Après seulement deux albums, The Necromancers s’était forgé une solide réputation tant grâce aux heureux hasards de son parcours (voir la chronique du premier album ici) que grâce à une certaine capacité à composer entre originalité et terrain connu. Le quartette accompagne sa mutation vers son troisième album d’un changement de line-up (cette fois ci, c’est le chanteur guitariste qui y passe). Nous avions lors de sa sortie loué la progression et le souffle d’indépendance de Of Blood and wine, il est temps à présent de voir ce qui se trame derrière Where The Void Rose.
On l’avait déjà dit, The Necromancers a forgé ses armes dans le hard-rock et c’est bien ce qu’il faudra retenir de ce nouvel opus qui laisse la part belle à ce genre. L’emphase du chant s’envole régulièrement vers des démonstrations dignes d’un heavy des années 80 et il lui arrive quasiment de se cannibaliser lui-même, reléguant à l’anecdotique des passages plus graves et plus prenants. Malheureusement ce sentiment émaille les écoutes répétées de la galette et fait dresser le poil lorsqu’il flirte avec la mièvrerie sur “Crimson Hour”. Les phrases guitaristiques du titre éponyme ramènent au souvenir douloureux et mélancolique d’une époque révolue où le cheveu se portait long en une fière crinière permanentée.
Loin de moi l’idée de vouloir faire une chronique à charge contre The Necromancers. Il faut être opiniâtre et creuser la galette. On peut alors saluer la richesse de Where The Void Rose. On retrouve souvent de façon sous-jacente la mélancolie qui présidait dans “Of Blood And Wine” ou “Lust” sur le précédent album. Cette mélancolie est un élément constitutif de l’album pour qui saura y revenir suffisamment. Elle se trouve tapie derrière les titres les plus heavy, dans des recoins où s’installe un peu plus de lenteur comme sur “Orchard”, et s’expose totalement sur le titre éponyme.
L’autel sur lequel le groupe fait son offrande est certes celui de la mélancolie mais aussi celui de la théâtralité et du clair obscur, à la façon d’un “Over The Threshold”. Cette théâtralité on la retrouve dans la structure des morceaux jouant sans cesse sur l’effet de surprise, le retournement de situation et ne cédant ainsi jamais à la linéarité. On passe bien souvent de l’épique au sombre, du retenu à la cavalcade, du début à la fin de l’album, que ce soit sur “Sunken Huntress” ou “The Needle”.
Il ressort de l’écoute de Where The Void Rose un sentiment partagé. Il faudra pour certains s’accrocher avant d’aller trouver les qualités des compositions mais quoi qu’il en soit c’est clairement la liberté de ton qui fait l’identité de ce nouvel album. The Necromancers ne cède toujours pas à la tentation d’un chemin tout tracé et vient nourrir sa musique d’influences hors des habitudes, quitte à laisser sur le bas côté ceux qui comme moi ont eu la faiblesse d’esprit de les attendre dans une veine plus épique et emportée.
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