Quelle peut bien être l’intention derrière la sortie de ce quatuor de LP live (on ne parlera pas dans cette chronique des très hors sujet The Lords Of Altamont) ? C’est la vraie et seule question qui reste, une fois écoutés ces disques live… pourquoi ?
On commence par le set de Duel au Hellfest, un excellent concert certes, qui ne ressort pas grandi de son passage sur rondelle vinyle, loin s’en faut. Faute à un enregistrement probablement collecté direct sur la table de mixage, le resultat sonore est déplorable : la guitare lead geint dans le fond, le chant surnage dans un coin blindé d’une sorte d’écho lointain, la guitare rythmique grinçouille gentiment, la basse est loin, loin, loin… Un peu comme le public, strictement absent de tout le spectre sonore – un comble pour un disque live. Enregistrer un concert sous la Valley depuis la table de mixage c’est faire peu de cas du système sonore en place, qui est loin de l’équilibre d’un système hi-fi. Absurde. Quant au choix de ce set pour une trace vinylique, il permet certes de motiver un grand nombre d’acheteurs potentiels (le public présent, qui voudra en garder une trace dans sa collection) mais offre un regard bien restreint sur la carrière de cet excellent groupe (6 titres / 30 minutes…).
Le live de The Atomic Bitchwax aussi nous a séduit sur le papier. Premier constat : le son est meilleur. Est-il bon pour autant ? Correct tout au plus. L’ensemble est comme “étouffé”, oeuvre d’une captation cheap (vous vous rappelez du bon vieux temps où les live qualitatifs étaient le résultat d’un vrai travail de production, où les groupes dépêchaient des camions régie dédiés à la captation sonore ? N’espérez rien de comparable ici…). Le public est rarement audible, dommage encore une fois. Le set est un peu plus intéressant que celui de Duel en ce sens que bénéficiant de 50 minutes de set, le trio américain nous gratifie de 13 à 14 vraies chansons (à la mode TAB : entre 2 et 4 min en moyenne, avec une intro, un riff, 80% de soli, et c’est fini). Bref, une jolie set list, et un set sympa, mais sans plus.
La meilleure galette de ce malheureux trinome est celle de Ecstatic Vision. La prise de son est “un peu” meilleure (encore une prise soundboard, clairement pas en “ambiance”), avec des parties instrumentales plus claires, même si tout sonne en retrait derrière l’écrasante guitare lead et son overdose de wah-wah. De fait, l’aspect enivrant de la musique des étasuniens est bien retranscrit sur quarante minutes menées tambours battants. Dès lors, l’aspect “concert live” n’est plus vraiment prédominant dans l’écoute, et c’est plutôt la succession de ces six titres impeccablement exécutés qui emporte l’auditeur (mention spéciale pour le dévastateur “The Electric Step”). Déferlements inlassables de wah wah, hurlements de saxo, frénésie de caisse claire… toujours les mêmes ingrédients qui, adossés à une interprétation infaillible, retranscrivent une expérience scénique dans laquelle on peut (un peu) se projeter. De là à justifier l’incarnation vinylique, ça reste discutable…
Bref, à l’heure du bilan, on se pose à nouveau la même question : pourquoi ? Une certaine philanthropie probablement ?… Un souhait altruiste irrépressible de partager ces expériences musicales avec le plus grand nombre ? (16 éditions vinyliques différentes, quand même, probablement proposées pour offrir des expériences sonores inédites à chaque fois…) Les fans ont bon dos. On adore ces groupes, qui ne nous ont quasiment jamais déçu, sur disque ou en concert, mais là, c’est difficile de les suivre…
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