El Supremo – Signor Morte Improvvisa


Persuadés que vous suivez attentivement nos publications, nous n’allons pas vous faire l’affront de vous présenter encore une fois El Supremo, le quatuor de Fargo, États-Unis. Pour ceux qui découvrent ce site, je vous invite à faire vos recherches et, s’il vous plaît, à lire nos chroniques précédentes (Ici le premier album & ici le second).

Cela fait un an et demi qu’El Supremo s’était fait discret, mais les voilà déjà de retour avec un nouvel opus, Signor Morte Improvvisa, quatrième pierre à la pyramide de leur carrière. Nous avons droit à un magnifique artwork pour la pochette : un ciel ensanglanté, une lune blafarde et un cheval noir et blanc illuminé par les phares d’une voiture au milieu de la route. De quoi piquer notre curiosité !

Dès les premières écoutes, on sent un changement chez El Supremo, une sorte de rupture avec les albums précédents. Peut-être que le temps était venu pour Osiris de juger l’âme du groupe et de lui permettre d’évoluer.

Bien que le quatuor reste fidèle à son choix d’un album instrumental, les claviers prennent désormais une place prépondérante, remplaçant le duo guitare-basse habituel après l’intro de la première piste, “Breadwinner”. Cette dernière aurait pu laisser craindre une redite, mais il n’en est rien : El Supremo poursuit dans la lignée de leur précédente production mais on ne retrouve pas les mêmes evidences.

Le titre éponyme de l’album rompt avec la tradition instrumentale et laisse place à des chœurs féminins, soutenus par une rythmique martiale et un clin d’œil appuyé à Ennio Morricone. C’est un vrai moment d’intensité, une référence évidente mais tellement plaisante. Puis… plus rien. El Supremo nous retire l’os d’entre les dents et clôt l’album après seulement 33 minutes et 49 secondes. C’est frustrant ! La métamorphose commençait à opérer avec “Solidario”, ses rythmes presque jazzy, ses cordes lancinantes sur fond d’orgue délicieusement mélodique. Une fin abrupte, après l’étonnante introduction de “Signor Morte Improvvisa”, qui atteignait un parfait équilibre entre les influences passées et le devenir du groupe. Quel album frustrant !

En conclusion, El Supremo grave dans les sillons de Signor Morte Improvvisa un nouveau visage, qui se dessine tout au “long” des quatre pistes. Mais c’est trop court, c’est une ébauche, un EP qui ne fait que murmurer sa nature. C’est un hors-d’œuvre qui aiguise l’appétit de l’auditeur. On en veut encore. El Supremo soyez aimables de remettre le couvert !

Note de Desert-Rock
   (7,5/10)

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