The Well qui a sorti Death and Consolation le 26 avril chez Riding Easy Records n’en est pas à son coup d’essai. Le trio Texan en est à sa troisième production et avait pas mal séduit la rédaction avec son Samsara et avec sa dernière galette Pagan Science qui étaient joliment emportées vers des terres de psychédélisme ; pour moi la découverte de ce groupe en Live avait été une bien appréciable genèse. Cette fois-ci ils reviennent donc en annonçant la couleur, on va parler de mort et de consolation, tout un programme!
Différent du précédent, moins hippie, l’album attaque sous des abords probablement plus agressifs. Le titre confirme que ce Death and consolation est une œuvre plus sombre où transpire un certain mal être.
Si comme moi tu n’es pas amateur de voix chargées de reverb, il est probable que tout ceci te paraisse un peu long. J’ai dû m’accrocher pour approcher l’œuvre et doucement venir chercher les petites perles qui émaillent la galette. Comme sur “Raven”, où le jeu de piano staccato apporte un peu de légèreté et d’entrain. C’est là très peu de choses mais c’est assez efficace, je l’admets. Si je prends cet exemple c’est que les petites réjouissances sont légions mais parfois à peine perceptibles. Jette donc une oreille sur “Freedom Above”. Ce morceau est assez indicatif de ce qu’est l’album et fait apparaître dans sa conclusion le chant en solo de Lisa Alley, la bassiste qui par son attitude lascive donne à penser qu’il aurait dû être plus exploité car il aurait apporté un réel plus à l’œuvre. Le chant est d’ailleurs une composante majeure de l’identité de The Well et le couple Ian Graham et Lisa Alley chargé de sa reverb quasi une signature. Néanmoins parfois l’aspect larmoyant du chant, son aspect plaintif, finit par lasser. On pourrait penser à du Doom mais il y a quelques croches de trop pour que cela soit vraiment définissable par ce biais.
Il apparaît dès lors logique que les cordes soient assez torturées, et régulièrement les slides joués au médiator sonnent comme un bruit de gorge, un râle ou une plainte profonde. S’y ajoutent des Riffs lourds, souvent sabbathesques comme sur “Eyes of a god” et de ce point de vue l’intro de “Act II” pose là un riff massif et bien senti dont l’efficacité est bien réelle.
Death and Consolation propose une succession de riffs et d’atmosphères sinueuses comme un serpent. Il vient s’enrouler autour de toi et te libérer, se lover et disparaître. C’est une pièce étonnante que cette galette. Tout à la fois appréciable et laissant froid par instant. Si tu veux voir de quoi je parle, la conclusion de l’album au relents de Doom, “Endless Night” avec ses sons de cloches et les hurlements de gratte t’offriront de terminer la plaque comme si elle se disloquait, et c’est une belle fin que nous propose the Well, quelque chose d’assez logique.
Death and consolation ne trouvera pas amateur du côté de ceux qui recherchent fraîcheur et légèreté, mais si tu as l’esprit un peu torturé et l’angoisse facile tout en t’y complaisant tu devrais y trouver ton compte. Il s’agit là d’un album un peu inégal mais certainement pas de mauvaise facture, l’inégalité étant sans doute annoncé par le titre même, Death and Consolation. Une sorte d’œuvre en deux temps. On s’y penchera pour culture et on fera l’emplette de la galette en se disant “Pourquoi pas!”, après tout il y a bien du talent dans tout cela et très probablement une façon unique d’aborder le genre.
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