ORANGE GOBLIN (Avril 2015)

On avait taillé le bout de gras avec Ben Ward il y a quelques semaines à l’occasion de la sortie de l’excellent Back From The Abyss, mais nos anglais préférés ont trouvé moyen à nouveau de nous surprendre avec une paire de concerts “anniversaire” à l’occasion des deux Desertfest. Forcément, on a voulu leur en parler, cette fois avec Martyn Millard et Chris Turner, qui se sont révélés des interlocuteurs non seulement sympathiques mais affables et drôles ! Du coup, on les a pris à leur propre jeu et on a voulu célébrer leur anniversaire à travers une interview autour de leur discographie… L’occasion de glaner des infos inédites et même souvent surprenantes. Pas de langue de bois, vous verrez !

 

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Vous avez atteint l’âge canonique de vingt ans cette année, joyeux anniversaire ! Vous jouez deux shows très spéciaux à cette occasion, aujourd’hui à Berlin, et demain à Londres. Vous y jouez notamment l’intégrale de votre album The Big Black. D’où vous est venue cette idée ?

Martyn Millard (basse) : Je pense qu’on voulait faire quelque chose de différent. C’était un peu trop évident et facile de proposer de rejouer notre premier album, même si ça aurait été logique étant donné que c’est notre vingtième anniversaire… Mais notre album le plus populaire est The Big Black, c’est celui que nos fans préfèrent, en général.

Chris Turner (batterie) : On nous a proposé plusieurs choses pour célébrer cet anniversaire, et c’est cette idée que nous avons voulu concrétiser. Tu sais il y a certains titres de l’album que nous n’avons jamais joué sur scène jusqu’à aujourd’hui…

Martyn : Une chose est sûre, il y en a au moins un : l’instrumental “You’ll Never Get to the Moon in That”. Après on n’est pas complètement sûr pour certaines autres… “298 Kg”, nous l’avons jouée deux ou trois fois… D’ailleurs à chaque fois on l’a ratée… On risque de la rater ce soir aussi, mais on s’en fout, on s’y est préparés (rires).

 

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Vous ne jouez pas la reprise de Black Sabbath, “Into The Void”, qui figure sur certaines éditions de l’album ?

Martyn : Non, non, on joue l’album, mais pas ses bonus tracks !

Chris : Le truc avec les albums c’est que quand les labels veulent les ressortir pour des éditions spéciales, ils veulent des titres complémentaires. Or on est quand même assez feignants, et quand on enregistre un album on écrit juste assez de titres pour l’album, rien de plus. Tu as certains groupes qui composent une cinquantaine de titres et qui n’en retiennent que dix à la fin…

Martyn : Alors que nous si on arrive à en pondre neuf ou dix pour l’album on s’estime chanceux (rires). Mais concernant la reprise de Sabbath, j’y ai pensé pas plus tard qu’hier figure-toi, mais je suis arrivé au constat qu’il y avait encore des chansons à nous, que nous avons composées nous-mêmes, que nous n’avons pas encore joué live…

Chris : Exactement : c’est une célébration des vingt ans d’Orange Goblin, et nous avons tant de chansons maintenant, ce n’est pas dans une telle occasion que nous allons jouer des chansons d’autres groupes… Même si j’adore cette reprise !

 

Il paraît que vous allez être sept musiciens sur scène pour ces concerts, dites-nous en plus.

Martyn : Nous serons sept demain à Londres. Ce soir à Berlin nous serons cinq. Il faut se rappeler que nous étions cinq pour enregistrer The Big Black.

Chris : Aussi extraordinaire que soit Joe [Hoare] à la guitare, il ne peut pas retranscrire tout ce qui a été enregistré sur cet album avec une seule guitare.

Martyn : Sur nos derniers albums, tout est composé pour quatre musiciens, c’est impeccable, mais dès lors que nous jouons certains de nos titres issus des albums plus anciens, où nous avions deux guitaristes, on perd forcément un peu de l’impact de ces morceaux. En live on l’entend, on les a ré-arrangés pour la plupart, mais ce n’est pas pareil. Donc pour retranscrire à la perfection The Big Black il nous fallait une cinquième personne, et nous n’avons pas hésité longtemps en demandant à Neil [Kingsbury – ndlr] notre guitar tech, de nous accompagner sur ces concerts, il a déjà joué avec nous plusieurs fois [ndlr : lors d’une blessure de Joe Hoare notamment]. Pour le concert de Londres, nous aurons aussi du lap steel, de l’harmonica, des claviers, des chœurs… Mais ce sont des musiciens qui habitent Londres, qu’il est trop compliqué de faire venir ici juste pour une date.

 

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On va maintenant faire une séance “retour vers le futur”, et on va passer en revue avec vous l’ensemble de votre discographie depuis vingt ans si vous le voulez bien… On va donc commencer par Frequencies From Planet Ten, votre premier album, sorti en 1997. Quelle est votre chanson préférée dans cet album ?

Martyn : Wow, pas évident… Je dirais sans doute “Saruman’s Wish”, que l’on jouera aussi ce soir, mais… C’était il y a si longtemps…

Chris : On pourrait aussi citer “Magic Carpet”.

Martyn : Putain oui, c’est un bon morceau, tellement basique et efficace. Mais je les aime tous vraiment. On peut entendre sur ce disque des morceaux déjà un peu anciens, car la plupart des titres existaient depuis plus d’un an et demi avant la sortie du disque : le disque a été sorti très tard après l’enregistrement, car nous avons dû changer le nom du groupe [ndlr : le groupe  s’appelait à ses débuts “Our Haunted Kingdom”], ça a été une chose compliquée avec le label à l’époque, tu imagines… Dans l’intervalle on avait déjà pas mal tourné, on était vraiment en train de façonner notre identité musicale, donc il y avait un décalage. Tu sais, cet album c’est aussi un peu comme nos premières démos : sache qu’il n’y a jamais eu de démo avec Orange Goblin, tout est sur l’album, le reste était sous notre ancien groupe.

 

Votre premier album s’est retrouvé direct sorti sur le label qui commençait à avoir le vent en poupe, Rise Above, une référence pour l’époque… Coup de chance ?

Martyn : On a été un peu chanceux, c’est vrai, mais il faut aussi se rappeler qu’à l’époque, les seuls groupes dans le genre étaient Cathedral, Electric Wizard, Acrimony… les mecs de Rise Above ont écouté notre musique et ont dit “ouais ouais, ça peut rentrer dans notre catalogue”, on avait en quelque sorte quelques influences Trouble en plus, on était quand même différents… Mais dans les années qui ont suivi, il y a eu des tonnes de groupes dans des genres assez proches. Donc oui, quand on a “émergé”, on a eu du bol, on était là au bon moment.

 

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Comment voyez-vous votre second album, Time Traveling Blues, avec ces années de recul ?

Martyn : Au moment où il est sorti, on avait déjà beaucoup changé dans notre façon de composer.

Chris : J’ai commencé à contribuer activement à l’écriture à ce moment-là.

Martyn : Absolument, et ça nous a apporté pas mal d’influences complémentaires, des choses venant du punk, du hardcore… Ca ne saute pas aux oreilles immédiatement, mais il y a des trucs qu’on n’avait jamais essayés avant, des signatures typiques…

 

Et on voit aussi disparaître le recours aux claviers sur cet album…

Chris : On a eu quelques claviers sur le premier album, mais le claviériste, Duncan Gibbs, ne faisait quand même pas partie du groupe.

Martyn : Il a joué sur deux ou trois chansons du premier album, et une seule chanson sur Time Traveling Blues, “Shine” bien sûr. Mais par contre on n’a pas recruté un nul, il était excellent : Deep Purple le voulait quand ils ont viré John Lord ! Je te parle du début des années 80…

 

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On en arrive à The Big Black, dont on a déjà un peu parlé. Qu’est-ce qui a contribué selon vous à en faire un album si spécial, quel était votre état d’esprit à l’époque ?

Martyn : On était juste bourrés et défoncés (rires).

Chris : On vivait tous ensemble à l’époque, on se retrouvait ensemble tous les jours. On avait tous des jobs merdiques à ce moment-là…

Martyn : Jobs merdiques, drogues merdiques… (rires)

Chris : On passait tout notre temps libre ensemble, on n’avait pas de fric, il n’y avait que l’alcool et les joints…

Martyn : On a fait venir Billy Anderson pour enregistrer l’album… et putain, il était pire que nous (rires). Il y a beaucoup de tout ça sur cet album.

Chris : Deux semaines avant l’enregistrement, on n’avait aucune musique. On nous a filé une salle derrière un pub pendant une semaine…

Martyn : Ouais, paumée sur la côte Sud de l’Angleterre, on an composé tout l’album là-bas et Billy l’a enregistré. Je peux te dire qu’il y a beaucoup de passages alcoolisés sur cet album, Billy enregistrait tout, 24 heures sur 24, on le ramenait déchiré dans sa piaule avec les enregistrements tous les soirs, on se demandait ce qu’il en sortirait…

 

Pourquoi l’aviez-vous choisi pour produire ce disque ?

Martyn : Il avait fait Eyehategod et Sleep…

Chris : Voilà, Sleep, putain, Sleep …

Martyn : On avait aussi enregistré trois morceaux avec lui précédemment, et le feeling était excellent. Il avait fait aussi Neurosis, tu vois, inutile d’en dire plus. Au final  on a plutôt des souvenirs du temps passé ivres morts dans ce studio à enregistrer tout et n’importe quoi… De bons souvenirs !

 

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L’album suivant a été Coup de Grâce. Sa spécificité est qu’il est produit par Scott Reeder, l’ancien bassiste de Kyuss, et que vous y avez invité John Garcia et Tom Davies [ex Nebula]. Un souhait d’affirmer une soudaine influence sud-californienne ?

Martyn : Non, pas forcément. Une opportunité, plutôt. Avec The Big Black on a fait quelques dates avec Unida en Angleterre, et Scott était bassiste au sein du groupe à l’époque. Il commençait à enregistrer quelques groupes. Et donc on s’est dit pourquoi pas bosser ensemble ? C’était cool, même si je me rappelle qu’il avait eu des problèmes avec la table de mixage… A un moment il a dit “on devrait inviter John Garcia pour jouer sur ce disque”, et il s’est débrouillé et a réservé l’avion pour faire venir John : il a atterri, on a été le chercher à l’aéroport, il a été dormir au studio, s’est levé le lendemain, a enregistré deux chansons et est reparti le lendemain. Putain, avec le recul je me dis “mais où on a pu trouver le fric pour faire ce genre de plans ??” (rires). On se foutait vraiment de ces questions de fric à l’époque.

 

Comment voyez-vous l’album aujourd’hui ?

Martyn : La presse n’a pas été tendre à sa sortie, ils critiquaient la production, pas mal de choses… Mais c’était notre volonté. On voulait faire quelque chose de différent, et il est différent.

Chris : Tu sais, avec The Big Black, on a eu tellement d’excellentes chroniques, tout se passait super bien… Mais le label, Music For Nations, a fait faillite. Et d’un seul coup on se retrouvait avec rien.

Martyn : Notre état d’esprit avait beaucoup changé, dans cette situation, on était devenu très cynique vis-à-vis du “music business”, on a écrit des chansons plus énervées, et on se moquait complètement de faire partie d’une quelconque “scène”, et donc de faire ce que l’on attendait de nous. Inconsciemment, il est même possible que l’on ait tout fait pour s’en détacher.

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Votre album suivant, Thieving From The House of God, a marqué le départ de Pete O’Malley, votre second guitariste, et votre souhait de continuer à quatre désormais.

Martyn : Absolument. Pete est parti après Coup de Grâce : on est parti en tournée en Europe, puis aux USA, et ça l’a achevé. Quand on est rentré, on a fait deux concerts de charité en l’honneur de Johnny Morrow, le chanteur de Iron Monkey qui était décédé peu de temps plus tôt, et il est parti juste après.

Chris : Il nous a dit qu’à ce stade il avait fait tout ce qu’il avait toujours voulu faire dans un groupe : il a fait plein de concerts, sorti plusieurs disques. Il avait fait le tour…

Martyn : Je me rappelle qu’on avait un festival prévu en Angleterre, le Bulldog Bash [ndlr : a priori c’était en 2004], et il nous a dit qu’il s’était cassé l’orteil ou quelque chose comme ça, qu’il ne pouvait pas jouer. Je ne pense pas qu’il mentait, mais le fait est que nous avons dû jouer à quatre ce jour-là, et on a eu de si bons retours de ce concert, un super feeling ! Je pense qu’à partir de là on a été rassurés pour la suite.

 

L’album a donc été écrit pour une seule guitare ?

Martyn : Oui, absolument, on savait à partir de ce moment-là que ça marcherait comme ça. Et l’air de rien ça nous a bénéficié à nous trois, en tant que musiciens, d’avoir plus de place dans le spectre instrumental en quelque sorte… en particulier moi-même : jusque là mes lignes de basse étaient essentiellement calées sur ce que jouais Pete, et ça m’a libéré musicalement.

 

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Vous avez ensuite enregistré Healing Through Fire pour le label Sanctuary, qui avait le vent en poupe à l’époque…

Chris : Yep !

 

…Or le label a fait faillite juste après !

Chris : Yep ! C’est toute l’histoire de notre carrière résumée là (rires).

 

Que s’est-il passé ?

Chris : Tout se passait bien les premiers mois. Et puis Sancturay a été racheté par Universal, et évidemment Universal n’a gardé que les groupes qu’il aimait, on s’est donc retrouvés sur le carreau, comme des centaines d’autres groupes.

 

Comment l’avez-vous vécu ?

Martyn : Pfff, que veux-tu faire, quand ça t’arrive ?

Chris : On est devenus assez cyniques, tu sais…

Martyn : C’est sûr, après vingt ans de carrière, c’est normal. Sur le moment, ça te fait franchement chier. T’essayes de retrouver ta motivation en jouant un concert après l’autre, mais c’est sûr que ce n’est plus pareil… Ce n’est pas la seule raison, mais ça explique aussi un peu qu’il y ait eu cinq ans entre cet album et le suivant. A ce moment-là on se posait des questions sur notre avenir, on a envisagé de se séparer. On était toujours actifs sur cette période, on jouait un concert par mois minimum, ici ou là en Europe… Juste assez pour nous maintenir à flot et juste assez motivés pour continuer jusqu’au concert suivant. Par contre on n’a rien composé du tout pendant ces années. En plus Chris a déménagé un peu loin de chez nous… Et on ne répétait pas non plus, on n’en avait pas besoin : jouer ces concerts c’était nos répétitions. Cette période a duré quatre ans environ. On a signé avec Candlelight Records à un moment donné durant cette période, mais ça a bien duré deux ans et quelques avant que l’on n’envisage de sortir quoi que ce soit pour eux. On s’y est collé laborieusement ensuite, on s’est isolés, mais ça n’a pas été très efficace : on a fait une chanson seulement, je crois que c’était “Red Tide Rising”…

Chris : On n’avançait pas, on a même repoussé la sortie de l’album.

 

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Où avez-vous trouvé la motivation pour faire Eulogy For The Damned ?

Martyn : On est repartis en tournée aux USA pour deux semaines et demie, et ça s’est super bien passé : une super tournée, des salles remplies, un excellent public. Et ça nous a vraiment boosté ! Après ça on s’est retrouvés de plus en plus souvent pour répéter, une fois par semaine, puis deux fois par semaine, et on a vraiment senti une bonne dynamique propice pour enregistrer l’album.

Chris : Je pense que ce qui rend Eulogy… si spécial est ce contexte, le fait que ça soit venu de nous et que personne n’attendait quoi que ce soit de notre part. Aucune pression. Le processus entier reposait uniquement sur nos épaules, et ça a rendu les choses très faciles, presque confortables. Fondamentalement, c’était l’album que nous ne pensions jamais enregistrer un jour. Dans ce sens, ça nous a surpris nous-mêmes d’aboutir à ce résultat.

Martyn : Ouais, je trouve que ce qui en est sorti est excellent, je pense que c’est mon album préféré…

 

Tu le préfères même à votre dernier album ?

Martyn : Et bien, c’est dur à dire, il faut attendre l’épreuve des années pour se prononcer vraiment… C’est difficile : si tu m’avais demandé l’an dernier, je t’aurais dit que le nouveau était mon préféré, mais là avec un peu de recul, je me dis que celui-ci est très solide aussi…

 

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Après Eulogy For The Damned, vous avez sorti un album live, Eulogy For The Fans. Pourquoi cette initiative ?

Chris : C’était le festival de Bloodstock c’est ça ? [ndlr – en 2012]

Martyn : Ouais… En fait on ne savait pas vraiment qu’on en ferait quelque chose. Un mec est venu nous voir en nous demandant s’il pouvait enregistrer le concert, on a dit oui, bien sûr. Or le résultat s’est avéré excellent…

Chris : On a eu l’opportunité de partir en tournée aux USA, et on s’est dit que ce serait une bonne idée d’avoir un disque à promouvoir à cette occasion.

Martyn : On ne voulait pas faire de tournée avec rien de neuf sous le bras pour le justifier.

 

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On a déjà parlé il y a quelques semaines en long et en large de Back From The Abyss, on ne va pas en remettre une couche… Par contre, dites-nous quand même à quoi nous attendre de la part d’Orange Goblin dans les prochains mois ?

Martyn : On n’a pas de grosse activité prévue d’ici la fin de l’année, même si on a quelques dates prévues, notamment en festival, assez excitantes. Mais pas d’enregistrement a priori… Enfin, il ne faut jamais dire jamais avec nous ! Je reformule donc : je serais surpris qu’on enregistre quelque chose cette année (rires).

 

Après la saison des festivals, vous vous mettez au chômage technique côté scène ?

Martyn : Disons juste qu’il y a des discussions… On a des propositions pour aller jouer une semaine par ci, une semaine par là… Je ne peux pas t’en dire plus, mais je peux quand même dire qu’il y aura quelques concerts d’ici la fin de l’année.

 

Vous allez enregistrer les concerts d’aujourd’hui et de Londres ? Si oui, la perspective d’un nouvel album live, un peu exceptionnel, est-elle envisagée ?

Chris : Les concerts seront enregistrés, mais je ne pense pas que nous les sortirons… Mais en tant que bonus tracks sur une future sortie ou autre, pourquoi pas ? Nous avons plein d’autres bandes live de bonne qualité que nous pouvons aussi utiliser si nous le souhaitons… Donc qui sait ?

 

Laurent & Chris

ORANGE GOBLIN (Octobre 2014)

En ce vendredi 24 octobre, Orange Goblin et Saint Vitus font tournée commune (avant que Wino ne jette un froid en Norvège) et sont de passage par la capitale pour nous offrir un show mémorable à la Flèche d’Or. Quelques heures auparavant, rencontre avec Joe Hoare (guitare) et Ben ward (chant), deux Goblins bavards non dénués d’humour autour d’une bière.

 

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Comment se passe la tournée jusqu’à présent ?

Ben : Tout va très bien, super public tous les soirs. Plus de monde que ce que l’on pensait, en fait. Bien évidemment c’est un grand honneur d’être en tournée avec un groupe comme St Vitus. Je pense que nos deux groupes sont très complémentaires, St Vitus a des titres avec des tempos plus rapides aussi, donc ça fait un bon mix de chaque élément par chacun des groupes. Franchement tout va bien, on passe de supers bons moments. C’est le top.

Joe : Je dois ajouter que les français, autant que pour St Vitus, ont été incroyablement bons.

Ben : Ouais le public français est certainement le meilleur qu’on ait rencontré jusqu’à présent.

 

Vraiment ?

Ben : Ouais vraiment. L’année dernière on a dû faire 5 shows en France pendant notre tournée européenne et ça faisait longtemps qu’on n’était pas passé par la France alors. Et tout avait été génial, en plus des deux Hellfests que l’on avait faits.

 

Et tu étais là en Août pour un DJ set (lors des Stoneds Gatherings), tu as même fais une reprise de St Vitus ce soir là.

Ben : Oui, j’étais avec Church of Misery et… High on Fire, c’était cool. On a repris “War is our Destiny”. Je me suis vraiment amusé sur cette soirée.

 

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Vous dites être surpris du public tous les soirs, pourquoi ?

Joe : Je ne sais pas. En fait je pense que l’on ne sait jamais à quoi s’attendre pour un concert. Parfois tu te dis que des centaines et des centaines de personnes seront là et finalement non. Je crois qu’en fait quand nous avons commencé, à l’époque, le public français n’était pas aussi nombreux que maintenant. En plus on n’a pas beaucoup joué ici pendant un moment jusqu’au Hellfest.

Ben : Je crois que quoi qu’il se passe, on se sous-estime un peu. Je veux dire quand tu regardes cette scène actuelle, St Vitus et Orange Goblin font très certainement partie des deux plus gros noms aujourd’hui aux côtés d’Electric Wizard, Unida, etc… On ne devrait pas être si surpris mais pendant cette tournée on joue dans des endroits où l’on n’a encore jamais été. On n’avait jamais joué dans des clubs à Madrid, ni à Lisbonne ou Bordeaux. Tout cela est nouveau et voir autant de gens venir chaque soir, c’est énorme.

 

Comment cette tournée commune s’organise-t-elle ?

Ben : C’est un peu une tournée avec deux têtes d’affiches. Chaque groupe a à peu près le même temps de jeu. Pour le moment nous jouons en premier et St Vitus clôt le show mais quand nous serons au Royaume Uni ce sera l’inverse. On est vraiment sur un pied d’égalité, il n’y a pas de rivalité d’ego entre nous et chacun fait ce qu’il veut. C’est cool.

 

Et que représente St Vitus pour vous ?

Ben et Joe : DOOM !

Ben : Je veux dire quand je me suis mis à écouter ce style de musique, les premiers groupes que tu découvres et qui t’influencent sont St Vitus, Pentagram, Trouble, The Obsessed. Ce sont toujours les mêmes groupes qui ressortent au même titre que Black Sabbath. St Vitus ont toujours été là.

Joe : Ce sont des légendes tu sais. C’est vraiment un honneur que ça soit nous qui faisions cette tournée avec eux parce qu’…

Ben : … ils n’ont jamais fait un mauvais album. Ils ont toujours été réguliers et excellents.

 

Du coup vous pensez aussi être « Born too late » ?

Ben : A vrai dire on en parlait hier soir et Chris leur a bien dit qu’eux sont nés au bon moment. Ils ont grandi quand Black Sabbath sortait ses premiers albums. Eux sont nés au bon moment, nous sommes nés trop tard.

Joe : Je crois que tous les groupes qui jouent ce style de musique, pensent être nés trop tard…

Ben : Oui, on raté Black Sabbath sur scène

Joe : … et cette chanson en fait, « Born too Late », chaque parole sonne vrai en tout cas en rapport à ma vie. J’étais le gamin qui ne portait que des vêtements rétro et avec une drôle de coupe de cheveux …

Ben : Quand tu écoutes cette musique, tu es toujours considéré comme un outsider, en dehors des normes

Joe : C’est une chanson parfaite

 

Est-ce votre chanson préférée de St Vitus ?

Joe : Ça doit probablement être mon titre favori ouais.

Ben : Pour ma part ce serait “Dying Inside”, mais ils en ont tellement d’excellents titres.

 

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C’est la tournée pour les 35 ans du groupe, est ce que vous pensez que c’est un bon exemple à suivre ?

Joe : 35 ans !

Ben : Bien sûr ! Je ne vois pas de raison de stopper ce que l’on fait. On fait plus attention à nous maintenant quand on est en tournée, parce qu’il le faut. Quand tu vois Wino, c’est une vraie source d’inspiration, tous les soirs il est présent et fait un super show. Et il fait ça aussi pour sa carrière solo ou The Obsessed ou Spirit Caravan… Il se tient occupé tout le temps. Et tous ces groupes d’un certain âge sont toujours là, Trouble, The Skull, leur longévité vient aussi du fait qu’ils ont une longue et consistante discographie. J’aime à penser qu’Orange Goblin est dans la même veine. Il n’y a pas de raison que dans 15 ans on ne soit pas encore là.

Joe : Et ça te permet de rester jeune… bon OK on a l’air plus vieux, mais quand même ça fait 20 ans que l’on fait ça, ce n’est pas encore aussi impressionnant que St Vitus. Mais ça va vite, le temps défile. En tournée, chaque soir une ville différente, ça va tellement vite…

Ben : C’est vrai le temps défile parce que tout tient du rituel. Tu arrives, tu décharges le bus, tu installes le matériel, tu fais ce que tu as à faire, tu fais les balances, tu vas sur scène, bois quelques coups, prends une douche, retour dans le bus jusqu’à la prochaine ville et tu répètes ça tous les soirs. C’est pour ça que le temps défile vite.

Joe : Et avant que tu ne t’en rendes compte tu es toujours bourré…

 

Il y a de cela 20 ans, vous imaginiez-vous être ici aujourd’hui ?

Ben : Non pas du tout. On n’avait aucune ambition, on se voyait juste faire quelques albums et quelques shows dans les bars du coin.

Joe : Je me rappelle quand on a fait notre premier album, je me disais « waouh on a fait un album, ce serait énorme si on arrivait à en faire un deuxième »…

Ben : En fait tu ne réalises pas que ça se passe. Il n’y a que quand tu prends un peu de recul que tu te dis que l’on a quand même achevé quelque chose de non négligeable. On a des fans un peu partout de par le monde, quand même !

 

Avez-vous des regrets ?

Ben : Oh il y a quelques mauvaises choses qui nous sont arrivées qu’on aurait peut être pu mieux contrôler. Mais je pense que je ne changerais rien, la façon dont notre carrière a avancé ces 20 dernières années me fait dire qu’il n’y a pas de regrets à avoir.

 

Comment expliqueriez-vous votre longévité ? Vous êtes maintenant assimilé comme un groupe « culte », un lien avec votre évolution musicale ? Ou d’autres raisons ?

Ben : Je ne sais pas. Ce n’est pas comme si on se demandait comment ça s’est passé. En fait je pense que c’est dû à beaucoup de choses. Pour commencer on a toujours essayé de faire de supers disques, de supers shows et maintenant il y a toute une nouvelle génération qui a grandi en écoutant Orange Goblin et qui nous juge comme une référence. C’est toujours surprenant mais c’est un honneur quand un groupe vient te dire qu’il écoute Orange Goblin depuis 15 ans et qu’ils ont appris la guitare avec nos morceaux.

Joe : Je me dis aussi que ça a un lien avec notre approche en tant que groupe. On a toujours été un groupe qui bosse dur, on a toujours été les pieds sur terre, à la rencontre de notre public après les concerts…

Ben : On est accessible, on tient le stand de merch que l’on puisse rencontrer nos fans, signer des trucs. On n’a jamais été à faire nos « rock stars ». On est des mecs qui ont la chance de faire ce qu’ils aiment pour vivre.

 

Cela fait 20 ans que vous êtes ensemble, c’est quoi votre secret ?

Joe : On a toujours été des amis. On était amis avant que l’on ne commence le groupe et…

Ben : On a un fonctionnement très démocratique.

Joe : … on est toujours honnêtes entre nous.

Ben : On s’assure de toujours partager les mêmes idées et de vouloir aller dans la même direction. Évidemment il y a des moments  de tension mais on est comme des frères, on passe l’éponge et on avance. Et que nous soyons amis déjà avant le groupe, forcément ça aide.

Joe : Oui, oui on a une longue histoire commune et je pense que comme Ben l’a dit quand nous composons, on essaye de prendre en compte les influences de chacun. On n’a pas tous exactement les mêmes influences musicales…

Ben : On n’a jamais été amenés à nous limiter, à se dire que ce riff sonne trop death-metal ou autre… Si on pense que c’est bon, on assume tous.

 

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L’année prochaine vous allez fêter vos 20 ans en jouant un set spécial aux Desertfest Londres et Berlin, pourquoi seulement deux shows?

Ben : Parce qu’il n’y a que deux Desertfest (rires)

 

Ah non il y en a un troisième maintenant.

Ben : Ah oui c’est vrai. Non on a beaucoup de projets pour l’année prochaine, plein de gros festivals, il va il y avoir des annonces, mais pour l’instant on ne peut rien dire.

 

Et pourquoi avoir choisi de jouer The Big Black dans son intégralité ?

Ben : Je pense que c’est certainement celui qui définit le mieux ce qu’Orange Goblin était à nos débuts. Beaucoup de gens nous ont connu avec. Et en tant que groupe cet album, en tout cas pour moi personnellement, c’est un de mes préférés. J’ai vraiment des souvenirs spéciaux avec cet album. C’est certainement celui duquel on tire le plus de titres pour jouer en live. Il y a vraiment beaucoup de titres qui sont encore pertinents dans nos setlists actuelles. Et ils sont fun à jouer en plus.

 

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Du coup quels sont vos plans pour les 20 prochaines années ?

Joe : Rester en vie et continuer la musique.

Ben : Continuer à être créatif. Je veux dire chacun d’entre nous a ça au fond de lui, on a chacun le besoin de le faire. Si on n’exprimait pas toutes ces idées et ne créait pas de musique, on finirait par exploser. Je pense que quiconque qui est un artiste, un sculpteur ou un peintre, a besoin de créer, c’est en toi, tu dois le faire, tu ne peux pas le garder en toi. Ce n’est pas quelque chose où tu peux juste te dire j’arrête. Je sais que si je n’avais pas Orange Goblin, je ferais forcément un métier créatif.

Joe : En plus ma femme ne peut me supporter quand je suis à la maison trop longtemps. « S’il te plaît part en tournée, va ! »

 

Pensez-vous jouer Back from the Abyss dans son intégralité pour vos 40 ans ?

Joe : Cool, ouais, pourquoi pas !

Ben : On est fier de cet album et il passe bien en live. Notre tournée avec Clutch l’an dernier qui venait de sortir Earth Rocker et jouait tous les morceaux en live, nous a très certainement inspiré. On était à se dire qu’on devait faire un album que l’on peut jouer entièrement en live. Ça paraît évident mais il y a quand même beaucoup de morceaux qui sont différents quand on ne les joue qu’à quatre. C’est pourquoi on a voulu créer un album le plus simple possible, sans clavier, ou slide guitar, aucune des choses que l’on ne peut reproduire live.

 

Contents de la réception de l’album jusqu’à présent ?

Joe : On est épatés !

Ben : Oui totalement. On pensait que ça allait être difficile de surpasser le succès de Eulogy for the Damned, parce que cet album avait été extrêmement bien accueilli. On ressentait un peu de pression pour écrire la suite. Mais l’accueil pour celui-ci semble encore meilleur si cela est possible. Je n’ai pas lu toutes les chroniques mais jusque là on est heureux.

 

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Comment vous le décrieriez en regard du reste de votre discographie ?

Ben : Une évolution naturelle, c’est la poursuite de notre développement et ça incorpore un maximum de nos influences. Eulogy for the Damned fut le premier album où l’on a insufflé tout ce que l’on aime. Précédemment on peut dire que le premier album était un peu l’album psychédélique-trippy – doom. Le second est plutôt du genre rock-graisseux de bikers, le troisième serait spacy-doom, le quatrième est orienté punk-rock, le cinquième était plus « rock-on doit continuer », après on a fait un album plus conceptuel. Maintenant on essaye de tout mettre dans le même disque.

Joe : En fait on ne définit jamais à l’avance ce que l’on va faire. Il n’y a rien d’établi. Comme on disait tout à l’heure ce qui doit être enregistré, est enregistré. On doit tous prendre du plaisir avant tout.

Ben : Quoi qu’il se passe, un album est souvent le résultat de ce que l’on écoute au moment de composer.

 

Alors vous écoutiez quoi à ce moment-là ?

Joe : Oh les mêmes choses que ce que l’on écoutait pour le premier album !

Ben : En fait on ne s’est vraiment pas déterminé sur quelle direction prendre, c’était même plutôt l’inverse. On a commencé à écrire des nouveaux titres, puis enregistré d’avril jusqu’en janvier. J’étais en tournée en tant que tour-manager pendant quelques temps. Je n’avais aucune idée de ce que les gars étaient en train d’enregistrer et eux ne savaient pas non plus ce que j’écrivais.

Joe : Ça m’a plutôt surpris qu’on arrive à ce résultat, tout le monde était très occupé pendant cette période, c’était plutôt chaotique. Quand Ben est revenu, on avait déjà enregistré beaucoup de choses en instrumental sans idées de ce qui était le refrain ou le couplet. Une fois que Ben a commencé à poser sa voix, on a réalisé que ouais ça allait être bon. Parce que Ben a sorti des supers lignes de chant, de bonnes mélodies.

Ben : En fait ce qui m’a été bénéfique cette fois vis-à-vis des lignes de chants, des refrains et tout ça, c’est que ça devait être instantané. Je suis juste venu avec la première chose qui me venait à l’esprit et quoi qu’il se passe c’est toujours le meilleur parce que c’est ce qui vient naturellement. Si tu réfléchis trop à ce qui devrait aller dans une chanson, tu finis par t’en détacher. Si tu penses au riff et que tu te dis que ton chant reprend trop sa mélodie et que tu dois trouver quelque chose de complètement différent, ça finit par ne pas marcher. Je crois que je devrais vraiment tout faire à la dernière minute. Pour le prochain album on ne planifie vraiment rien, on se fait ça plutôt en jam session.

 

Les chroniques s’accordent pour dire que cet album est du pur Orange Goblin, c’est quoi pour vous du « pur » Orange Goblin ?

Ben : Pour moi c’est de l’énergie et la parfaite combinaison entre Black Sabbath, Motörhead et tout le rock de ces 50 dernières années. C’est aussi simple que ça !

 

Pour ma part je trouve que vous avez quand même essayé pas mal de nouvelles choses avec ce disque en termes de riff ou d’arrangement

Joe : Pour les riffs que j’ai écrits, j’ai passé beaucoup de temps l’année dernière chez moi à cause de ma blessure, de ce fait j’avais plein d’idées dingues qui me venaient à l’esprit et j’essayais en permanence de nouvelles choses. Je me disais que je devais tenter de composer un peu différemment, de ne pas faire des plans typiques d’Orange Goblin. Et heureusement les gars ont aimé ce que je leur ai présenté. Un peu comme ce que Ben disait, quand un riff déboule, tu dois l’enregistrer, aussi simple qu’il paraisse. Les riffs les plus simples semblent les plus faibles parce qu’ils sont simples mais ils sont souvent très bons.

 

Il y a deux instrumentaux sur l’album, pourquoi ? Aucune idée de paroles ?

Ben : Non, ils ont toujours été vus dès le départ comme des titres instrumentaux. “The Shadow over Innsmouth” devait pour moi finir l’album parce qu’il a ce feeling un peu lovecraftien. C’est un titre heavy et un peu brut et pour moi il ne nécessitait vraiment pas de paroles. En tournée on pourrait peut être l’utiliser en début de set.

 

Le business autour de la musique a beaucoup changé ces derniers temps, n’êtes vous pas tentés de « bâcler » le temps en studio pour être plus sur la route ?

Ben : On a réalisé maintenant que pour vivre de la musique, faire des tournées c’est la clé. Tu dois être prêt à faire beaucoup de live si tu veux faire de l’argent parce qu’il n’y a plus grand-chose à attendre des ventes de disque. Tout le monde télécharge gratuitement, les fans continuent d’acheter les albums en CD ou vinyle. Mais la plupart des groupes dépendent des ventes de merchandising et des tournées. Quand on a pris la décision de faire ça pour gagner notre vie, on a réalisé que ça signifiait d’être souvent parti longtemps loin de chez nous. C’est beaucoup d’investissement personnel. C’est dur mais on n’a jamais été dupe.

 

Pourquoi l’avoir appelé « Back from the Abyss » ?

Ben : Je pense que justement de prendre cette décision de vivre de notre musique était un peu de se lancer dans l’inconnu. D’aller vers les abysses. Donc de « retour des abysses » parce que nous sommes toujours là, on a survécu, on a enregistré un nouvel album. Et beaucoup des paroles ont un côté science-fiction d’où aussi la pochette. C’est d’ailleurs la même personne qui a fait l’artwork de Frequencies from the Planet Ten. C’est un peu comme si on venait de boucler la boucle. C’est le premier album que l’on enregistre en tant que groupe à plein temps. C’est comme une renaissance.

Joe : Je rejoins totalement Ben là-dessus. Être en tournée c’est un peu les abysses, tu te réveilles parfois sur ta couchette au fond du bus et tu te demandes où tu es, ce que tu fais. Et on fait ça tout le temps. Chaque jour c’est retour dans les abysses.

Ben : Si on doit faire un album live pour cet album on l’appellera « Back into the Abyss »

 

Pour finir quels sont les plans pour les prochains mois ?

Ben : On a encore trois semaines de tournée avec St Vitus, puis deux semaines de repos. On repart pour les Etats-Unis ensuite pour une tournée de trois semaines avec Down, en tant que première partie. On revient chez nous pour noël. Pour la nouvelle année c’est à voir, encore des choses à confirmer, peut être l’Amérique du Sud où l’on n’est jamais allé encore. Tourner aux Etats-Unis un peu plus intensément, faire une tournée en co-headliner avec Truckfighters. Il y a des projets aussi au Royaume-Uni avec Cancer Bats. Beaucoup de choses à venir. On va être très occupés.

 

Vous cherchez à conquérir l’Amérique maintenant ?

Ben : Oui totalement, c’est un pays tellement immense. C’est plus grand que l’Europe alors c’est dur. Mais les choses commencent  à changer pour nous là bas, les gens sont plus réceptifs à Orange Goblin depuis qu’on y tourne plus, notamment après la tournée avec Clutch et là avec Down ça va nous aider aussi.

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