Los Disidentes Del Sucio Motel – Arcane


Los Disidentes Del Sucio Motel - Arcane

Plus de trois ans ont passé depuis la sortie du 1er album des strasbourgeois, trois années qui n’ont pourtant pas vu chômer les frères Maverick, qui ont arpenté les routes françaises et européennes en long et en large (avec quelques faits d’armes remarquables), sorti un split avec feu-Flashfalcon et… enregistré « Arcane », en 2012, qui sort enfin ces jours-ci chez Deadlight (décidément le label où se retrouvent désormais certains des meilleurs groupes français !).

En 1ère approche, on est plutôt rassuré par le contenu du disque : on retrouve la musique du groupe là où on l’avait laissée sur leurs dernières productions vinyliques. Soyons plus précis : on y retrouve immédiatement ce que l’on aime beaucoup chez les LDDSM. Un bon point. Et ce n’est pas le seul. Parce que très vite ce disque donne le sourire et nous rappelle à quel point ces petits saligots sont doués pour écrire de bons titres. Au début pourtant, on craint un peu le plan-plan avec un mid-tempo sympa, « A.T.A.R.I. »… on aime le riff bien fuzzé, mais ce n’est qu’au milieu du morceau, quand les bonhommes prennent l’affaire en main et boostent tous les potards qu’on commence à avoir la banane. Le titre se balade ainsi un peu dans tous les sens, mais nous rappelle qu’il faut rester sur le qui-vive, s’attendre à tout avec ces mecs. Le très groovy « Lucky Man » prend la suite, et apporte une bouffée d’air frais très salutaire pour cette entame pour le moment bien réussie. »Z » est plus heavy, plus sérieux aussi, et même s’il tire un peu en longueur, il offre quelques bonnes opportunités de soli sympas. Avec « Santa Muerte » la donne change : un gros coup d’accélérateur, une paire de grattes fuzzées bien agressives, Billy au taquet derrière ses fûts, ça décoince bien.
L’occasion de mettre en lumière la très bonne performance instrumentale dispensée sur ce disque : évidemment comme sur leurs précédentes productions, la part belle revient à Johnny et Francky, le duo de gratteux, jamais démonstratifs, mais toujours percutants et efficaces, aux jeux complémentaires ou fusionnels selon l’opportunité. La base rythmique n’est pas en reste, avec le furieux Billy, toujours impeccable, et le discret Bobby, qui déroule pourtant des lignes de basse monstrueuses (voir notamment comme il porte les morceaux les plus pêchus : « Godfather », « Santa Muerte »…). Sonny développe un jeu de claviers efficace mais moins présent sur ce disque, probablement du fait de sa « prise de pouvoir » au chant : tandis que Francky, Bobby et lui se partageaient les titres jusqu’ici, il prend avec « Arcane » plus d’assurance et assure le job en tant que lead singer. Un rôle mérité au regard de sa performance globale – sa technique vocale est probablement la plus aboutie. On regrettera toutefois parfois un chant un peu trop « propre » sur des titres qui mériteraient un peu de gras, quelques traces de cambouis et de vieux whisky frelatté (« Santa Muerte », « Mojo », « Kraken »…).

On reprend le fil de l’album, et quand « Ouija » déboule, on se dit que c’est peut-être un peu trop audacieux de se la jouer doom… sauf que non, cette intro un peu cliché fonctionne, tout comme ce riff lancinant (et cette basse bien grasse…), mais elle permet en réalité d’introduire un morceau bien barré dont le dernier tiers part carrément en vrille. Couillu. Plus basique, le punchy « Godfather » est aussi prétexte au grand retour du clavier typique du groupe, plutôt discret jusqu’ici. Son refrain à deux voix fonctionne bien, tout comme son break vers la fin, propice à un solo de gratte bien sympa. Alors que « Mojo » déroule son agréable boogie bien saturé, le bourrin « Deathproof » vient remuer la pulpe comme il faut. Place est faite pour le colossal « Kraken », une pièce maîtresse ambitieuse, heavy en diable, suivi de « Journey » un mid-tempo stoner lui aussi bien construit, notamment porté par des lignes vocales harmonisées à la Alice In Chains (si si !) qui apportent une profondeur inédite à ce titre.

Une fois digérée cette orgie de riffs, on réalise que le groupe est bien là où on l’attendait (où on l’espérait, en fait) : jamais à court d’une grosse dose de FUN (en majuscules, siouplait), sans prise de tête, le quintette gravit quelques marches salutaires en termes de maturité dans leurs compos. LDDSM reste un groupe bien à part, paradoxal presque en cela que derrière les personnalités rigolardes et sympathiques des 4 frangins Maverick et de McCormick, les bonhommes déroulent des montagnes de décibels hargneux, jouent le moindre accord de gratte comme s’il s’agissait du dernier. Un album pour amoureux de gros rock saturé, de riffs gras, et plus globalement de grattes « bigger than life ». Un très bon second album.

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