Wino – Forever Gone


Dans la longue et cabossée carrière de Wino, l’escapade solo, voire acoustique, trouve un écho important depuis 2009. Punctuated Equilibrium d’abord, album sublime qui faisait rugir guitares et batterie (par Jean Paul Gaster) mais était signé de Wino. Puis Adrift, il y a 10 ans tout juste, a fait étal, en 10 titres dont deux reprises, que la musique de Wino, même dépouillée, savait toucher au cœur. Depuis, trois escapades avec Conny Ochs , guitares classiques sous le bras, ont continué de creuser le sillon presque Americana de la démarche. 2020, The Obsessed est remis en selle et malgré les sempiternels problèmes de visa empêchant Wino de venir distordre la vieille Europe, le sémillant bientôt soixantenaire semble enfin en paix avec sa musique. L’occasion d’une nouvelle escapade acoustique ? Fou serait celui qui n’accueille pas l’idée avec enthousiasme.

« Not bad » pouvait-on entendre, de la bouche de Wino, à la fin de « Forever Gone » sur Freedom Conspiracy, l’une des trois escapades avec Conny Ochs, datant celle-ci de 2015. Il semblerait que ce titre ait beaucoup plu à son auteur pour, qu’en plus d’être réenregistré pour l’occasion, il donne son nom à l’album. « Crystal Madonna », autre pépite de Freedom Conspiracy a aussi été revisitée pour l’occasion. Mais quel intérêt au final ? D’autant plus que les premières versions brillent bien plus par leur naturel. Et c’est bien là le malaise de cet opus : malgré quelques très belles chansons (citons « No Wrong », « Taken »), Wino a le souffle court et de nombreux morceaux se révèlent simplement ennuyeux (« Dead Yesterday », malgré de jolies paroles, « Was is Shall Be », avec pourtant l’émouvante participation de sa fille pour les cœurs). Et la présence de « Isolation », reprise hors sol de Joy Division, m’amène à deux réflexions :

  • Il me faut ici parler de la participation de Wino au premier volume des deux consacrés au chanteur Townes Van Zant publiés par My Pround Mountain et rassemblant autour des textes sublimes du chanteur rien de moins que Scott Kelly, Mike Scheidt, Steve Von Till, John Baizley, Nate Hall, Dorthia Corttrell (Windhand), Stevie Floyd (Dark Castle) et Katie Jones. Ces deux disques sont magistraux et doivent être écoutés.
  • Puisque Wino semble avoir une envie presque crépusculaire de s’exprimer par le biais de textes dépouillés d’artifices électrique, dans une démarche qui rappelle le Johnny Cash des American Recordings, il gagnerait vraiment à trouver son Rick Rubin et à laisser percer ses blessures, de chanter sa mélancolie et de se mettre bien plus à nu qu’il le fait sur ce disque finalement bien en deçà de la décennie acoustique qu’il vient de traverser.

 

Le point vinyle

Difficile pour moi de trop fouiller les versions proposées par Ripple Music, seul label avec qui, en tant que collectionneur de vinyles, il m’est arrivé d’avoir d’irréconciliables soucis. Reste que leur site internet parle d’une version bleue, d’une autre marron et d’une version noire. Les tests-pressing sont même encore disponibles, ce qui par ailleurs n’est pas très bon signe quand au succès de l’album.

 

 

Note de Desert-Rock
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