Avec un nom de groupe pas toujours évident (surtout dans l’Amérique puritaine) pour une musique qui l’est encore moins, on peut dire que Lesbian n’a pas choisi la voie de la facilité.
Leur musique est un mélange surprenant de black metal et de stoner avec des riffs façon 70’s. De quoi déconcerter à la première écoute. Vous ajoutez une touche atmosphérique façon Isis ou Neurosis à très petite dose et vous obtenez un paysage musical large et sérieusement vallonné. Parce que sur cette plaque, il est bien question de montées et de descentes et l’auditeur se voit parfois malmené dans les changements de riffs, de rythmes et d’atmosphères.
Une voix gargantuesque et plus dans le registre du premier style musical précité passe la couche finale et s’exprime aussi allégrement dans les passages emplis de blast beat. Pas évident mais vraiment intéressant surtout que Lesbian a accouché ici de 4 morceaux entre 8 et 25 minutes. Et le travail de composition et de structuration n’en est que plus impressionnant. A noter que leurs riffs ne tombent jamais dans la sur-complication et la prise de tête.
Point de vue prod et mix, Randall Dunn (Sunn O))), Boris, Earth…) a fait du très bon boulot et le résultat final est sans reproche au niveau du son.
Lesbian sait prendre sont temps et exploiter les subtilités des ambiances pour faire monter la sauce sans lasser l’auditeur. Si on devait définir leur musique? Ca sent le malaise, les matins brumeux, les sujets qu’on n’a pas envie d’aborder et que l’on préfère terre au fin fond de soi-même. Seattle n’a pas fini de nous réserver des (bonnes) surprises.
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