FREEDOM HAWK (juin 2015)

C’est au cœur de la campagne teutonne que nous avons croisé la route du trio de Virginie lors de l’édition deux-mille-quinze du Freak Valley Festival. Le soleil cognait dur sur nos crânes et c’est quelques heures après leur prestation de la mi-journée que nous avons eu le plaisir d’échanger avec T.R. Morton, Mark Cave et Lenny Hines au sujet du petit dernier et de l’actu de cette formation qui se fait – trop – rare sur nos scènes régionales.

 

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Salut Freedom Hawk, vous êtes en tournée en Europe pour la promotion de « Into Your Mind », votre nouvel album. Comment ça se passe jusqu’ici ?

Bien ; il s’agit du second show aujourd’hui au Freak Valley. Jusqu’ici nous passons du bon temps et tout va bien. La prestation du jour était bonne, nous y avons pris du plaisir et en plus c’est une belle journée.

 

Et comment est-ce que ça se passe avec Seedy Jeezus vos camarades de tournée ?

Ca se passe à merveille ; c’est des types super un peu comme nous (rires).

 

Le concert de ce jour était la date la plus prestigieuse de cette tournée. Comment était-ce de devoir jouer à l’heure du repas de midi ?

Étonnamment bien, les attentes étaient faibles et le résultat très élevé.

 

Quelles attentes, les vôtres ?

Ouais les nôtres ; nous étions sur la petite scène et il y avait peu de monde (les gens se reposaient à l’ombre) avant le début du show. Les gens ont débarqué quand nous avons débuté le show. Cela nous a rappelé une aventure similaire à Austin quand nous jouions avec Clutch et une tapée de groupes. Nous jouions les premiers et là aussi nos attentes n’étaient vraiment pas très élevées. Nous avions fait un soundcheck devant personne et, comme aujourd’hui, ça a fini de belle manière.

 

Un peu comme dans les clubs ?

Non c’est nettement mieux ; dans les clubs tout ce que l’on fait c’est arriver, brancher les instruments et prier pour que le son donne quelque chose ; plug and play (rires). Ça nous convient assez, nous sommes des punk stoner rock.

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Vous avez donné quelques concerts aux Etats-Unis au début de l’année et la plupart des shows auront lieu en Allemagne et aux Pays-Bas. Quels sont les projets dans les tuyaux pour venir à la rencontre de vos fans en Suisse ou en France ?

Nous étions en France l’an passé. Nous allons tenter de revenir rapidement. Nous y retournerons dès que possible, mais il n’y a plus d’argent dans la musique. En fait, non ce n’est pas qu’une histoire d’argent ; la nourriture était fantastique en France et le vin aussi. Paris a certainement été le meilleur endroit au niveau de la nourriture sur notre dernière tournée même si c’était bon partout. C’était un lundi soir et il y avait beaucoup de fans. Nous avons vraiment passé un bon moment pour une soirée qui avait lieu un lundi. Les gens étaient vraiment très enthousiastes. Nous adorerions faire le Hellfest dont tous les groupes nous parlent, mais à part sur Paris, il est difficile de jouer en France.

 

Pouvez-vous m’indiquer comment vous vous être retrouvé à collaborer avec autant de Français ?

Claire est en charge de nos relations presses et se charge de notre promotion ; Antoine [ndlr : de Headbang Design] s’est chargé de l’illustration de notre nouvel album. Nous avons échangé avec ce dernier par e-mail suite au poster qu’il a réalisé pour le Freak Valley Festival en lui indiquant qu’un album allait arriver ; il a dit OK. C’est un type vraiment talentueux et il est très collaboratif dans sa manière de travailler. Il s’est chargé du design total et pas uniquement de la couverture.

 

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« Into Your Mind », ce fameux nouvel album sera bientôt dehors. Quels sont les premiers avis que vous avez reçus ?

Jusqu’ici c’est très positif.

 

Cet album est à nouveau sorti sur Small Stone Records, comment est-ce que les choses se sont déroulées cette fois-ci ?

Les choses se sont très bien passées. En Allemagne c’est Cargo Records qui s’en occupe pour la distribution et pour le reste c’est Small Stone.

 

Leurs problèmes d’eau [ndlr : les bureaux de Small Stone ont subi une inondation il y a quelques mois] leur ont quand même permis de mener à bien ce projet ?

Il se reconstruit très bien. Quand tu descends aussi bas qu’il est allé avec les inondations qui l’ont touché, tu dois avoir de l’énergie pour faire ton retour et il l’a !

 

En ce qui concerne l’enregistrement, quelle était votre idée au niveau du son quand vous êtes arrivés en studio ?

L’idée était clairement d’enregistrer les parties rythmiques live. Les albums précédents ayant été enregistrés de manière plus standard avec le processus habituel des prises de sons successives, nous nous sommes rendus compte que nous avions perdu le feeling que nous avons live. Nous avons donc enregistré celui-ci pour avoir le rendu du trio que nous sommes en sentant le rythme pendant les prises. Nous n’avions pas à revenir avec des overdubs ou des insertions de soli.

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Le son est résolument différent au final.

Nous l’avons réalisé avec un autre type ; les deux autres avaient été réalisé avec le même producteur Vince Burke qui a travaillé avec pas mal de groupes de notre genre présents sur Relapse Records. Nous avions envie de faire quelque chose d’un peu différent avec un autre ingénieur dans un autre studio pour explorer d’autres sons ainsi que d’autres manières de bosser. Jim Woodling  avait ce que nous cherchions dans son studio. Il est d’abord venu nous voir répéter pour s’imprégner de notre son. Nous n’avons pas utilisé de click pour ce travail ; tout était live. Ce qui est spécial, c’est que quand nous réalisions l’enregistrement, nous étions plus dans un registre du début des années 70 avec l’esprit de se rendre en studio et d’y enregistrer les choses telles qu’elles venaient. Nous avons tous les trois apprécié cette manière de travailler. Nos sets sur scène fonctionnent bien et nous voulions capturer ceci.

 

Certains titres sont très spéciaux comme « Into Your Mind » ou « Lost Space » qui tape dans le psychédélique ; comment s’est déroulé le processus de composition ?

Le processus d’écriture s’est déroulé de manière assez standard ; nous avons joué ensemble pour commencer à trouver des idées. Le processus lui-même est toujours le même : T.R. propose des riffs et Mark ainsi que Lenny arrivent ensuite et nous collaborons, nous donnons du feedback et avançons ainsi. Nous travaillons tout ensemble : les lignes de basse, les riffs et la batterie en indiquant ce qui pourrait être fait. Nous nous asseyons et cherchons des idées pour les transitions entre les riffs. C’est assez live en fait, nous ne nous asseyons pas et élaborons les titres de manière scolaire. Notre groupe est assez particulier car nous jammons des heures durant et enregistrons ces jams sinon nous ne nous souvenons pas de ce que nous avions fait. Nous trouvons les transitions et les bridges juste en jammant c’est comme ça que ça marche le mieux pour nous : de manière organique en pratiquant à partir d’une idée générale.

 

Un titre semble être un hommage aux grands-pères du stoner : « The Line »…

… Ah « The Line » ; le titre original était « Buck Rogers Go Surfing » (rires). T.R. l’avait abordé avec une batterie électronique. Nous en avons fait un titre pour finir. Il fait désormais un peu plus de six minutes alors qu’il était d’une longueur de neuf minutes à l’origine. Il était beaucoup trop long par rapport à nos titres habituels qui ne dépassent pas les cinq minutes. Une chose qui est très importante c’est que nous venons de la culture surf des plages de Virginie et nos fans locaux sont issus du monde du surf ou de celui du skate. C’est pour cette raison que nous avons ce genre de titres provisoires pour nos chansons qui sont à la base des jokes. Nous venons de la Côte Est et il y a pas mal de similarités avec la Côte Ouest plus spécialement avec la Californie. C’est la culture des USA plus spécifiquement pour ses côtes… Nous avons failli garder ce titre et avons tout de même fini par le changer alors que nous l’avions toujours joué en répétition en l’appelant ainsi. Nous avions même pensé en faire uniquement un acronyme : « B.R.G.S. » comme ça personne, à part nous, n’aurait su de quoi il s’agissait.

 

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Plus généralement, quels sont les groupes qui vous ont influencé ?

Nous avons tous des influences provenant de styles différents. T.R. aime le style des années quatre-vingt style college rock. Lenny est plus porté sur les seventies en tant que batteur et Mark aussi, mais en étant plus axé sur le heavy rock [ndlr : il portait un t-shirt de Dozer durant le set qui avait eu lieu plus tôt dans la journée]. Nous essayons d’être assez heavy au final.

 

Et quels sont les groupes que vous désirez voir aujourd’hui sur scène ?

Orchid !

 

Et avez-vous vu le drumkit impressionnant de Bröselmaschine [ndlr : il faut préciser ici que ce qu’Abaddon de Venom utilisait naguère était du pipi de minet par rapport à l’engin des teutons] ?

Nous étions certain qu’il s’agissait de celui de Orchid car ils ont mis des heures à le préparer et à effectuer un soundcheck. Il y avait absolument tout ce que tu peux chercher dessus. Pour en revenir aux groupes à l’affiche, malheureusement nous ne verrons pas Earthless qui jouent demain et que nous n’avons jamais vu sur scène. Nous avons envie d’être surpris par certains groupes comme Danava par exemple. Nous voulons découvrir un groupe qui nous emballe.

 

Et finalement, quels sont vos plans quand vous serez de retour en Virginie ?

Nous allons faire quelques shows aux USA, mais la tournée actuelle est la plus grande que nous avons faite. Nous devons nous retrouver et voir nos familles qui se sont agrandies récemment.

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La chronique de « Into Your Mind » est par là :

https://desert-rock.com/dr/chrocd/freedom-hawk-into-your-mind.html

 

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