THE MIDNIGHT GHOST TRAIN (juin 2015)

Nous avons profité de la venue de nos potes du Kansas au Hellfest 2015 pour blablater un peu avec leur charismatique frontman. C’est avec un Steve Moss bien disposé – comme à son habitude – et incroyablement heureux de sa prestation devant une Valley pleine avant même l’heure du repas, que Desert-Rock a pris la température du trio US alors que ses complices Brandon et Mike récupéraient après leur incroyable show. Nous avons rapidement fait le point sur l’actu de la formation et la santé du barbu à peine sorti d’une intervention chirurgicale, dans un box de la zone presse tandis qu’un Idol sur le retour mobilisait toute la puissance de la sono pour sa conférence de presse.

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Salut Steve…

Salut ! Quand j’ai vu que Desert-Rock était sur la liste des interviews de la journée j’ai crié : « Yeah ! ».

 

… Merci, comment vas-tu ?

Je viens d’effectuer un show incroyable au Hellfest : je vais bien !

 

Et en ce qui concerne ton opération ?

J’ai eu une opération il y a quelques semaines ; j’avais deux hernies. C’était rude ; il y a deux semaines je ne pouvais même plus marcher. J’étais couché dans un lit et maintenant je suis sur scène.

 

Et comment ça se passe sur scène ?

Juste aussi bien que d’habitude. C’est douloureux, mais je dois le faire. Le docteur m’a donné son feu vert ; il m’a dit que je pouvais tourner et me produire sur scène alors c’est OK. C’est censé aller de mieux en mieux.

 

Tu dis que tu dois le faire ; estimes-tu qu’il s’agisse d’un devoir ?

Je dois le faire pour gagner de l’argent.

 

Tu gagnes donc de l’argent en pratiquant ta musique…

Ouais, enfin j’essaye.

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Vous tournez une fois de plus en Europe peu de temps après votre précédente tournée, quels sont les changements par rapport à celle-ci ?

Le Hellfest : il s’agit en fait de la partie principale de cette tournée qui a été organisée autour de cette date. Il y a aussi d’autres festivals comme le Stoned From The Underground et Rock In Bourlon, il y a aussi l’Espagne et le Portugal ainsi qu’un tas d’endroist où nous ne sommes pas allé depuis longtemps pour continuer à promouvoir le nouvel album.

 

Qu’attendez-vous de cette nouvelle tournée ?

Nous sommes prêst à jouer partout, nous sommes ravis de voir des gens sortir pour venir nous voir sur scène faire du rock, que ce soit des milliers de personnes ou une vingtaine/trentaine de personnes c’est la même chose pour nous.

 

Il me semble que vous tournez neuf mois par année…

Ouais !

 

Que faites-vous les trois autres mois restants ?

Personnellement, je passe mon temps à aimer ma femme et mes chiens. J’essaye aussi de voir quelques matchs de baseball.

 

Il n’y a donc pas d’autres activités autour de la musique pour vous ?

Non, nous avons amplement assez à faire avec ce groupe. C’est vraiment beaucoup de boulot et nous n’avons pas l’énergie pour faire autre chose dans ce domaine.

 

Revenons sur le concert de ce jour. Quel effet ça vous a fait de jouer si tôt ?

La tente était pleine bourrée ; nous étions donc contents !

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Comment expliquez-vous le fait que c’était si plein ?

Je ne sais pas. Nous étions très surpris car je crois que le groupe qui nous a précédé a eu moins de monde [ndlr : Glowsun qui jouait à l’heure de l’ouverture] et celui qui nous a suivi [ndlr : Samsara Blues Experiment] en avait aussi moins. Nous étions étonnés et contents car durant notre soundcheck il n’y avait personne sous la tente et quand nous sommes montés sur scène c’était bourré. C’était cool et nous sommes vraiment contents que tant de personnes aient entendu parler de nous. Maintenant ils savent qui nous sommes !

 

Comment avez-vous sélectionné les titres que vous avez joués ?

Nous avions un temps de jeu très limité donc nous avons choisi les titres les plus lourds et les plus rapides. Nous ne voulions pas d’un show qui prend le temps de démarrer, mais l’attaquer de manière frontale afin d’avoir l’impact maximal.

 

Donc pas de reprise de Nina Simone…

…Non, mais j’aurais bien aimé la faire.

 

Comment vous est venue l’idée de la reprendre ?

Je suis un énorme fan. En fait non, nous sommes tous d’énormes fans et nous aimons vraiment jouer ce titre.

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Votre dernier album, Cold Was The Ground, était très présent aujourd’hui…

…Ouais ! C’est notre nouvel album, nous devons le pousser.

 

Quelques mois après sa sortie, avec du recul, comment celui-ci a-t-il été accueilli ?

Très bien ; les retours sont excellents et nous sommes très contents.

 

Il est sorti sur Napalm Records ; comment est-ce de travailler avec une major européenne ?

C’est très bien ; ils sont présents partout y compris aux USA donc c’est vraiment très bien. Ils s’occupent bien de ce que nous faisons, de ce que nous sommes.

 

Vous avez commencé à tourner alors que cet album n’était pas encore sorti. Qu’avez-vous prévu pour ces prochains temps ?

Un nouvel album… Nous avons commencé à écrire pour ce nouvel album. Nous allons continuer à bosser sur cet album et tourner.

 

Et un nouvel album live après celui enregistré au Roadburn ?

Ouais, pourquoi pas ; tourner c’est notre vie donc on va y retourner.

 

Pas de DVD en vue ?

Nous adorerions faire un DVD ; les gens aiment nos shows sur scène ce serait donc énorme de sortir une chose pareille, mais ça coûte assez cher.

 

Pour vous donner plus envie encore, nous avons enregistré « B.C. Trucker » aujourd’hui avec plusieurs caméras.

Merci beaucoup !

 

Vous avez une fanbase importante en Europe qu’est-ce qui pourrait vous aider à être encore plus visible de ce côté-ci de l’Atlantique ?

Nous devons absolument nous arranger pour trouver un groupe de stature importante pour tourner avec. Un truc du genre Clutch, très connu qui nous permettrait de toucher plus de monde.

 

Et des plans comme aujourd’hui ?

Oui effectivement il s’agit d’une excellente opportunité ; c’est un rêve devenu réalité qui nous a permis de jouer devant vraiment beaucoup de gens.

 

C’était votre plus grande assistance ?

Oh oui vraiment ! C’est clairement l’endroit où nous avons eu le plus de monde pour assister à un de nos shows. Quelque chose comme huit-mille personnes c’est vraiment quelque chose ! En montant sur scène nous nous sommes dit que nous étions prêt pour le rock ; cette mer de monde nous a tout de suite incité à nous dire que c’était le moment venu pour le rock’n’roll !

 

Et avec un public aussi éloigné de vous par rapport à d’habitude comment était-ce ?

Même avec les gens loin derrière nous nous sentions bien ; c’était excellent et nous espérons donc que cela incitera plus de monde à venir nous voir dans de plus petites salles. Nous essayons toujours de trouver l’interaction avec la salle et même au fond ça le faisait. Nous avons tenté d’interagir autant que nous le pouvions.

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J’ai lu quelque part que vous jouiez du heavy rock à la manière du blues ; comment décririez-vous votre musique ?

Tous nos riffs de guitare viennent du blues avec des éléments de jazz, beaucoup de fun, un peu d’overdrive, de la rapidité et la tête qui tape fort.

 

Deux dernières questions : la scène est qualifiée de musique stoner. Comment ça te fait d’être une des figures de cette scène alors que tu ne bois pas et ne consommes pas de drogues ?

Je pense que peu importe l’étiquette que tu colles à cette musique, je suis content de la pratiquer, peu importe que ça s’appelle stoner rock ou autrement. D’ailleurs pour faire ce que je fais sur scène, je ne pense pas que j’en serai capable si je buvais ou prenais de la drogue. C’est mon job et je considère que je dois prendre cette chose sérieusement.

 

La dernière fois que je t’ai croisé tu conduisais aussi le van. Quelles sont vos conditions pour la tournée actuelle ?

Nous sommes comme d’habitude uniquement tous les trois, sans personne pour assurer les tâches comme conduire, faire le roadie ou autre chose…

 

 

 

HOUSE OF BROKEN PROMISES (& UNIDA) – juin 2014

Il y a des moments un peu surréalistes dans la vie d’un Desert-Rocker, l’interview de Arthur Seay restera à ce titre gravée dans la mémoire de votre serviteur. Alors que j’avais croisé le bonhomme plusieurs fois dans la journée et qu’on avait prévu de se voir pour une interview en fin d’après-midi, c’est en allant commander des pizzas (!!) que je croise à nouveau notre gaillard. Après une paire de blagues, on reparle de l’interview, et, réfléchissant au planning du reste de la journée, il propose de la faire… tout de suite ! Évidemment, toutes les questions sérieusement préparées sont dans mon sac de l’autre côté du site, mais c’est pas grave, on se la joue à l’impro totale, rock’n’roll ! On pose nos fesses sur un morceau de béton, et au doux son de Soundgarden qui joue à quelques dizaines de mètres, on se met à taper la discut’…  Un bonhomme intéressant, sympa, rigolo et passionné… La vraie tête pensante de Unida gagne à être connue…

 

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Ca fait des mois et des mois que tu parles du prochain album, que l’on ne voit toujours pas arriver…

Et bien tu sais, on est tous très occupés, on a nos boulots respectifs…  Entre HOBP et Unida, Mike [Cancino, batteur] et moi sommes doublement occupés. Ca met du temps, c’est vrai, mais ça arrive lentement mais sûrement, ça je peux t’en assurer. On a dû se séparer de Joey [Plascencia, le bassiste original du trio] et on dû intégrer Joe [Mora, bassiste actuel] : on ne veut pas précipiter les choses, c’est une nouvelle personne, ce sont de nouveaux morceaux, et ça nous a pris du temps de trouver notre « vibe » avec Joe. Mais on y est arrivés aujourd’hui, on est tous les trois en phase, ça se passe super bien. Donc on est désormais repartis en ordre de marche, on jamme, on compose, et de la bonne musique sort de tout ça. On a enregistré cinq chansons à ce jour, je dois finir quelques parties de guitare dès qu’on rentre de cette tournée. A l’heure actuelle on est en train de se demander si on ne sortirait pas finalement un format de type EP… C’est ce que tout le monde fait ces temps-ci ! [rires] Blague à part, c’est aussi lié au mode de fonctionnement des gens aujourd’hui : ils téléchargent une ou deux chansons qu’ils aiment, parfois l’album complet… Donc on envisage ça à l’heure actuelle, à voir, rien n’est décidé. En tout cas ça sera notre priorité quand on rentrera de cette tournée.

 

Et quand penses-tu que nous pourrons enfin écouter ça ? Courant 2015 ?

Et bien avec un peu de chance, ça pourrait même être avant la fin de cette année. Si on part sur cette idée d’EP de cinq chansons environ, on va essayer de sortir ça avant la fin de l’année. Tout est enregistré, les vocaux et la batterie sont terminés, ainsi que les guitares, il reste quelques solos à faire. Tu sais, tout est fait chez moi dans mon studio, j’assure le rôle d’ingénieur du son, de producteur, donc ça avance vite… J’aime bien expérimenter, c’est même la raison pour laquelle j’ai construit ce studio. « Tiens j’aimerais essayer ce micro », « tiens, j’aimerais essayer cet ampli »…

 

Ne nous dis pas ça, on va penser que ça va prendre une éternité !

[rires] Ouais, c’est un peu le piège ! Mais bon, on essaye de rester concentré sur l’objectif de délai. Ça arrive, ça arrive, n’aie pas peur…

 

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Tu nous en as parlé tout à l’heure, peux-tu nous dire deux mots sur le départ de Eddie et nous présenter son remplaçant, Joe ?

Et bien Eddie a simplement choisi une nouvelle vie… Moi et Mike [Cancino] nous sommes des « lifers », comme je dis souvent, on est à fond dedans et on le sera jusqu’au bout. On adore jouer, on vit quasiment pour ça, que ça soit pour 5000 personnes, 30 000 personnes ou même juste cinq personnes. On est le genre de personnes qui vivent la musique 24h sur 24. Or Eddie n’était tout simplement pas tout à fait le même type de personne que nous sur cet aspect. Il a une famille, des enfants, et il a eu une opportunité professionnelle qui l’a amené à déménager dans un autre état. Au début on pensait continuer, mais ça ne pouvait pas fonctionner sur ce schéma : on avait un album à enregistrer, tournées à assurer de temps en temps, et il aurait dû prendre l’avion de temps en temps… C’était triste parce que c’est un pote et qu’on se connaissait depuis qu’on était gosses, on avait toujours voulu faire un truc comme ça tous ensemble. Il a choisi cette voie et c’est comme ça, je lui suis reconnaissant pour tout ce qu’il a fait avec nous. Quant à Joe, on l’a rencontré il y a longtemps maintenant. Joe avait ce groupe appelé HDR et avec House Of Broken Promises on jouait souvent avec eux. On les a rencontrés la première fois au Key Club de Los Angeles, et c’était un groupe très cool, ils faisaient de la bonne musique, en trio comme nous. Après l’histoire avec Eddie, j’ai dit à Mike : « Hey, que penses-tu de Joe ? ». Joe était dans un état d’esprit favorable, très impliqué, ce qui est important pour nous : Mike et moi sommes très sérieux concernant notre musique, et nous ne voulions pas quelqu’un qui soit moins sérieux que nous. On est là pour s’éclater, pas de doute, en revanche il y a en contrepartie  des efforts à faire, de la concentration et du dévouement pour récolter les fruits de ces efforts : faire des concerts, gagner un peu d’argent pour vivre, etc. On en a donc parlé à Joe, qui dans HDR était dans la même situation, avec un des musiciens qui souhaitait quitter le groupe pour privilégier sa vie de famille. Les planètes étaient alignées, tout le monde était cool, tout le monde avait envie de jouer ensemble, c’est un bon musicien… On s’est donc mis à jammer. Je bossais comme technicien pour Godsmack et Limp Bizkit à l’époque, j’étais très occupé, et lui aussi fait le même type de boulot – faut bien payer les factures… Du coup ça a mis un peu de temps pour l’incorporation complète de Joe, mais la greffe a bien pris…

 

C’est donc définitif, c’est un membre officiel désormais ?

Oui, absolument. Joe fait partie du groupe. Et c’est un super feeling : c’est un bon compositeur, un bon musicien, on s’entend bien… Tout va bien sur tous les aspects. Ca va être super.

 

Vous avez joué de nouveaux morceaux tout à l’heure sur scène…

[Coupe] On a joué ESSENTIELLEMENT des nouveaux morceaux même. De mémoire on a joué trois ou quatre chansons du premier album, et tout le reste c’étaient des nouveaux titres. C’est un truc qu’on voulait faire, avant même l’enregistrement, on voulait les jouer live. Il n’y a que là que tu vois si ça marche ou pas. La réaction des gens, notre ressenti depuis la scène, les aménagements qu’on peut apporter aux compos ici ou là selon les retours que l’on constate.

 

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Et comment as-tu apprécié la réponse du public aujourd’hui ?

C’était super, la tente était pleine, le public avait l’air de s’éclater, il y en avait plein qui connaissaient nos morceaux et qui chantaient. Il y a même eu quelques mosh pits qui se sont créés, alors qu’on n’est habituellement pas un groupe propice aux mosh pits ! Mais c’est un bon signe je trouve – tant que c’est pas trop méchant et que ça reste amical. Les gens restaient, ils regardaient, il en venait même de plus en plus au fil du set. Et quand j’en voyais un ici ou là qui avait l’air de se faire chier, j’essayais de le capter du regard pour le convaincre de se lâcher un peu, de participer. On est là pour défendre notre musique. En plus je pense que c’est notre plus gros concert à ce jour… Bref, je suis super content, c’était génial.

 

J’ai discuté avec John Garcia tout à l’heure, et il me disait que Unida après cette tournée allait être mis de côté pour qu’il se consacre à son projet solo. Comment vois-tu les choses ? Avec un peu d’amertume, ou bien vois-tu ça comme une opportunité pour te concentrer sur HOBP ?

On est tous très occupés, tu sais – c’est positif, ça veut dire qu’on a du boulot. Mais je ne vois pas ça comme un changement par rapport au mode de fonctionnement que l’on a toujours eu : avec HOBP on  va se concentrer sur notre prochaine sortie puis essayer de tourner un peu pour la promouvoir, John va se concentrer sur son album solo… Et quand nous aurons fini et qu’il aura fini, nous nous retrouverons et ferons à nouveau du Unida. Je suis content pour John, il a envie de mener son projet solo. Tu sais, il a envie de faire ce disque depuis quasiment quinze ans voire plus. Lui-même nous a toujours encouragés avec HOBP. Après ce sont des affaires qui se gèrent de façon adulte, des questions d’emploi du temps, en gros. Et puis tu sais, plus il a de succès, plus Unida a de succès. Et plus Unida a de succès, plus House Of Broken Promises a de succès. Ce n’est donc pas du tout quelque chose de négatif. On fait toujours un peu de Unida ici ou là, cette petite tournée va aussi y contribuer un peu. Ca génère plus de travail…

 

Et avoir du travail, c’est une bonne chose dans le music business…

Absolument, mec, c’est exactement ça ! On est tous des adultes, on n’a aucune volonté de devenir des rock stars, on veut juste bosser ! C’est un métier, et c’est un métier qu’on adore plus que tout. C’est ce que tout un chacun rêve d’avoir : un job qu’il aime. Et c’est ce qu’on a ! Mais oui, c’est un métier aussi. Les gens nous disent souvent : « Oh c’est super comme taf, j’adorerais ça ». On leur répond que c’est pas que… enfin… oui, c’est génial quand même [rires]. C’est super cool, mais il y a aussi  son lot de nuits blanches, de vols tôt le matin sans pouvoir fermer l’œil parce qu’un gamin donne des coups de pied dans ton siège durant tout le vol, tu arrives au concert et tu ne tiens debout que parce que tu t’es gavé de café, de Red Bull et de Monster… Alors oui, cette heure que l’on passe sur scène est super, mais ce n’est pas que du bonheur tout le temps. Mais je ne me plains pas, j’assume tout ça sans soucis, je ne suis pas prêt de prendre ma retraite, et tant qu’on veut de moi pour un concert, je veux bien prendre tous les jours l’avion avec un gosse derrière qui tape dans mon fauteuil !

 

L’année dernière tu nous disais que tu avais déjà quelques nouveaux riffs pour Unida. As-tu eu l’opportunité de retravailler dessus depuis pour avancer ?

Ouais, j’ai envoyé quelques idées de chansons à John. Tu sais, j’écris tout le temps, et à chaque fois que j’ai une chanson dans la tête et que je me dis « tiens, celle-là je verrai bien John la chanter », ça devient une chanson de Unida. C’est pareil lorsque je jamme avec Mike. En général il n’y a pas d’hésitation : HOBP et Unida sont complètement différents. HOBP est plus un groupe de rock super énergique, un truc pour se lâcher et s’éclater, on est complètement débridés. Unida est un groupe de rock plus carré. Il n’y a jamais d’hésitation pour savoir quel groupe jouera telle chanson, les chansons décident toutes seules.

 

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Peux-tu nous dire quelle est la situation du dernier album de Unida à l’heure actuelle ? Tu as envisagé il y a quelques mois de lancer une campagne Kickstarter auprès des fans pour récupérer les fonds nécessaires pour racheter les droits de l’album…

Oui, j’ai posté un message sur facebook pour voir comment les gens réagiraient, et les retours furent très positifs sur cette éventualité. C’est comme ça que marchent les choses aujourd’hui, donc on voit ça comme une des pistes à explorer. Je suis tombé sur notre ancien représentant récemment, on en a reparlé, j’ai aussi discuté avec notre management… On va arriver à quelque chose sur cet album, tout le monde semble constructif et dans les meilleures dispositions. Je suis très optimiste, je pense vraiment que nous allons trouver une voie pour s’en sortir. Ce n’est plus uniquement une question d’argent, de l’eau a coulé sous les ponts. Et faire ce genre de tournée nous aide vraiment, car ainsi les gens voient que nous sommes toujours actifs et que ça marche bien pour Unida. Et on a cet album qui est prêt à sortir direct. C’est 100% positif. Mike avait envie de faire une sorte de mini-documentaire, j’en ai parlé à des mecs comme Shavo de System Of A Down pour le réaliser. Tu sais, juste un doc assez court, genre dix à vingt minutes, mais l’histoire est quand même folle : il y a eu Rick Rubin, on a été signés, on a enregistré l’album, c’était génial, puis ça a viré à l’enfer, des labels ont fusionné, c’était la merde… Rien n’était de notre faute, c’était que des conneries de labels : Rick qui a quitté Sony pour rejoindre Def Jam… On peut raconter cette histoire aux gens. Un peu comme le documentaire « A band called Death » [ndlr : documentaire sur le groupe de punk rock des années 70, sorti en 2012], as-tu vu ce film ?

 

Oui, très récemment.

Il est génial. Bon, je n’ai pas envie d’attendre comme eux 35 ans par contre ! [rires] Il y a des enseignements à tirer de notre histoire, le moment venu. Mais pour revenir à l’album lui-même, comme je te l’ai dit, nous sommes tous très actifs, mais ça arrivera, je n’ai pas de doute là-dessus.

 

Finalement les tournées de HOBP semblent essentiellement organisées en support de Unida lors des rares tournées du groupe. Et en complément, vous jouez des concerts en club, essentiellement en Californie. Avez-vous en projet de monter une tournée HOBP, et notamment en Europe ?

Absolument ! Ça sera probablement en Europe, car aux USA personne n’en a rien à foutre…

 

C’est bien pour nous ça !

Absolument, on fera l’Europe, probablement l’Australie aussi. On fera aussi les USA, mais pas forcément une grosse tournée, un peu de West Coast, un peu de East Coast… Mais c’est sûr qu’on reviendra en Europe, dès que le prochain disque sera sorti. On est en discussion avec notre booking agent. Ca sera soit notre propre tournée, soit on se greffera sur la tournée d’un autre groupe. On a même envisagé de se coller à la tournée de John quand il fera sa tournée solo. Ca serait super, il viendrait faire une ou deux chansons de Unida avec nous, et globalement en termes de marketing ça ferait un « desert package » bien sympa, si tu veux mon avis ! Bref, comme tu vois, on viendra à coup sûr en Europe, quelle qu’en soit la configuration.

 

Laurent

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