de partager ces concerts avec Dot Legacy. En gros, on forme trois groupes qui proposent trois styles bien différents et c’est agréable de diversifier le show.

 

La dernière fois que je vous ai vus, c’était justement à la date de Saint-Cloud, (6 février 2016) et autant dire que le public avait été ravi de votre show et notamment de votre son. On sent bien que vous maîtrisiez totalement le rapport son live et studio. Comment réussissez-vous à rester fidèle à votre son ?

Ozo : je ne sais pas, on essaie de faire le même travail que ce soit en concert comme en studio. On teste des choses puis si ça marche, on garde.

Dango : On travaille le son depuis si longtemps que ça en est devenu quelque chose de naturel. On tourne les boutons et on voit ce que ça donne.

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D’ailleurs bravo pour votre album Live in London. Quelle a été la motivation de sortir ce genre de format ? Et pourquoi Londres plutôt qu’une autre ville ?

Ozo : Ca faisait longtemps qu’on voulait faire un album live, après il fallait trouver le temps et le bon moment pour le faire

Dango : On se disait toujours qu’il fallait enregistrer un de nos concerts puis ça n’arrivait pas

Ozo : A force de dire : « il faut le faire », on l’a fait à ce concert et le résultat était vraiment bon

Dango : On a réécouté le live, les morceaux étaient bons, bien joués et on s’est dit qu’on pouvait enfin en faire quelque chose. Il y avait une bonne ambiance musicale (basse et guitare) et vocale donc il était temps d’en faire un album live. Et le batteur jouait bien (rires et petite allusion du groupe qui semble être frustré de ne pas garder ses batteurs).

Ozo : (à propos du problème de batteur), oublions cela

 

Avec la sortie de V et donc l’arrivée de nouveaux morceaux en live, comment arrivez-vous à configurer vos set-lists ? Quels nouveaux morceaux jouer en live et quels anciens titres vous ne jouez plus ?

Ozo : c’est vraiment difficile…

Dango : le problème, c’est qu’on change tout le temps de batteur et qu’il faut jouer en fonction de ce qu’il connaît. Puis en même temps, on a envie de jouer un peu tous nos morceaux, donc généralement, on se dit le jour même : jouons ce titre et pas celui-là. En gros, ça se fait au feeling. Ainsi on ne joue jamais le même show.

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D’ailleurs parlons un peu de votre nouvel opus. Comment avez-vous composé cet album et qu’est-ce qui vous a inspiré ?

Dango : C’est vrai qu’au début de notre carrière, on s’inspirait beaucoup de groupes comme Kyuss par exemple. Puis au fur et à mesure, on a commencé à s’inspirer des choses qui nous entourent. On essaie de faire passer un message sur le fait qu’il faut profiter de la vie et de ceux qui vous entourent

Ozo : Pour cet album, on s’est beaucoup inspiré de la société qui nous entoure, de nos familles, de la vie en général.

 

Il est sorti à la fin de l’été et autant dire qu’il semble incarner une certaine maturité. Car quand on commence à prendre cet album en main, on ressent deux aspects : on dirait que vous avez réussi à compiler toutes vos expériences studios en un seul album mais en même temps, il dégage aussi quelque chose de nouveau, êtes-vous d’accord avec cela ? Et comment l’expliquez-vous ?

Dango : tu as vu juste, bien joué. C’est carrément ce qu’il s’est passé. Cet album s’est construit à travers ces deux procédés. On a voulu apporter quelque chose de neuf tout en gardant nos bases.

Ozo : Pendant le procédé de composition, on a essayé beaucoup de choses on a pris le meilleur tout en essayant de conserver une certaine cohésion.

Dango : Surtout qu’on n’a pas tout composé au même endroit, donc du coup, chaque musique a pris un caractère nouveau mais il est vrai qu’on a essayé de les lier.

 

J’ai même envie de dire qu’on ressent encore plus votre désir d’explorer d’autres univers musicaux comme le jazz et la prog – je pense notamment à des titres comme « Calm before the storm » et « Storyline ». C’était voulu ?

Ozo : On ne s’en rend pas trop compte. On écoute beaucoup de choses et pendant la phase de composition, on n’est pas là à se dire qu’il faut que tel ou tel morceau soit inspiré d’un style particulier. On joue la musique comme on le ressent : au feeling.

 

Ozo, d’un autre côté, il semble que vocalement, tu prends beaucoup plus d’assurance et pousses bien plus ta voix, ce qui était déjà un peu visible avec Universe. La voix a donc pris une place bien plus précise au sein du groupe ? Comment le ressens-tu sur scène ?

Ozo : Oui, c’est comme si je prenais vraiment plus au sérieux ma place de chanteur depuis quelques années. Et j’ai l’impression que c’est beaucoup mieux comme ça et je m’amuse beaucoup plus aussi. Je pense aussi que c’est une façon de faire encore mieux et de se donner encore plus en concert. J’attache plus d’importance à la musique et je veux créer quelque chose de nouveau avec ma voix, quelque chose de différent, car je suis quelqu’un de curieux.

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Quels sont les projets du groupe après cette tournée européenne ?

Dango : On part aux Etats-Unis après…

Ozo : Et on aura encore un nouveau batteur (rires). On va prendre un Américain pour nous accompagner.

Dango : le batteur qui nous accompagne est cool mais il est vrai qu’il est plus habitué à jouer avec des groupes de métal et donc il a un autre délire.

 

Comment se passe le développement de Fuzzorama Records ? Je pense notamment à l’arrivée de Deville dans vos rangs et bien d’autres groupes.

Ozo : Ça se passe vraiment bien, on n’arrête pas de découvrir de nouveaux groupes et c’est vraiment encourageant.

 

Pour finir, si on fait un point sur votre carrière, on peut dire que vous êtes devenus un groupe incontournable de la scène Stoner. Comment vous situez vous justement en tant que groupe phare – modèle aujourd’hui ?

Dango : Devenir des légendes (rires). J’en sais rien, on n’est pas trop focalisé sur tout ça. C’est toujours bizarre de rencontrer des gens complétement hystériques qui viennent nous dire : « comment c’était génial, je suis tellement fan de vous ». L’autre fois, on est partis jouer en Australie et un mec me dit que ça faisait dix ans qu’il nous attendait. Ça fait plaisir mais on a du mal à gérer le fanatisme extrême. Tu sais, c’est un peu comme l’effet que procurait Kurt Cobain aux gens. Tu vois, on ne se prend pas trop la tête avec tout ça, on veut juste jouer, rencontrer des gens et s’amuser.

Ozo : Je pense que plus tu joues, plus il y a cet engouement grandissant. Mais, nous on cherche seulement à avoir une vie normale de musiciens. Ce soir on joue là puis on papote avec les gens à la fin. Après on ne va pas te mentir : ça fait très plaisir d’avoir de plus en plus de fans.

 

A votre avis, Quelles sont les étapes qu’il reste à accomplir avec Truckfighters ?

Ozo : Continuer à découvrir d’autres endroits mais continuer à jouer dans des salles à taille humaine.

Dango : Notre rythme actuel nous convient parfaitement, on prend le tour bus et on va faire nos show dans des clubs un peu partout.

 

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