HELLFEST 2010, Jours 1 & 2, 18 et 19 juin 2010, Clisson, France

JOUR 1 : 18 juin 2010
Après un Hellfest 2009 purement idyllique en terme de programmation (le paradis de l’amateur de stoner) et d’organisation, on se devait d’être présents cette année pour la nouvelle édition du festival français, qui faisait la part belle une nouvelle fois aux groupes de desert rock.

Nouveau principe cette année : la proportion stonerienne de l’affiche étant plutôt erratiquement dispatchée sur l’ensemble des journées, nous ferons une petite chronique de quelques autres groupes metal « hors spectres » : que les puristes repassent directement aux groupes qui les intéressent ==> écrit en blanc !

Arrivés sur le site, on n’est pas dépaysés : peu de changements sur les emplacements des scènes, on retrouve les divers stands, et surtout… l’ambiance générale est au beau fixe, comme la météo ! Sourires partout, tee shirts noirs, tatouages, clous… tout ça fait bon ménage partout sur le site !


Pour prendre le ton de la journée, on fonce direct voir CROWBAR sur la main stage. Un an après leurs proches cousins de EYEHATEGOD, le quatuor de la Nouvelle Orléans est venu pour déboiter quelques vertèbres sur le festival. Le sludge typique du combo crache à travers les montagnes d’ampli, et fait mouche, malgré l’horaire très avancé dans la journée. Kirk Windstein, second couteau de luxe chez Down, s’affirme en modeste leader du groupe : il grimace, joue avec le public, vomit ses tripes derrière le micro, et au milieu de tout ça abat des riffs de bucheron et tombe une ribambelles de soli impeccables. Le petit nouveau Matt Brunson assure bien à la gratte, bon choix. Un peu moins doom que leurs collègues de Eyehategod, Crowbar s’appuie sur une fan base bien représentée, mais devant un public pas encore très garni sur le site. La prestation du groupe de NOLA restera donc un peu en deçà de celle de Eyehategod l’an dernier en terme de « cultitude ». Mais le père Windstein s’en sort avec plus que les honneurs, et la prestation est justement applaudie par les nombreux connaisseurs.

Prochain groupe sur l’affiche, donc, les frenchies de Mass Hysteria. Placés étonnamment bas sur l’affiche en début d’après-midi (une décision qui reste incompréhensible au regard de la popularité du groupe dans leurs contrées, et de plusieurs groupes bien pourris qui jouent bien après eux…). Mais le groupe s’en fout manifestement, et débarque sur scène avec une furieuse envie d’en découdre. Chose est faite alors que la machine à riffs Yann abat tout ce qui passe à coups de Gibson, tandis que Mouss arpente la scène de long en large en chantant les titres les plus percutants du répertoire du groupe. Les français s’attirent sans peine les faveurs d’un public acquis à sa cause, en mettant le paquet sur la communication. Sans critiquer les derniers albums du combo, force est de constater que la sauce prend surtout sur la fin du set, autour de la triplette issue des premiers LPs du groupe : « P4 », « Furia » et « Respect to the dancefloor ». Excellente prestation qui, on le répète, aurait eu sa place un peu plus tard dans la soirée devant un public plus fourni.

Les métalleux scandinaves de Finntroll sont un peu trop éloignés de mon spectre musical pour suciter une écoute très attentive, et assurent une transition tranquille avant les cultissimes KMFDM : rappelons à toutes fins utiles que les allemands ont annulé leur participation l’an dernier, remplacés au dernier moment par… Clutch ! Inévitablement, on les aime bien, depuis… Musicalement, l’indus très traditionnel du groupe a un peu vieilli. Heureusement le chanteur Sascha et son énigmatique binome féminine Lucia assurent le show. Les rythmiques martiales du groupe ont fait les joies des fans de groupes comme Rammstein (qui s’en sont vraisemblablement copieusement inspiré sur leurs premiers disques…).

Un peu de hardcore ricain ensuite commence à enflammer un peu la mainstage, par l’intermédiaire de Walls of Jericho et de sa hurleuse en chef, Candace. Ca déboîte, ça gueule, ça riffe, ça bondit dans tous les coins : sur scène, Walls Of Jericho envoie le bois. Brutal.


Passés ces quelques amuse-bouches, on fonce vers la sympathique et chaleureuse tente Terrorizer pour voir le premier groupe de pur stoner de l’affiche : les suisses de MONKEY 3. La scénographie (lights, fumigènes, vidéos…) fait plaisir à voir quand on vient des moches Main stages en plein jour : le groupe fait un réel effort pour soigner sa mise en musique, une réussite ! Le quatuor se concentre sur sa musique, et ça marche : le public est conquis. Ambiance hypnotique, passages atmosphériques… tout est balayé d’un revers de poignet de Boris et Picasso par l’intermédiaire d’un riff dantesque, soutenu par une rythmique impeccable. Même si le groupe n’est pas aussi « rentre-dedans » que des groupes « riff-oriented » comme Karma To Burn, leur stoner instrumental, plus élaboré, parfois aux relents progressifs, fait mouche. Les musiciens sont à fond dans leur musique, ils communiquent entre eux et avec le public uniquement par leurs instruments… une vraie expérience ! Le trip prend fin après un set court de 40 minutes, dense et efficace. Un sans faute ! Gageons que Monkey 3 a gagné une montagne de nouveaux fans aujourd’hui.

La séquence stoner prend fin pour la journée alors que quelques « gros morceaux » sont quand même prévus sur cette fin de journée, à commencer par Infectious Grooves.les funk metalleux ricains passent beaucoup de temps à justifier leur présence sur l’affiche, mais au final, la réaction du public parle d’elle-même : le groupe, qui n’a qu’un guitariste de différence avec Suicidal Tendencies, fait un carton sans compromettre son genre de prédilection (il aurait été si facile de balancer quelques titres de ST !). Comme l’an dernier pour Suicidal, le concert se termine avec la scène envahie par le public, hallucinant !

Les hard coreux de Sick Of It All, road warriors dans l’âme, tueurs de festivals sans pareille, déboulent juste après pour assoir le public. J’ai vu le groupe des frangins Koller plus percutant à d’autres occasions, même si les brulots des new yorkais génèrent leur part syndicale de circle pits. Bon concert, mais on n’en attendait pas moins. Manque de surprise.

On passe faire un tour sous les tentes pour aller se rincer les oreilles à coups de Young Gods (qui n’ont plus de « young » que le nom, malheureusement). La scène est noyée de fumigènes, et les lumières en contre-jour systématique renforcent l’effet forcément énigmatique et nébuleux de la musique du combo. Un peu répétitif passée la première demi-heure (pour le non-esthète que je suis…), je me réfugie dans l’ambiance chaleureuse de la tente Rock Hard pour bouffer un peu du black metal des gros crétins de Watain. Cette scène superbe, toute en profondeur, est parfaitement mise à profit par le groupe, qui l’a décorée de bougies, tridents enflammés, croix inversées, etc… A voir plus qu’à entendre !

Pour finir la soirée, Arch Enemy et Fear Factory enchaînent leurs sets puissants. Mes tympans sont probablement trop fatigués, mais le son ultra saturé de Fear Factory me paraît trop « rèche ». Soit je suis trop vieux, soit le son est effectivement moyen, soit… je suis trop fatigué ! Tant pis pour Biohazard, il est probablement l’heure de rentrer et de plier pour ce soir !

JOUR 2 : 19 juin 2010
La deuxième journée du festival ne fait pas la part la plus belle au stoner, loin s’en faut. Le fan de metal y aura néanmoins trouvé quelques bons moments (ainsi que quelques gouttes de pluie en début d’après-midi…).

Les Main Stages sont largement dédiées au vieux hard rock des 80’s, avec successivement Raven, Pretty Maids, Anvil, Twisted Sister… Revival revivifiant, on passe quand même de bons moments d’une nostalgie saine et bon enfant. Mention spéciale à Anvil, dont le sourire de Lips donne une pêche incroyable. Excellent set.

Pour contrebalancer ces moments « légers » de metal old school, la main stage fait pour moitié la part belle aux groupes de thrash old school les plus bourrins : Tankard, Overkill, Nevermore, Annihilator… De quoi déflorer plus d’une paire d’oreilles encore restées chastes de ce week end.

Bouffée d’air frais, les australiens d’Airbourne sont là pour mettre le feu. Même si les musiciens s’en donnent à coeur joie, c’est le chanteur / gratteux Joel qui assure le show : hurlant dans le micro, enchaînant les poses de guitar hero, il passe la moitié de son temps perché sur les amplis. Clou du concert, il escalade carrément la structure de la scène (au moins 30 mètres de haut à vue de nez) pour exécuter son solo sur le toit de la main stage !! Ebourrifant ! Notons que musicalement, leur hard rock dynamique est efficace, quoi qu’un peu lassant sur la longueur (qu’en resterait-il sans son leader ?).

Une petite visite sous les tentes nous permet d’assister aux sets des black metalleux de Dark Funeral (pas ma came) ou aux coreux de As I Lay Dying (pas ma came non plus, mais force est de constater que la pêche du groupe fait mouche).


La tente Rock Hard est ensuite la scène du concert des doomeux de CANDLEMASS : le groupe de Leif Edling traîne son statut culte à l’occasion de quelques concerts ces dernières années, et notamment depuis l’arrivée du très peu charismatique chanteur Robert Lowe. Celui-ci, doté d’une voix plutôt correcte, n’a pas le talent de Messiah Marcolin, hélas ! Sans passion, Candlemass enquille quand même quelques classiques, bien exécutés, avec un Lowe qui ressemble plus à un dandy bourgeois un peu replet qu’à un prêtre maléfique… Autre époque ! D’ailleurs, les titres les plus cultes du combo sont autant représentés que les extraits du dernier album en date (sacrilège !). Les fans de doom old school traditionnel « à l’anglaise » (ni foncièrement lent, ni foncièrement grave) ne boudent pas leur plaisir, même si à titre personnel j’en ressors un peu déçu…

La journée se termine tranquillement par quelques « curiosités » : Immortal d’abord, les black metalleux de référence, dont la popularité bluffante leur garantit un succès remarquable sur la main stage, et ce malgré une scéno minimaliste (de la fumée, quelques lights…). Ca me dépasse…
Alice Cooper enfin, déroule un set efficace pour les nostalgique de son hard rock 80’s typique : il enchaîne les classiques, avec une voix impeccable et une pêche que ses quelques décennies au compteur n’entament pas. Un bon concert, que je ne regarderai pas jusqu’à la fin, tant la journée fut éprouvante.

La journée de demain s’annonce idyllique pour le fan de stoner, autant reprendre des forces…

[A suivre…]

Laurent

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