RRRags – Mundi


Les Belges de RRRags dont le nom est inspiré par les prénoms de musiciens (Rob, Ron et Rob) livrent avec Mundi leur troisième album. Ce trio qui évite dans sa bio les qualificatifs stoner et affiliés vient pourtant se frotter systématiquement à cette zone d’influence. Fondé sous l’impulsion d’une jam session en 2017, ils offrent à entendre depuis des sonorités certainement jam, mais aussi clairement rock et bien souvent fuzzées; oscillant entre le planant et l’entrainant les trois R ont une recette bien particulière mais qui ne nous semble pas inconnue nous amenant donc légitimement à nous pencher sur leur nouvelle production.

Après quelques écoutes le verdict est sans appel, c’est un chouette voyage que nous payent là les gars de RRRags, que ce soit le son gras de la basse de “Wiped”, qui enchaîne avec une guitare rageuse ou le smooth de “Visitors” le trio créé avec Mundi un ensemble où l’on passe d’un univers à l’autre (légitimant ainsi largement le titre) et l’exercice n’est jamais aisé. “Moon” balance rock’n’roll sans s’encombrer d’une structure trop rigide, il y a du break, de la cavalcade basse/guitare et un chant qui emporte le tout. C’est probablement la compo la plus plaisante de cet album tant elle est gouleyante en particulier quand elle s’enfonce dans un trip psychédélique avant de revenir au groove. On peut lui opposer la curiosité que représente “Slavic Heat”. RRRags réalise là une piste méchamment accrocheuse aux limites des genres attendus dans une telle œuvre avec une voix sur saturée d’effets, une basse qui écrase tout ne s’effaçant que pour quelques gimmicks de guitare au son éclaircis pour l’occasion pendant que la voix s’approche d’un chant de gorge toujours noyé dans des effets fortement agressifs avant que la litanie du reste du morceau ne reprenne scandée comme un troisième instrument rythmique.

Il reste qu’un voyage cela se prépare et on essaye de trouver des points d’attache, forcément et à l’écoute attentive de “Sparrows” il est impossible au travers du chant et de la lancinance de la gratte de ne pas penser au Pink Floyd mourant de années 90 où de s’attarder sur la saturation de “Wiped” qui oscille entre la rage d’un Hendrix où la saturation d’un Deep Purple d’avant le Mark IV. On n’est jamais donc totalement pris au dépourvu ou totalement perdu sur cet album y compris lorsque le groupe conclut sur “Galactic Strut” dans une jam qui fait penser presque immédiatement à celle de Slift et consorts.

RRRags vient poser Mundi sans prétendre à renverser la table et pourtant il s’agit d’un album léché et d’une production bien agréable. Il fait un peu office d’album total où passe tant d’influences et de bonnes idées qu’il est difficile de sortir de son écoute sans un profond sentiment de satisfaction. On ne peut donc que vous recommander de faire le tour de Mundi ne serait-ce que pour vous ouvrir à tout ce qui fait la diversité d’un genre et vous changer les idées.

Note de Desert-Rock
   (8/10)

Note des visiteurs
   (9/10 - 1 vote)

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