ECSTATIC VISION (+High Reeper + Crypt Trip) – 22/10/19 – Nantes (La Scène Michelet)

 

C’est que pour un peu on n’arrêterait pas de courir en ce mois d’octobre. Up In Smoke, Desertfest Belgium, Keep It Low, Monolord, Low Pan, Sleep, Truckfighters,  Sunnata, Bongripper. Comme vous le savez, la rédaction n’a pas chômé et était de toutes les parties fines ce mois-ci (Et il n’est pas fini!). Alors quand les Stoned Orgies ont annoncé un plateau 100% Heavy Psych Sounds avec Crypt Trip, High Reeper et Ecstatic Vision on aurait pu faire la fine bouche, mais c’était sans compter la passion, le sens du devoir et la soif insatiable de lourdeurs sonores qui nous anime! sur ce, direction l’incontournable Scène Michelet !

 

Crypt Trip

 

Si j’en crois la chronique de mon confrère Laurent, le groupe qui va se produire, Crypt Trip, est de bonne facture, c’est ce que nous allons voir car prennent d’assaut les planches trois texans sur vitaminés. Ils offrent pour chauffer la salle un heavy bien de chez eux. Un de ces son ou se mêlent le rock et l’âme country de l’oncle Sam. La salle déjà pleine de moitié montre qu’il faut compter sur ces gars-là qui déversent sans relâche leur southern rock 70’s. Le paquet est envoyé comme il faut dans la fosse et donne à entendre des compos des albums Rootstock et Haze County. Indéniablement la qualité d’écriture est bien là toujours vivante en live et sans effet de manche.  Avec ça, la voie de Ryan Lee est envoûtante même si écrasée par une trop forte dose de basse qui elle, emporte le public. Ce dernier monte en pression et finit par déverser sa joie comme lors de la rupture d’une digue. Le batteur vole au-dessus de son art yeux fermés avalé par l’énorme kit de batterie ivoire et ne quitte sa transe que pour prendre le micro.

J’avoue sans peine que je n’aime pas la musique country ni ce qui s’en approche de trop, ici Crypt Trip a le mérite d’en extraire le côté sympa et entraînant et je ne peut m’empêcher de penser aux frères Duke en version texane. (D’ici à ce que je tombe sur Général Lee en sortant…) « Natural Child », le titre le plus pesant est paradoxalement celui qui porte le plus le public avec sa ligne de basse minimaliste en boucle qui noie la gratte. Au final les morceaux qui m’auront le plus marqué sont ceux de Rootstock, ceux qui vénèrent la trinité Deep Purple Black Sabbath et Led Zepplin. Les Texans finissent en laminant la salle avec le solo de batterie de « Gotta Get Away » qui mettra tout le monde d’accord, Crypt Trip est bel et bien un groupe taillé pour la scène.

Le temps passe vite et alors que High Reeper attaque son set, c’est la course au premier rang (Oui la salle est petite, donc rang au singulier.). Je regrette immédiatement la position de Shane Trimble le bassiste qui se fait tout petit dans un coin entre le batteur et le guitariste.

High Reeper

Leur doom old school fait penser aux Black Sab bien entendu mais aussi à Pentagram, on joue sur du classique, le doom le vrai! celui qui swing au ralenti et sait pousser l’excitation à son comble lorsqu’il accélère . Le son rond et enveloppant n’altère pas l’agressivité des riffs de High Reepers. Force est de reconnaître qu’on a là un bel exemple de maitrise du classique. La salle qui avait déjà bien monté la jauge vers la fin du set précédent est à présent quasi comble, les Stoned Orgies ont de la bouteille et savent recevoir, cela se sait!

Alors que la chaleur monte, le chant scandé comme sur Obsidian Peaks et que les riffs coups de poing déchirent le velours doom des premier morceaux High Reeper libère toute son agressivité et se montre plus bestial lorsque les titres s’enchaînent. Zach Thomas, le chanteur fait le show, prends les sub d’assaut et domine son public poings en avant pour le galvaniser. Le jeu tabasse dur Bring The Dead, Soul Taker ou encore Barbarian soulèvent le parquet et donc ceux qui s’y trouvent. Ça sent le cuit le suif la transpiration et la bière, ça sent le live et la bonne musique, voilà une fête qui restera en bonne place dans les souvenirs de l’année!

Ecstatic Vision fini à peine ses balances que la salle se remplit de nouveaux, For The Masses qu’ils disaient! L’affluence a encore augmenté. Si on trouve encore de la place cette fois on ne peut plus être totalement libre au dernier rang et grand mal me prend de céder la place que j’occupais au pied de la scène pour prendre du recul.

Ecstatic Vision

Cette petite peine de me retrouver relégué au fond est effacée par la joie de vivre indéniable du chanteur Doug Sabolick tout sourire alors que Kevin Nickles derrière son saxo et sa gratte est hilare . La Basse hypnotique et batterie concentrée jouent la carte de l’expérimentation tout comme lors de l’utilisation du mégaphone pour chanter ou jouer de l’harmonica. Les riffs de sax ne font qu’ajouter à la communion scénique.

Il faut dire que le groupe sait organiser une sauterie, il a apporté ses propres spots et aveugle les premiers rangs d’effets stroboscopiques colorés . Ça sent l’herbe et le décollage en trombe. “Booster mis à feu mon commandant!”. C’est parti pour l’hyperespace et bordel le voyage est dingue épileptique et sans relâche. Les balances assurent la jonction avec une qualité plus que notable. Le set à la pulsation du groupe de Scat Cat des Aristochats les acides compris.

Les rythmes tribaux de « Sage Wisdom » assurent la montée de trip ultime et provoquent des gestes de transe chez certains spectateurs. Même si la radicalité de la prise de parti sonore fait décrocher une (maigre) partie du public l’autre partie ne sortirait pas même pour aller pisser. Alors que tout le monde pense que la clôture en jam session sonne la fin de la soirée avec son déferlement de forces telluriques, la lumière se rallume avant de s’éteindre de nouveau pour un vrai rappel. Les sons extraterrestres de Ecstatic Vision satellisent la salle désagrégée pour moitié juste avant cet ultime morceau inespéré. Généreux et immersif le quartet  fait valoir sa qualité festive et rend à la nuit un public heureux.

Les derniers drilles finissent leurs bières au bar, le merch écoule gentiment son stock. Le bonheur est assez palpable en cette fin de soirée. Le constat est sans appel, un concert réussi sous l’égide d’une orga qui encore une fois aura su animer les nuits nantaise en taillant un plateau à la mesure de sa réputation. Merci les Stoned Orgie ce fut bien bon!

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