Il y a de ces groupes avec lesquels on est parfois bien en peine de trouver la raison pour laquelle on les aime. En ce qui me concerne c’est le cas avec Nightstalker (Heureusement je ne suis pas le seul à les aimer chez desert-rock.com). Bien entendu je pourrais avancer des tas d’arguments mais rien qui ne puisse justifier que j’aime ce groupe plus que beaucoup d’autres du même tonneau. Ça tombe bien, les grecs sus cités viennent de passer chez Heavy Psych Sounds Records pour sortir Great Hallucinations et je me suis dit que c’était l’occasion de faire mon bilan introspectif.
Voilà belle lurette que ce quartet hante épisodiquement les salles de concert poisseuses de toute l’Europe et livre son Stoner aux oreilles amatrices du genre. Great Hallucinations ne surprend pas en soi. On retrouve le chant plaintif de Argy. Sa litanie de chien mouillé fait toujours mouche et si ce dernier sait encore montrer les crocs on pourra constater qu’il ne mord pas
Cette dernière production mid-tempo tout du long contient sans doute à cause de cet état de fait beaucoup de mélancolie. (En même temps quand on intitule des composition “Sweet Knife” ou encore “Sad Side of The City” il ne faut pas s’attendre à un débordement de gaudriole.) Great Hallucinations pourrait donc passer pour un album qui manque de Watts alors qu’il n’en est rien. Le rythme est là, le tout est bien balancé et tout s’accorde. La voix sonne juste parmi des instruments qui ne se tirent pas la bourre et réussissent à se frayer un chemin collectif qui ne va pas convoquer qui que ce soit d’autre que Nightstalker. N’en déplaise à certains de nos rédacteurs qui voient dans Nightstalker un parangon de Monster Magnet. (N’est-ce pas Laurent?)
Great Hallucination est un album dont on pourrait dire qu’il “spliff”. Le premier titre “Black Cloud” faisant office de montée et l’enchaînement du reste laissant planer l’auditeur tout en offrant une multitude de choses sur lesquelles s’arrêter; le groove de “Sweet Knife”, la sentence martiale de “Seven Out Of Ten”, le solo de “Cursed”, le pont sur “Half Crazy”, l’intro de “Hole In The Mirror” où encore la jam symbiotique sur “Great Hallucinations”, de celles qu’on ne rencontre que chez les groupes de talent qui peuvent allumer des stades entiers grâce à leur musique. Il ne s’agit là que d’exemple et pour creuser la question il faudra passer par des écoutes répétées et goulues.
Pourquoi j’aime Nightstalker? parce que ce groupe a son identité propre et qu’il reste fidèle à lui-même depuis le début. Sans chercher la faille et s’appuyant sur un classicisme certain. Great Hallucinations n’échappe pas à la règle, il est sans effet de manche, juste un album carré, personnel où tout se met en place avec harmonie. Un conseil, si vous cherchez un trip, allez gober ce buvard-là, il devrait vous offrir un voyage de 42 minutes aussi fascinant qu’apaisant.
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Superbe album, je l’écoute en boucle. Et en effet Monster Magnet n’est pas loin.
Belle fraîcheur.