Karma To Burn, 26 juin 2009, La Poste Volcom, Anglet, France

J’avoue qu’à première vue, ça fait drôle… En se pointant devant ce petit entrepôt dans une petite zone industrielle en banlieue de Bayonne, on se demande si on ne s’est pas trompés… Ce n’est qu’en rentrant dans le « lieu » que l’on comprend… et il y a de quoi halluciner ! Ce petit entrepôt, donc, contient en réalité une grande rampe « half pipe » de skate board, avec des stickers, écriteaux, posters… « Volcom » (désolé pour la pub !). Et à l’une des extrémités de cette rampe, perché à 3m du sol, un petit plateau sur lequel repose un kit de batterie, et des amplis de part et d’autre ! C’est donc là que va se produire ce soir Karma To Burn !

Petit à petit, le « public » arrive : il s’agit en fait de tous les skaters du coin, qui débarquent avec leur planche, alléchés par une promesse toute simple qui courrait en même temps que l’annonce du concert : « skate, entrée gratuite et bière gratuite ». Et pendant des heures, ils usent la rampe dans tous les sens, se relaient sans arrêt… Au bout d’un moment, le premier « groupe » monte sur la mini-scène, sans même prendre la peine de se présenter… en même temps, il n’y a pas de micro !! Le groupe évolue dans une configuration exactement similaire à K2B (instru guitare/basse/batterie) et même si leurs titres sont un petit peu plus répétitifs que les maîtres, les riffs proposés sont d’un fort bon niveau ! A noter que les membres du groupe enchaînaient les tricks sur le half pipe 5 minutes avant de grimper sur la « scène »…

Une demi-heure plus tard, nos trois américains prennent place eux-mêmes sur cette minuscule plateforme… Rich Mullins, qui me confiait avec le sourire juste avant le concert qu’il n’en revenait pas de ce plan, et n’avait « jamais vu ça », se retrouve dans un coin, coincé entre le kit de batterie de Rob, un énorme ampli basse et les seuls spots de lumière de la salle, en plein dans sa face… Idem pour ses collègues, qui n’en mènent pas large, à 20cm du « vide »… Mais pas d’hésitation ou de soundcheck trop élaboré (ne rêvez pas : dans une si petite configuration, les amplis sont à peine repris, 95% du son sort direct des amplis du groupe), Will décoche les premiers riffs et nous rentre dans le lard, direct. Le son, de manière surprenante, est très correct. Et le groupe, un sourire étrange au bord des rêves, se marre quand même.


La scène est peu propice aux débordements (pour rappel : un pas en avant = direct à l’hosto), et les lumières (au nombre de 4 ampoules colorées alternant successivement…) n’apportent pas une dimension scénographique très évoluée. Par ailleurs, rappelons-le, le public est surtout venu pour faire du skate et boire des bières en écoutant du hard rock… Pas vraiment un public de puristes ! Mais ça n’empêche pas le trio de se donner à fond dès les premiers accords, comme s’ils jouaient devant 20 000 personnes, et d’assurer un set impeccable, exempt du moindre pain. Ils enquillent les titres pour majorité issus de leurs deux derniers albums, et le public, qui n’est pas spécialiste, mord bien. Ceci prouve qu’il y a bien quelque chose d’universel dans un instrumental bien construit…

Evidemment, il est un peu surréaliste de regarder un concert de l’un de ses groupes préférés avec des skaters qui enchaînent les flips sous leur nez, avec son lot de péripéties (genre la fille qui regardait bêtement le concert du bord du pipe et qui s’est mangé un skate board en pleine poire : direct les pompiers…). Mais au final, c’est une expérience qui restera gravée un bon moment dans ma mémoire… et probablement celle du groupe !

Laurent

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