STONED FROM THE UNDERGROUND 2009, 10 et 11 juillet 2009, Stotterneheimer, Erfurt, Allemagne

Au beau milieu de l’Allemagne, début de l’été. A mi-chemin entre Francfort et Leipzig, cette ville de taille tout à fait honnête est tout de même assez paumée. Mais le tableau bucolique était tout aussi encourageant, le weekend peut être très sympa. Les environs d’Erfurt accueillent donc un festival stoner, tous les mois de juillet depuis 2001, avec des groupes régionaux, des pays limitrophes souvent, mais aussi quelques têtes d’affiches internationales alléchantes. Cette année, Valient Thorr et Karma to Burn se partageaient la tête d’affiche, et ça fait déjà mal.

Mais les choses sont difficiles dès le début. Nous arrivons en fin d’après-midi, Vincenzo et moi-même ainsi que deux compères (on est jamais de trop pour se soutenir moralement dans les épreuves qui vont suivre), sous une pluie fine, constante, et très désagréable. Le festival se déroule aux abords d’une base de loisir nautique, avec une plage, une grande étendue d’herbe pour les concerts et les bières, et un champ de maïs fraîchement récolté en guise de terrain de camping.

L’organisation est efficace, et les gens très sympa, on récupère vite nos pass et l’installation des tentes commencent. 30 secondes après on est fins prêts, c’est beau la technologie. La pluie s’étant arrêtée entre temps, on inspecte les lieux. Il y a tout ce qu’il faut, toilettes à foison, douches, stands de nourriture très goûtue et son équipe agréable, stands de disquaires, de merchandising et bière. Le ciel reste menaçant, mais la musique attire tout le monde sous la tente vers 17h30.
Le premier groupe commence, Hellroom Projectors projette son sludge et fait mouche. Les 5 gaillards ne payent pas de mine mais offrent une ouverture de festival très efficace, même avec un batteur zélé. Le son est pas mal non plus pour un groupe jouant sous une tente, et le restera tout au long de la journée. La pluie reprend, intermittente, mais toujours assez appuyée. Je loupe Jud pour interviewer Valient Thorr. Valient Himself et Eidan Thorr sont très accessibles et apparemment contents d’être ici malgré le temps pourri.

De retour pour Gorilla Monsoon qui injectera le set le plus metal sous la tente, avec cornes de bouc sur le pied de micro, grosssses guitares et riffs tranchants assortis. Le reste des concerts apporte toujours un certain niveau de qualité, pas de mauvais groupes, donc les heures passent relativement vite et on se retrouve rapidement devant Valient Thorr.

La tente est pleine à craquer, et il y fait déjà bien chaud, mais Valient Himself n’est pas encore torse nu. 2 chansons plus tard c’est le cas, et il nous montre bien que c’est pas pour des prunes, ces mecs sont ultra vivants sur scène. On pourrait couper le son que ce serait déjà un spectacle. Les morceaux s’enchainent et sont tous plus rock’n’roll les uns que les autres. J’aime la façon impeccable dont ils jouent leur musique furieuse tout en se payant le luxe de bouger autant. Cette fois Himself ne fera pas s’assoir le public (peut-être ne le font-ils plus?), mais on s’en passera et on continuera à apprécier toutes les minutes de ce concert tout bonnement génial.
La suite l’est moins, avec un groupe qui tranche complètement par rapport à la folie de Valient Thorr. The Devils Blood était très ennuyeux. La chanteuse en robe classieuse passant de sa position 1, bras près du corps, à sa position 2, bras écartés s’élevant au ciel, ne rendait pas du tout service au compos déjà bien monotones. Peut-être le seul groupe qui tirait vraiment le weekend par le bas.

On laisse DJ Walter djiser en se dirigeant vers les tentes. Il pleut toujours, l’étendue d’herbe et le champ sont très imbibés, on espère juste que ça passera avec la nuit… Tout le monde est dégueulasse. Mes chaussures et mon jean sont toujours irrécupérables aujourd’hui.

Après une légère nuit au son de DJ Walter et des quelques gars bien saouls qui tentaient de trouver où dormir, on se réveille d’assez bon matin sous un ciel clément (entendre: très nuageux, mais il ne pleut pas). Nous partons en quête d’un petit-déjeuner copieux sur Erfurt, et le ciel se dégage, nous offrant 2 heures de soleil faisant un bien fou (la visite de la ville est à recommander si vous passez dans le coin), avec bière en terrasse à la clé. Ainsi revigorés, nous nous mîmes en route promptement afin de faire des courses, s’allonger un peu sur la plage et assister à Driver. La pluie reviendra avant.
Driver pourrait être la définition du bon groupe stoner amateur type, sans que ce soit péjoratif. Encore une ouverture efficace. Mais la vraie ouverture de l’après-midi revient à Alix, groupe italien qui a gagné bon nombre de suiveurs ce jour-là je pense. Le début du concert était ma foi assez quelconque, mais un je ne sais quoi apportait le soleil sous la tente. Ils communiquaient la chaleur de leur pays au travers de leur musique, et les gens y étaient assez réceptif, même si j’ai trouvé que le devant de la fosse était assez clairsemé. L’atout de la formation réside en particulier dans leur bassiste qui alterne avec une guitare dobro pour des chansons hard blues très accrocheuses, rythmées, furieuses, qui permettra un final assez dantesque. A mon souvenir, c’était le seul groupe à être retourné sur scène pour en rajouter une couche.

Ensuite, les petites pointures que sont Siena Root me déçoivent quelque peu, le son n’est pas terrible, le groupe ne capte pas mon attention. La chanteuse en guest n’y est probablement pas étrangère, j’ai trouvé que ça faisait « too much ». Les numéros de cracheur de feu du batteur n’y changeront rien, ne m’arrachant qu’un vague sourire. Ça et la pluie qui devient incessante et parfois torrentielle, le moral flanche un peu. On a froid, changer de chaussettes devient inutile, et on apprend que Doom Raiser seront absents. Un des membres du groupe se serait cassé le bras. A partir de là, je remarque que les basses deviennent toujours plus présentes sous la tente, que le son est toujours plus fort, alors que je me protège toujours les oreilles.
Long Distance Calling enchaîne alors avec son post-stoner. Je réalise par la même occasion que le guitariste de Misery Speaks joue avec eux. C’était très bien mais je ne pensais plus qu’à voir Karma to Burn et me tirer d’ici. Le moral était vraiment usé et je ne voulais pas me faire câliner par un de ces grands gaillards faisant des glissades devant la tente à plat ventre, et allant ensuite serrer les gens à l’abri dans leurs bras…
Troy Torino offre un set très pêchu et vient enfin le moment pour Karma to Burn de monter sur scène. C’est là que sera l’apogée du problème de basses évoqué plus tôt. Le set était impeccable, les chansons beaucoup plus punchy en live, ils étaient tous les 3 visiblement très contents de jouer ce soir. Mais les basses devenaient imbuvables. J’avais déjà remarqué que Rich Mullins aimait son son de basse très très très présent avec Year Long Disaster, mais ici on dépassait tout entendement. Au final, le son était tout juste potable près de la cabine des ingé son et à la barrière en évitant les enceintes de sono, mais était une vraie bouillie partout ailleurs. Malgré cela, ils nous ont démontré qu’ils étaient à nouveau bien présents et qu’on pouvait compter sur eux dans le futur.
Les deux nouvelles chansons jouées ce soir-là sont trop floues dans ma mémoire pour donner un quelconque avis, et je ne serais pas juste avec seulement une écoute live. Mais c’est bien de voir qu’ils ne se reposent pas seulement sur leurs acquis.
Pour finir, Monkey3 concluent le festival sur une note bien planante et très bien en place. Le set sera malheureusement écourté pour nous qui voulons reprendre la route dans la nuit et retrouver des lits chauds. Au final, ce week end aura été très mitigé. D’un point de vue musical, c’était bon, voir très bon. Le choix des groupes était très pertinent, les journées bien équilibrées, le son globalement bon. Le cadre est très sympa… quand il ne pleut pas deux jours d’affilé sans quasi-aucune interruption, à moins d’être équipés comme des guerriers. Quand on aime pas spécialement le camping, là, c’est dur. Vendredi 10 juillet

10 juillet
17.30 – 18.10 Hellroom Projectors
18.30 – 19.10 Zed
19.30 – 20.10 Jud
20.30 – 21.10 Gorilla Monsoon
21.30 – 22.10 Litmus
22.30 – 23.20 Valient Thorr
23.45 – 00.45 The Devils Blood
01.30 – 05.00 DJ Walter Samedi 11 juillet

11 juillet
14.00 – 14.40 Driver
15.00 – 15.40 Stonebride
16.00 – 16.40 Alix
17.00 – 17.40 Suma
18.00 – 18.40 Siena Root
19.00 – 19.50 Doomraiser (absents)
20.10 – 21.00 Long Distance Calling
21.20 – 22.20 Troy Torino
22.45 – 23.45 Karma To Burn
00.00 – 01.30 Monkey3
01.30 – 05.00 DJ Walter

Mathieu Springinsfeld et Vincenzo Russo

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