On avait franchement aimé « Spaces in between » l’an dernier, la première vraie galette des australien de Tracer. C’est donc avec plaisir que l’on récupère le nouveau skeud de ce power trio qui n’a pas froid aux yeux. « L.A. ? », toutefois, n’est pas vraiment leur dernière production. En effet, pour battre le fer tant qu’il est chaud (« Spaces in between » a bien cartonné et le groupe a bouffé du bitume pendant des mois et des mois pour le promouvoir sur toutes les scènes de la planète), le groupe a décidé de re-sortir « proprement » son premier E.P., agrémenté de quelques titres en rab’ pour faire bonne figure.
Quoi qu’il en soit, le CD trouve instantanément sa place dans mon lecteur, et c’est sans surprise que l’on retrouve la musique du combo. Pas de changement à ce niveau : le heavy rock des australiens a toujours quelques relents grunges (franchement, dur de ne pas penser à Soundgarden dans le break de « Don’t forget my name » et l’intro de « All look the same », ou aux vocaux harmonisés typiques de Alice In Chains sur « Get Free »), mais les fans de stoner y trouveront leur compte (ne me dites pas que le riff de « Wrecking ball » ne vous fait pas penser au QOTSA des années 2000… tout comme il y a du Fu Manchu dans « Such a waste »). Ce qui frappe en revanche, c’est la subtilité de ces modestes « allusions musicales », car après réflexion, cela ne représente que quelques sonorités semées ici ou là au fil des titres, parfaitement assumées, mais en aucun cas fondatrices des compos.
Quoi qu’il en soit, il doit y avoir quelque chose dans l’eau que boivent les musiciens australiens, qui leur procure cette aisance à composer des titres définitifs, des riffs stellaires et lumineux, complètement décomplexés. Regardez voir AC/DC, Airbourne, Electric Mary, Wolfmother, les Vines, Powderfinger… Les morceaux de Tracer sont dans la même lignée fulgurante, francs du collier, tous impeccablement construits, taillés dans l’amour du gros son. Boogie et groove à tous les étages, riffs impeccables et soli « in your face » en veux-tu en voilà, Tracer est généreux dans l’effort, pas de doute.
Un regret cependant : à 32 minutes chrono en main (pour 7 chansons), cet E.P, même agrémenté de quelques titres bonus… reste un E.P. ! On aurait forcément aimé se manger quelques mandales supplémentaires. Pour agrémenter la frustration, le groupe nous laisse sur notre faim en clôturant son offrande par un super-mielleux « Sleep by the fire », balade éclectro-acoustique bien torchée, certes, mais clairement pas ce que l’on attendait pour la « dernière goutte »… Cette relative faute de goût passée (et pardonnée), ce disque pêchu en diable et foutrement excitant, même s’il ne contentera pas le stoner-addict pur jus, devrait botter quelques culs sur son rapide passage. De la bonne came, honnête, directe, bien foutue, superbement produite.
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