MONOMYTH (avril 2016)

« Exo » ainsi que ses deux prédécesseurs nous avaient fait un sacré effet et c’était rien à côté de la mornifle que nous nous sommes prise lors de la prestation que les bataves ont délivrée lors de la dernière édition du Desertfest belge. Nous avons donc profité de la venue de Monomyth à notre Berlinale à nous, pour échanger rapidement avec la structure instrumentale placée très haut sur l’affiche afin qu’ils puissent ensuite foncer sur Londres pour enchanter d’autres auditeurs.

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L’an dernier, vous étiez au Desertfest d’Anvers et aujourd’hui à celui de Berlin, vous apparaissez comme le groupe de type seventies du moment. Comment expliquez-vous ceci ?

Peut-être que oui. Nos instruments et le matériel que nous employons est seventies, mais notre musique a une influence beaucoup plus large que juste cette période. Nous adorons la musique du classique au rock.

 

Jusqu’à Tool.

Pas particulièrement Tool, nous savons qu’ils sont cités sur notre Bandcamp, mais nous ne savons pas…nous ne cherchons absolument pas à copier un groupe en particulier. Il s’agit surtout de donner une indication aux personnes qui veulent écouter.

 

Comment expliquez-vous votre succès actuel ?

Nous pensons que c’est en partie car il ne s’agit pas d’un style de musique précis ; ce n’est pas du stoner typique. Il s’agit de quelque chose de différent et je pense que ce qui intéresse les gens c’est la richesse de la chose avec l’ajout de pianos ou d’autres instruments que nous amenons sur scène où nous déployons aussi plusieurs styles à la batterie. C’est assez difficile à expliquer, mais nous travaillons vraiment très dur pour ça. Nous nous produisons en tant que groupe de manière assez commune et chacun de nous a des influences très différentes. Nos références vont des trucs dansants électroniques des années quatre-vingt aux Beach Boys et nous amenons tout ceci dans le groupe. C’est à nos yeux ce qui nous rend complément unique. Il est vraiment difficile de nous rapprocher d’un groupe en particulier si on écoute attentivement notre son.

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Qu’attendez-vous du show de ce soir ?

Nous espérons que les gens vont prendre du plaisir ; nous allons jouer vraiment serré car nous n’avons que 45 minutes. Nous allons donc jouer 3 titres. Ca a été difficile de sélectionner ces morceaux en particulier.

 

Vous n’allez donc pas mettre le dernier album très en avant…

…effectivement nous jouerons d’abords un titre du premier album, en deuxième un du deuxième et terminerons avec un extrait du dernier album. Dans les faits ce sera le premier titre du premier album pour commencer et le dernier du dernier pour finir.

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Le format du concert de ce jour vous contraint donc dans la sélection des titres ; en quoi diffère un show ordinaire de Monomyth de ces prestations en festival ?

Un show régulier de Monomyth est la plupart du temps bien plus long : entre une heure cinquante et deux heures voire même plus. Quand tu peux jouer deux heures tu peux te permettre une approche différente alors qu’avec le format du jour tu dois faire vite pour convaincre rapidement les spectateurs parce que tu as peu de temps. Nous proposons un voyage différent lors de nos concerts usuels durant lequel nous plongeons vraiment dans notre musique.

 

Comment s’est passée la sélection du jour ?

Nous n’avions pas le temps de faire long avec des morceaux très longs donc l’efficience était le mot d’ordre. Nous avons aussi adapté le lightshow car d’habitude nous amenons notre matériel d’éclairage ce qui n’était pas possible avec l’enchaînement des deux Desertfest. Nous étions hier vers chez nous dans un petit club et avons utiliser toutes nos lights car c’est vraiment une partie importante des shows que nous proposons.

 

« Exo » est sorti récemment, pourquoi avoir mis le titre le plus long en premier ?

Tu parles d’ « Uncharted » qui fait 14 minutes. C’est comme un livre dans lequel tu veux expliquer quelque chose sans mot. C’est aussi un peu un puzzle comme construction cette trilogie. Si tu écoutes tous les disques à la suite : tu verras ce que nous voulions faire. Si tu veux faire l’expérience : passe les 3 albums à la suite et lorsqu’ « Exo » est terminé, tu replaces le premier album sur la platine et tu verras ce qui se passe. C’est une continuité [ndlr : nous vous encourageons chaudement à expérimenter la chose] et nous essayons aussi de faire la même chose avec nos setlists. Nous voulons raconter une histoire qui commence calmement et s’achève de manière très dansante. Nous pensons toujours offrir un voyage.

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En parlant de voyage, la trilogie s’achève ici et…

…qu’est-ce qui arrive après ? Nous allons faire des shows très spéciaux aux Pays-Bas en accompagnant un film muet allemand des années vingt. C’est un film étrange et nous jouons dans des salles de ciné et aussi lors d’un festival de cinéma. Nous ne nous sommes pas encore penché sur ce que serait notre prochain album. Comme nous composons pour l’accompagnement de ce fameux film, il y a une petite chance que nous partions en tournée avec ces morceaux.

 

Avec le film projeté derrière vous ?

Bien sûr ! Ca pourrait être vraiment cool de nous voir dans le noir en regardant un film. C’est vraiment quelque chose de nouveau pour nous : certainement une inspiration pour la suite.

 

Êtes-vous vraiment prêts à avoir des gens assis devant vous alors que vous jouez plutôt que d’avoir des excités qui vous font face ?

Nous le sommes : ce sera vraiment excellent ! C’est vraiment quelque chose d’amusant car des gens viennent voir le film et sont étonnés de voir un groupe live en même temps. Ce serait sympa d’emporter ceci en tournée, mais c’est très très cher car il faut avoir le matériel de projections plus les accords du type qui détient les droits de cette œuvre cinématographique.

 

Il y a encore des droits pour un film datant d’il y a presque un siècle ?

Oui car un travail de restauration a été effectué. Ca a aussi été transféré en résolution très haute donc ça représente un gros paquet d’argent. Une compagnie a financé tout ce travail et elle désire être payé pour chaque seconde d’utilisation.

 

Comment expliquez-vous le fait que vous réalisiez un nouvel album chaque année sans aucun remplissage ?

Nous avons beaucoup de temps pour composer ; nous sommes cinq à composer et à avoir un avis. Si quelque chose ne plait pas : c’est dit tout de suite. Ca se fait naturellement et comme personne ne décide seul : tout le monde a son mot à dire et tout le monde amène des idées. Nous enregistrons toutes les idées que nous essayons et retravaillons régulièrement des choses expérimentées pour les améliorer chacun de notre côté.

 

Une dernière question pour la route : quel est l’objectif que vous vous êtres fixés pour le prochain album ?

Ce serait pas mal de sortir un nouvel album et d’avoir de plus en plus de fans qui viennent à nos concerts. Les fans réels sont les seuls à qui tu puisses faire confiance. Faire de la bonne musique et avoir les bonnes personnes autour de nous pour continuer est déjà un bon départ. Nous ne nous sommes pas fixés d’objectif dans ce sens. Nous ignorons où nous nous dirigeons et tentons juste d’être de meilleurs musiciens. Nous n’avons pas de souhait particulier ni de désire de gloire précis, mais entendons que les choses soient authentiques.

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