Domadora (+ Muddy) – 06/12/2025 – Bordeaux – Pessac (Sortie 13)

Excellente surprise en arrivant à la salle Sortie 13 ce soir : il y a du monde, ça fait plaisir ! Il faut dire que le plateau de ce soir, sous le titre “Fuzz Sessions”, faisait envie.

 

MUDDY

 

Une part du public est venue pour les locaux de l’étape, c’est cool ! Avec Tee shirts et casquettes 1000mods ou Slomosa sur scène pour annoncer la couleur, et un nom qui sent le poisseux (“boueux”), Muddy avance à découvert. Et en effet les premières lampées de fuzz ne se font pas attendre, le son du quatuor bordelais ne trompe pas. Pourtant la formation locale ne se positionne pas complètement (ou uniquement) dans le “riff oriented”, pied au plancher : ses compos font la part belle à d’amples plages instrumentales qui font, humblement, écho au desert rock de Kyuss (avec cet usage pas anodin de la guitare lead notamment). Les rythmes sont lourds et la recherche du groove prépondérante. Les passages chantés sont rares mais apportent un peu de relief aux morceaux. Il ne manque guère à ce jeune groupe qu’un peu de travail sur son son (petit manque de cohérence ici ou là, du détail) et quelques fignolage de compos (quelques intro et outro par exemple mériteraient d’être plus efficaces) mais l’essentiel est la et bien en place, laissant présager un beau potentiel. Un vrai bon moment.

 

DOMADORA

 

Le public est bel et bien resté pour le headliner de cette “fuzz session”, dont la dénomination sied à ravir aux headliners du jour, Domadora. Si Belwil est toujours bien là aux commandes, nous voyons pour la première fois cette nouvelle section rythmique. Connaissant le niveau d’exigence musicale et instrumentale qu’impose le style du combo, on présumait que le niveau serait là, et le punchy “Chased and Caught”, issu de leur première galette, lâché en intro, confirme assez vite nos prévisions… Après ce titre à l’interprétation bien carrée, on retrouve bien vite l’autre facette de Domadora, avec des plages instrumentales où, derrière une intro/riff aux vapeurs quasi-orientales, l’impro est reine… et le groove roi. Les riffs défilent et les séquences rythmiques s’enchaînent, pour le plus grand ravissement d’un public qui ne se fait pas prier pour exprimer sa joie.

 

La set list est bien pensée : des morceaux plus “carrés” viennent ponctuer le set et apporter un peu de structure à l’ensemble, au milieu de titres plus longs et aérés, propices à des plans instrumentaux où Belwil se fait plaisir à la guitare. C’est le cas par exemple avec ce gracieux “Indian Depression”, enchaîné avec le nerveux mais plus roboratif “Fast Brother Jam” puis le plus onctueux “The Son of Fire”. L’ensemble est parfaitement agencé et digeste.

Belwil se lâche parfois sur des soli de plusieurs minutes, des plans aussi généreux que jouissifs, et le public ne boude pas son plaisir. La section rythmique, avec Alexis à la batterie et le bondissant et efficace Franck à la basse, fait bien plus que tenir le rythme, elle suit évidemment son capitaine dans ses délires, mais structurent et cisèlent les morceaux et la trame mélodique, s’assurant que le bateau est à chaque fois mené à bon port. Comme on pouvait l’espérer sur ce type de concert riche en jams, l’heure de jeu est allègrement dépassée et le public en demande encore ! Au bout de quasiment 1h30 de set, le trio engage une très fidèle reprise du “I Wanna Be Your Dog” des Stooges, qu’il fait largement déraper au bout de quelques minutes, pour offrir – encore – des plages d’impros de haute volée, où les soli fusent en tous sens.

Le public est ravi, et apparemment le groupe aussi. Il ne faut pas beaucoup plus de signes pour évaluer la qualité de cette soirée…

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