Il y a quelque chose de rassurant à écouter un disque de Los Natas. Contre vents et marées, contre influences et tendances musicales, Los Natas suit sa voie, évolue tranquillement, et s’enfonce dans son sentier de stoner traditionnel fuzzé, sans demander son avis à personne. Plaire, faire de la musique pour le plus grand monde, ils s’en foutent comme du dernier groupe d’emo-core en couverture de tous les mags de rock. Par exemple, pourquoi essayer de rendre ses paroles compréhensibles par le plus grand monde ? Autant chanter direct en espagnol, on va pas s’emmerder. Pareil pour l’enregistrement : on pourrait mandater un producteur “hype”, mettre des harmonicas et de l’écho ici ou là, mais finalement, on va juste brancher nos instruments et enregistrer chez nous, en Argentine, avec notre pote producteur argentin (et non, pas de Billy Anderson à l’horizon). On met tout dans les compos chez Los Natas, on enregistre à l’instinct, pour mieux servir l’urgence des compos.
Et le trio s’y entend dès que l’on parle de compos : probablement l’un de leurs albums les plus efficaces et structurés, “Nuevo Orden…” propose 10 titres massifs, différents, soignés et finement exécutés (si tant est que “finement” puisse être employé pour définir un son de gratte aussi glaireux…). Les écoutes successives de cet album gravent les mélodies bien profond dans les cerveaux, si bien que l’on se prend à chantonner les morceaux (en “yaourt” espagnol, s’il vous plaît !) en hochant la tête, habités que l’on est… Une atmosphère quasi mystique émane de ces compos. Même les instrus, envoutants, acoustiques, pas trop longs, sont agréables et s’immiscent parfaitement pour mieux lier ces chansons entre elles (voir le majestueux “Dos horses”, au piano et guitare sèche, qui clôt l’album).
Comme d’hab, cet album devrait trouver sa place dans la discothèque de l’amateur de stoner “traditionnel” de tout poil, pour peu qu’il aime passer ses tympans dans une onctueuse rape à fromage et se faire ratatiner le cervelet sans trop comprendre ce qui se passe. Un disque pour nous autres, quoi.
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