Aver est un quartet Space Rock de Sydney. J’étais donc obligé de me pencher sur ce groupe aux origines curieusement parlantes pour moi (Non, je ne suis pas australien, je ne vois pas le rapport). Sort donc ce mois-ci Orbis Majora chez Ripple Music, seconde production de Aver qui n’avait rien sorti depuis 2015.
La première piste “Feeding The Sun” déroule un Stoner orientalisant qui capitalise sur d’inhabituelles sonorités de violon que l’on retrouvera par la suite. Dans un univers en orbite où planent les riffs les plus Krautrock, les plans plus agressifs sont comme les impacts dus à une pluie d’astéroïdes.
Ce que Aver réussi très bien c’est le mélange de styles, la couche constante de Psychédélisme sauce Space Rock est rehaussé ponctuellement des touches Grunges de la voix de Burdt qui s’emballe et monte en puissance. Le tout est servi sur une soucoupe Stoner qui voyage à mille à l’heure quand c’est nécessaire et démontre aussi par-là que les quatre comparses savent y faire ensemble sans laisser un seul instrument sur le bord de la route et là il faut jeter une oreille en particulier sur “Desorder”
Les amateurs de Mother Engine devraient trouver sujet à contemplation en particulier sur “The Last Goat Out of Pompeï” où tant la rythmique que les sonorités en sont les jumelles. Toms lents et profonds sur guitare spatiale et basse hypnotique que l’on retrouvera sur la conclusion du morceau suivant.
“Unanswered Prayers” émerge d’une brume interstellaire et se propulse au groove. Un voyage qui berce l’auditeur pour l’emmener danser plus loin en toute confiance. Pourtant ce voyage de 13 minutes ne se fait pas réellement sans turbulence. Les thèmes s’enchaînent dans ce titre avec un léger sentiment d’incohérence. Un peu comme si l’on assistait à la concaténation de deux morceaux si ce n’est trois. Dommage, l’exercice aurait pu se contenter de voir la piste splittée en deux et ainsi chasser toute gêne. Parfois une escale est nécessaire même pour les voyages intersidéraux. Je ne jetterai pas le bébé avec l’eau du bain, quelques passages avec une basse et une batterie en contrepoint très jazzy font revenir sur le morceau avec plaisir et cet esprit Jazz va s’affirmer sur l’intro de “Hemp Fandango”.
Curieuse conclusion que ce “Hemp Fandango” d’ailleurs. C’est le plus dansant des titres, un morceau qui ressemble à une sorte d’astéroïde esseulé au milieu du reste de l’album. Il est peuplé de créatures dansantes et bienveillantes (La bienveillance, c’est sans doute ce qui qualifie tout l’album d’ailleurs). Tantôt ça joue groove, tantôt ça joue aride, tantôt ça joue comme une Jam Session pleine de vie. Pourtant on en vient sur le dernier tiers de la piste au même constat que pour le précédent titre. Celui-ci aurait peut-être gagné à se voir scindé en deux morceaux pour plus d’équilibre avec sa conclusion qui donne le sentiment d’être plus écrite que le reste.
Ripple Music ouvre cette année 2019 avec un morceau d’originalité qui devrait en ravir plus d’un et place ainsi déjà la barre haute en terme de qualité. De plus il faudra souligner que l’album pèse près de 50 minutes et met donc à portée de l’auditeur une durée que beaucoup peinent à atteindre et à maintenir dans la qualité. Donc un album qu’il est bon de découvrir et de réécouter surtout sur sa seconde moitié, malgré quelques légers couacs qui ne gâtent en rien la qualité intrinsèque de cette galette.
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