HIGH FIGHTER (Oct. 2016)

Nous avons profité de la dernière édition du Up In Smoke immobile dans le nord de la Suisse pour faire le point avec la formation du nord de l’Allemagne qui ne cesse de monter et de fédérer autour d’elle de nouveaux sympathisants. Stoner, metal, doom ou les 3 à la fois, High Fighter est une formation aussi efficace sur scène que sympathique à la ville. Ce fût donc une vraie partie de plaisir que d’échanger avec les cinq Hambourgeois omniprésents sur les scènes des festoches que nous chérissons.

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Salut les High Fighter, comment vous sentez-vous aujourd’hui après dix heures de route ?

Nous avons conduit dix heures hier car nous sommes tellement intelligents que nous avons quitté Hambourg dans l’après-midi et sommes arrivés dans la nuit d’hier pour boire quelques bières et être prêts pour le show de ce jour. Ça a été vraiment bien. C’était notre seconde fois en Suisse. La dernière fois c’était lors de la tournée avec Ahab et Mammoth Storm ce qui était déjà impressionnant pour nous, mais aujourd’hui d’ouvrir pour le Up In Smoke c’était vraiment beaucoup de plaisir avec aussi de l’amusement.

Comment expliquez-vous le fait que vous ouvriez le Up In Smoke cette année et la dernière édition du Desertfest de Berlin ?

Nous pensons que nous sommes un jeune groupe certes, mais que nous mélangeons tellement de styles que c’est intéressant pour les organisateurs de nous aligner en premier que ce soit pour la scène desert ou stoner, mais aussi pour la scène metal. C’est plus facile de nous mettre en premier comme nous sommes un groupe underground qui mixe les styles. Nous pouvons très facilement nous insérer sur l’affiche du Desertfest ou du Up In Smoke tout comme sur celle d’un festival metal ; nous sommes flexibles.

C’est ce qui explique le fait que nous vous retrouvions sur ces affiches après la sortie d’un EP et d’un LP seulement ?

Oui et c’est fantastique pour nous !

Et le mélange des genres ?

Oui nous jouons avec des formations stoner, avec des formations doom aussi, et apprécions ceci ainsi que le support de Matte (note de vos envoyés spéciaux : organisateur du Up In Smoke) et toute l’équipe de Sound Of Liberation qui nous donne cette confiance après la sortie de ces deux pièces seulement. Même si cela nous semble un peu irréel d’en avoir fait tant en si peu de temps.

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Comment sélectionnez-vous les tournées auxquelles vous participez ?

Nous ne choisissons pas : ils nous choisissent (rires de toute la joyeuse équipe).

Vous acceptez donc toutes les opportunités ?

Jusqu’ici nous avons toujours eu la chance de recevoir des propositions de groupes que nous apprécions en tant que personnes ou en tant que fans. Cela nous a permis de tisser des liens amicaux et c’est un réel plaisir.

Il n’y a donc pas de stratégie ?

Nous n’avons aucune stratégie (grosse rigolade de toute la fine équipe encore une fois). T’as qu’à nous regarder !

Comme vous me l’avez dit, vous êtes doom ou stoner ou d’autres choses encore. Comment décrivez-vous votre style musical ?

High Fighter c’est beaucoup plus que tous ces genres parce que nous ne voulons pas être enfermés dans un truc du genre : nous sommes un groupe de stoner donc nous ne jouons que des riffs de type stoner et ne laissons rien d’autre se glisser dans notre musique. Nous nous contentons de jouer ce que nous aimons que ce soit du metal, du blues, du desert rock, du sludge ou du doom. Nous mélangeons tout ceci et il est très important pour nous d’être très ouverts d’esprit. Nous ne voulons pas être une copie et répéter des riffs que nous avons tous déjà entendus ces dernières années.

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Est-ce que cet état d’esprit provient aussi du fait que vous ayez tous déjà joué dans d’autres groupes ?

Nous avons déjà tous joué dans d’autres groupes avant comme Pyogenesis, We Hunt Buffalo, etc. Nous avions joué dans différents styles musicaux. Après notre rencontre, nous avons donc décidé de faire quelque chose de nouveau.

 « Scars & Crosses » est sorti sur Svart Records. Comment est-ce que ce deal est arrivé après une demo seulement ?

Nous n’avions que notre demo « The Goat Ritual » puis nous avons énormément tourné puis enregistré les bases de ce nouvel album en janvier 2016. Nous avons mis en boîte une demo dans notre local de répétition pour démarcher différents labels. Svart faisait partie de ceux-ci et a été le premier label à nous répondre. Il y en a eu d’autres par la suite qui étaient intéressés, mais Svart nous ont dit qu’ils étaient vraiment intéressés par notre album et il faut dire que nous apprécions beaucoup ce que fait ce label. Ils nous ont dit que c’était vraiment bon et que nous pourrions faire quelque chose ensemble. Nous étions vraiment contents car nous espérions vraiment faire quelque chose avec eux et croisions les doigts quand nous avions envoyé la demo a ce label. Ils nous supportent vraiment bien et nous nous sentons très à l’aise avec eux. Tout est vraiment simple avec eux ; pas de complication du tout. En plus, ils ont sorti 3 versions réellement sympa sur vinyle. C’est un label qui supporte vraiment ses artistes. Par exemple, c’est eux qui nous ont demandé de mettre l’album sur notre Bandcamp ce que les labels ne font pas habituellement. Nous pouvons donc prendre de l’amplitude ensemble avec eux.

Vous avez sorti « Blinders » comme premier extrait de cette production. Comment s’est effectué ce choix d’un des titres les plus agressifs de l’album ?

C’est un titre dur qui ne représente peut-être pas la musique, mais les paroles de l’album entier : sois toi-même, ne planque pas tes démons, ne sois pas un aveugle, ne t’aveugle pas toi-même… nous avons tous des vies qui nous ont laissé des cicatrices, pas forcément physiques, mais sur nos âmes. Nous devons demeurer qui nous sommes et ne devons pas changer pour plaire à quelqu’un en particulier ou à la société dans son ensemble. Ne changeons pas !

« Darkest Days » est un titre étrange qui me rappelle à la fois Obituary à cause du titre et aussi Mustasch en raison de certaines similitudes avec le titre « I Hunt Alone ». Comment s’est passé le processus d’écriture de ce morceau ?

Le rythme provient d’un projet de l’époque de Buffalo Hunt et nous avons apporté des influences de plein d’autres choses avec. Notamment des éléments plus récents dont forcément les paroles ; c’est clairement un titre spécial pour nous avec ce que nous apportions chacun de notre côté. Nous ne connaissons pas bien Obituary et n’étions pas vraiment conscients de la chose. Il y a pas mal de titres avec des noms similaires, mais nous nous en tapons si ça a déjà existé en termes de nom de morceau.

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Vous êtes liés à la scène doom, « Gods » sur votre dernier opus est le seul titre vraiment doom à y figurer avec de la longueur. Comment expliquez-vous ceci ?

« A Silver Heart », le premier titre, est aussi un long morceau, nous savons où tu veux en venir… Nous avons envoyé le son à notre pote Daniel de Mammoth Storm qui est vraiment à fond dans le doom car nous étions curieux d’avoir son retour en tant que pote et partenaire de tournée. Il a nous a dit qu’il aimait vraiment beaucoup les nouveaux titres, mais qu’ils étaient trop courts. Nous ne sommes pas un groupe doom et n’essayons pas de l’être. S’il y a quelques titres bien doom sur l’album c’est pas mal, mais comme on s’en fout pas mal d’être doom ou stoner ou metal, nous nous en foutons aussi de la durée des titres. Celle-ci nous importe bien moins que les vibrations qu’ils font sentir et comment nous nous sentons avec. S’ils ne durent que 4 minutes comme « Darkest Days » : c’est égal, si c’est bon, c’est bon et il n’y a pas de règle à ce sujet.

Mona, votre chanteuse, prend beaucoup de place sur scène, comment les autres membres du groupe abordent-ils leur placement scénique lors de vos lives ?

Nous en avions causé après une performance et avec l’occupation sur les côtés et au centre nous nous sentons vraiment bien. Nous partageons la place centrale à plusieurs et selon les titres nous nous baladons tous vers la batterie et n’avons jamais répété en nous posant des questions au sujets de notre gestuelle sur scène. La routine nous aide même si tous les shows sont différents et si nous nous percutons encore beaucoup en bougeant sur scène.

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Cette année 2016 a été une année très active pour le groupe. Que nous préparez-vous pour l’an prochain ?

Nous sommes déjà sûr de nouveaux titres et désirons bien sûr jouer un maximum même si cela nous écarte du processus d’écriture. Nous voulons prendre du temps après les shows avec Crowbar et la tournée avec Elder. Cet hiver nous mettrons le focus sur l’écriture même si nous allons tenter de jouer quand-même.

La tournée en tête d’affiche c’est pour quand ?

Nous ne pensons pas pouvoir mobiliser assez de fans car nous sommes finalement un groupe encore peu connu ; de plus nous aimons vraiment ouvrir pour d’autres groupes ce qui nous permet d’être régulièrement sur la route. Nous avons plusieurs plans dans les tuyaux pour l’année prochaine (note de nous-mêmes : dont la tournée avec Conan, Downfall Of Gaia et Hark en mars) notamment en tout début d’année et il y aura bien entendu quelques festivals aussi. Ceci dit, le fait d’ouvrir nous permet ensuite de faire la fête et de boire (nous nous esclaffons de rire) !

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